Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
Lorsque j’étais jeune et naïf dans le monde de la finance et de la banque, un « vieux collègue » (que je qualifierais de « jeune » maintenant que je dois avoir son âge à l’époque) m’a expliqué que personne ne nous voulait du bien ! J’étais naïf comme je vous le disais. Je pensais que les banquiers voulaient permettre à leurs clients de gagner de l’argent. Mais cela n’a jamais été le cas. Les clients, vous, eux, moi, ne sommes pour eux qu’une contrepartie solvable sur laquelle déverser leurs mauvais produits. Mensonge donc.
En réalité, nous sommes soumis à des mensonges permanents et quels que soient les sujets. On veut croire que l’on nous veut bien.
On ne vous veut pas du bien
C’est cette croyance, cette naïveté, cette envie (ô combien humainement compréhensible d’ailleurs) qui nous fait balayer d’un revers de main ce qui ne colle pas avec notre croyance innée « on me veut du bien ».
Oui mes chers amis, on vous veut toujours du bien.
Par exemple, TF1 est là pour vous distraire et vous informer. En tout cas, si vous posez la question à vos proches « quel est le métier de TF1 », c’est cela qu’ils vous répondront dans 90 % des cas.
Pourtant, Monsieur Le Lay, pédégé de TF1 à cette époque, avait donné une définition tout autre de son métier. Il est vrai qu’il ne pensait pas être enregistré (c’est ce que j’appelle les bugs dans la machine). Il a donc déclaré que « le métier de TF1, c’était de vendre du temps de cerveau disponible à Coca-Cola ». En d’autres termes, il est là pour vous abrutir afin que vous soyez réceptifs aux publicités qui lui font gagner de l’argent. TF1 et ses programmes sont donc un alibi pour vendre de la pub.
Comme quoi, finalement, on ne vous veut pas forcément du bien.
En 1986, avec Tchernobyl, il y a eu le fameux mensonge « le nuage s’est arrêté à la frontière »… Bien sûr, et moi je m’appelle Gertrude ! On ne vous veut donc pas forcément du bien, pourtant on a beaucoup de mal à croire que notre gouvernement qui nous zaime va nous laisser nous contaminer avec toutes les conséquences sanitaires que cela peut impliquer… On ne vous veut pas forcément du bien.
Vous pouvez multiplier les exemples à l’infini. Tenez par exemple, l’attaque de la Libye par notre pays. Oui nous, les gentils, la France. On a pris un intello-bobo qui a hurlé que Kadhafi allait massacrer tout le monde et qu’il fallait aller sauver les Libyens. En 2007, Sarkoléon faisait parader ce dictateur avec sa tente dans les jardins parisiens. On avait même décidé de lui vendre des centrales nucléaires, ce qui est toujours une idée brillante lorsque l’on sait que l’acheteur en question n’est autre qu’un des plus grands chefs terroristes qui n’a pas hésité à faire exploser en vol un avion de notre compagnie UTA bourré de passagers (français) tous morts dans le crash. Lui refiler de l’uranium me semble une idée brillante… Bref, finalement, les mamamouchis ont changé d’avis, Anglais et Français ont fait la guerre à la Libye, aidés par nos grands zamis les Zaméricains (exportateurs de la démocratie en Irak, en Afghanistan, etc.).
Résultat ? Depuis Total (France) et BP (Angleterre) se partagent équitablement le gâteau pétrolier libyen. Mais nous sommes gentils, il faut défendre la veuve et l’orphelin et tant pis si maintenant ce pays sombre dans l’anarchie, l’essentiel c’est que les puits de pétrole nous appartiennent et qu’ils soient bien gardés (ce qui est le cas si vous en doutiez).
Tout ça pour vous dire que l’État vous ment sans aucun problème très régulièrement au nom de ce que certains nomment la « raison d’État ».
Voilà… on ne vous veut pas du bien.
L’affaire de Brétigny
Lorsque j’ai osé parler de l’affaire de Brétigny en faisant état d’une aggravation de la situation par rapport à ce dont sont désormais capables des voyous, des brigands et des vauriens totalement déstructurés et hyperviolents pour mieux montrer ce vers quoi nous risquions d’aller si l’argent venait à manquer dans notre pays comme il manque actuellement en Grèce, au Portugal et en Espagne, sans oublier l’Italie, que n’ai-je pas entendu !
Accusation de racisme, alors que je me fiche comme d’une guigne de ce sujet considérant qu’un voyou est un voyou et qu’il doit être traité comme tel, ni plus ni moins. Mais cela, encore, passons. Non, ce qui était drôle, c’était les commentaires ou les mails me disant que j’avais tort, que tout cela avait été démenti de façon officielle par les « zautorités qui disent toujours la vérité »… Sauf que les choses, pour nos zautorités, commencent à devenir assez compliquées. Pourtant, je vous avais dit dans cet édito que vous assistiez à une opération exemplaire de contrôle de l’information opérée par notre gouvernement… Les faits me donnent raison. Il n’y a aucune gloire à tirer de tout cela et je vais même, parce que c’est vous, vous donner mon petit truc pour savoir quand est-ce qu’on vous enfume….
Le magazine Le Point s’est donc procuré un rapport officiel des CRS. L’idée de ce papier n’est pas de parler de Brétigny mais de l’idée que l’on ne nous veut pas du bien et que l’on nous ment.
« A-t-on voulu cacher une réalité trop dérangeante ? Contrairement à la version officielle véhiculée par les autorités politiques, policières et sanitaires, il y a bel et bien eu des scènes de vol et de caillassage après le déraillement du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge. » Vous lirez le reste de l’article si vous le souhaitez, je vous donne le lien ci-dessous.
On continue donc une opération d’enfumage sur cet accident où, je le rappelle, il y a mort. Décès de plusieurs personnes, c’est tout de même grave. Vous n’avez plus droit qu’aux images de la reprise du trafic en gare de Brétigny. L’épidémie actuelle de déraillements semblent-t-ils liés à une maladie ultra contagieuse touchant les éclisses se propage dans notre pays. Les boulons qui pètent les boulons se déboulonnent tout seuls. Évidemment, la police n’exclut pas la thèse du suicide des boulons qui seraient soumis à une augmentation trop forte du stress lié à l’augmentation du trafic.
Donc on vous ment parce que les enjeux sont importants, que l’on veut que vous dormiez tranquilles et que vous pensiez que tout va bien dans votre pays. Il ne faut pas être pessimiste, vot’ Président vous le demande. Il exige même de vous une croyance aveugle dans le « tout va très bien ».
Encore une fois, on ne vous veut pas forcément du bien. Ce qui ne veut pas dire que l’on vous veut du mal. Cela signifie simplement que nos zélites forcément intelligentes sont capables de décider ce qui semble le mieux pour vous. Le problème c’est qu’hélas, elles sont loin d’être plus brillantes que le peuple et qu’elles se trompent tout autant. Vous sacrifier sur l’autel de la raison d’État ne leur pose jamais aucun problème. Dans leur esprit, la fin justifie les moyens. Point. Fin de l’histoire.
Mon petit truc pour savoir quand on vous ment.
C’est comme je le disais très simple. Cela va mobiliser chez vous deux qualités. La première, c’est l’écoute. La deuxième, la mémoire.
Le principe c’est qu’en général les premières informations sont les bonnes et sont LA vérité, ou en tout cas des éléments réels. En effet, il faut du temps pour mettre en place une « version officielle ». Il faut d’abord décider de la ligne de communication et des objectifs. Ensuite, il va falloir définir les détails concrets de l’histoire qui va être racontée et qui va progressivement devenir officielle en étant répétée jusqu’à plus soif. Mais encore une fois, il faut du temps. Rassurez-vous ils sont rapides, mais il faut toujours au moins une à deux heures avant que l’information puisse être verrouillée.
Les journalistes le savent. Par conséquent, ils informent du mieux possible tant qu’ils sont libres et jusqu’à ce que les oukazes gouvernementaux tombent.
Lorsqu’il se passe un événement, la première chose que vous avez à faire c’est d’écouter attentivement et de lire le maximum de choses dans les deux premières heures. Vous aurez une excellente vision de ce qui se passe. Puis il va falloir mémoriser exactement ce que vous lisez et entendez. Puis laissez reposer. Ensuite, comparez ce que l’on vous a raconté durant les deux premières heures et la soupe officielle que l’on vous sert après.
Il y a un exemple fameux. C’est celui des attentats du 11 septembre. En direct et pendant plusieurs heures, presque 24 heures d’ailleurs, beaucoup de choses ont été dites, puis effacées de la mémoire collective par le suite. Je vous propose là aussi de relire les passages de 1984 sur le ministère de la Vérité qui a en charge d’établir les mensonges. Brillant de proximité avec notre situation actuelle.
N’oubliez jamais cela car l’heure de la tonte finale approche !
Lorsque la situation va devenir épouvantable, l’État, votre État, notre État, fera tout pour faire survivre le système le plus longtemps possible. Il se transformera en dictature douce (une dictature douce ne tue pas ses concitoyens, c’est juste de la répression…), vous serez taxés, ruinés, spoliés s’il le faut au nom de la raison d’État, de la protection du système, de la stabilité de la société… Rassurez-vous, les justifications crédibles permettant de vous vendre l’idée que c’est « juste » ne manquent pas.
Puis il y aura un glissement, sémantique d’abord et il est en cours. Juridique ensuite, et il est en cours. Fiscal également et il est en cours. Vous serez étouffés et vous n’aurez aucun moyen d’échapper à tout cela. Lorsque nous serons affamés, avec des gamelles vides et pas avant, c’est-à-dire lorsque nous n’aurons plus rien à perdre, alors nous serons prêts pour la révolution.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela ? D’abord parce que j’avais envie, et ensuite parce que Christime Lagarde vient de déclarer (alors que tout va mieux que bien) que finalement « la situation financière aux USA, la falaise budgétaire et les problèmes du plafond de la dette font courir un risque important à la croissance mondiale ». Sans blague.
Pendant ce temps, not’ camembert président semble bien fait et bien mou, limite coulant… Comme sa popularité. Il nous raconte surtout des beaux mensonges.
Regardez, on nous affirme un truc et c’est l’inverse !
On me dit que l’on va arrêter les quantitative easing… Puis en fait on apprend qu’on n’exclut pas de les augmenter. L’inverse total.
On me dit que c’est génial, que c’est la reprise aux USA. Puis finalement, Lagarde, dans un entrefilet, affirme l’inverse à qui veut bien ne pas l’écouter… L’inverse total.
On me dit qu’à Brétigny tout va mal. Puis que tout va bien… L’inverse total, sans oublier les éclipses d’éclisses.
Notre Président nous explique doctement que la reprise est là. Vous devez comprendre qu’il faut comprendre qu’il se passe l’inverse total… C’est la déflation, la récession, et la dépression qui sont devant nous. La rentrée sera sans doute difficile et sur plusieurs fronts. Socialement, et économique. Politiquement, l’Allemagne, avec une Merkel renforcée par sa réélection, pourrait vouloir signifier la fin de partie à la zone euro telle que nous la connaissons.
N’oubliez pas, ils ne vous veulent pas forcément du bien, loin de là.
Charles SANNAT
Editorialiste et rédacteur du Contrarien Matin
Directeur des études économiques AuCOFFRE.com
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