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Bien qu'il compte
dans son entourage des gens comme Paul Krugman qui ont admis et décrit
le rôle néfaste des règlements de planification urbaine
les plus directifs dans la formation de la bulle immobilière, le
président nouvellement élu Barack Obama ne semble en avoir
cure.
Alors que
jusqu'ici, la planification urbaine était de la compétence des
états, qui étaient par conséquents libres de rester peu
régulés (exemple), ou au contraire de se plonger
dans les affres malsaines des smart growth policies (exemple, exemple),
l'administration Obama voudrait contraindre l'adoption de "smart growth
policies" au niveau fédéral.
A cet effet, le
département du logement (HUD,
largement responsable de la crise financière que nous venons de vivre,
de par sa tutelle très intrusive sur Fannie Mae et Freddie Mac)
et celui des transports (DOT)
viennent de signer une plateforme d'action commune visant à promouvoir des
"sustainable communities", et ce après
un discours présidentiel affirmant au
détour d'une petite phrase que l'on ne pouvait
plus développer les cités par étalement urbain, ce qui,
aux USA encore plus qu'en France, est une fumisterie écologiquement correcte
basée sur des préjugés et non sur de la bonne science.
Ronald Utt, de
l'Heritage Foundation, analyse cette
plateforme. Extrait :
Recognizing
that their anti-growth strategies have failed to deter the millions of
American families that still flock to the burbs, Smart Growth advocates have
now enlisted the federal government in their war against the suburbs, and the
HUD-DOT partnership is the beginning of that effort. Although there is
no shortage of detailed information from many sources (including HUD) on
housing costs for every state, metropolitan area, and municipality in
America, Smart Growth advocates contend that these readily available data are
incorrect because they overlook the many "hidden costs" of suburban
lifestyles, an assertion that relies on unsubstantiated allegations of
greater infrastructure costs, environmental degradation, and the high
cost of automobile operation.
To
save Americans from these alleged higher living costs, the Smart Growth
and New Urbanist movements want Americans to move into higher-density
developments--such as townhouses and high-rise apartment buildings--which,
the anti-suburbanists contend, can be better served by public
transportation (hence the commitment to "transportation
choice," a process whereby commuters are bribed or coerced into an
inconvenient mode of transportation that most would not choose on their
own)--thereby freeing the hapless American people from relying on their
automobiles. Other key benefits illuminated in this fable are the
preservation of land, reduced carbon footprints, greater social interaction
through forced proximity, and a higher aesthetic standard in community and
housing design as government planners and politicians assume greater
responsibility for artistic choices.
Certes,
l'agrément entre HUD et DOT n'est pas encore transcrit sous forme
d'une loi. Mais visiblement, cela ne saurait tarder. Bientôt, le Texas,
le Nebraska, le Kansas et une grosse trentaine d'états qui avaient eu
l'intelligence de ne pas adopter de politiques de "croissance
élégante", comprendre "planifiée",
risquent de devoir le faire par ordre de Washington.
Or, pour les
nouveaux lecteurs de ce blog, rappelons que ces lois sont l'un des deux
piliers majeurs (l'autre
étant un dérèglement du marché du crédit
par l'état US) de la bulle qui vient d'éclater, et
donc de la crise financière qui s'en est ensuivie. L'extension des
smart growth policies aux états qui s'en étaient jusqu'ici
dispensés, si elle venait à se concrétiser,
constituerait une véritable déclaration de guerre contre le
pouvoir d'achat des ménages américains, et,
constitutionnellement parlant, une nouvelle étape de la centralisation
de la souveraineté politique par Washington au détriment des
états fédérés.
L'administration
Obama va à l'opposé des préconisations
d'économistes tels qu'Ed Glaeser, qui souhaite qu'aucune aide
fédérale ne puisse aide versée dans le cadre du Stimulus
Package aux états qui maintiendront leurs smart growth policies.
L'administration
Obama est visiblement et de loin de la même veine que l'administration
Johnson: ultra socialiste, et peu soucieuse des libertés individuelles
des citoyens. Elle semble composée d'individus qui pensent mieux
savoir que chaque américain comment ils doivent vivre. Cette fois ci,
c'est le concept
dévoyé de "développement durable"
qui sert de prétexte à cette intrusion fédérale
dans les choix locaux et individuels.
Nous avons aussi,
en France, la même volonté bureaucratique et politique de forcer
les citoyens à suivre des voies qu'ils ne songeraient jamais à
adopter sur dans une société de véritable libre choix.
Nos lois de zonage vouées à "contraindre
l'étalement urbain" seront prochainement
encore renforcées, malgré leur échec
patent, et notre "Grenelle
de l'environnement" promet une aggravation de la lutte
contre l'auto-mobilité des citoyens.
Sous
prétexte que notre "empreinte écologique" sur la
planète serait "trop élevée", comme si nous
n'en faisions pas partie, certains redresseurs de torts qui se veulent les
"sauveurs" de la terre veulent déclarer la guerre à
notre mode de vie, à notre prospérité, à nos
libertés, à notre libre arbitre. Obama est le leader mondial de
cette vague de politiciens et de bureaucrates qui prétendent
régimenter nos existences, aux USA tout d'abord, et peut être
ensuite par la voie d'un "gouvernement mondial" qu'il semble
vouloir favoriser.
Et
malheureusement, les sujets tels que la planification urbaine et la
mobilité sont trop techniques pour fournir aux citoyens de bons sujets
de révolte. En France comme aux USA, et sans doute ailleurs, nous
risquons de payer pendant très très longtemps le prix fort pour
les lubies liberticides de nos bureaucraties parasitaires.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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