Bob Moriarty a publié un
article hier, dans lequel il expliquait ne pas croire en
les analyses fondamentales et techniques, « qui bien qu’elles vous offrent
des informations, ne fonctionnent que si votre objectif est de tirer des
bénéfices de votre investissement. Je recherche toujours des mesures purement
psychologiques. » Je n’irai pas jusqu’à dire que les analyses
fondamentales et techniques n’ont qu’une valeur limitée, mais je suis tout à
fait d’accord avec l’idée que les marchés de l’or et de l’argent soient bien
plus influencés par la psychologie que ne le pensent beaucoup d’analystes.
La raison principale en
est selon moi qu’il existe de très importantes « réserves » d’or en
comparaison à la nouvelle offre. Une analyse fondamentale peut avoir de la
valeur pour les marchés des marchandises, puisque la nouvelle offre est
significative en comparaison aux inventaires, c’est pourquoi les fluctuations
de l’offre et la demande marginale influencent les prix sur ces marchés. Mais
pour le cas de l’or, comme je l’ai expliqué dans cet article daté de 2012, les énormes quantités d’or
disponibles à la surface de la terre signifient que ce qui importe le plus
est la volonté des propriétaires d’or de conserver leur métal.
Le marché de l’or est
unique dans le sens où les réserves disponibles sont très importantes en
comparaison à la nouvelle offre. Sur un autre marché, le prix s’en trouverait
forcé à la baisse jusqu’à atteindre zéro. Mais pas sur le marché de l’or. Cette
explication porte un nom : demande monétaire. Les investisseurs
recherchent une sécurité monétaire, ce qui relève de la perception humaine et
est un choix influencé par les commentaires – qui est donc psychologique par nature.
Comment donc
devrions-nous mesurer la psychologie du marché de l’or ? Selon Bob, le
Sprott Physical Silver Trust est une excellente mesure de la psychologie. En
2011, « PSLV a signalé un cours plafond en 2011, et les rabais négatifs
ont été excellents en tant que précurseurs des hausses du XAU ». Le
graphique ci-dessous est tiré de l’article de Bob, et montre les signaux clés
(lire son article pour plus d’explications).
PSLV – valeur liquidative
Je pense qu’il est utile
d’utiliser les premiums et les rabais des valeurs liquidatives, mais le
problème des fonds Sprott est qu’ils incluent un mécanisme de rédemption, ce
qui signifie que les rabais ne peuvent jamais devenir très importants. Il est
intéressant de voir que Bob utilise PSLV (le fonds sur l’argent) plutôt que
PHYS (le fonds de Sprott sur l’or) comme indicateur du prix de l’or. Son choix
pourrait avoir quelque chose à voir avec le fait que PHYS dispose d’un
arbitrage actif de rédemption, qui plafonne les rabais (voir cet article pour plus de détails).
Le résultat de l’arbitrage
de rédemption est que le sentiment s’en trouve dissimulé. Pour se faire une
bonne idée du sentiment du marché, il faut observer un fonds sur lequel la
rédemption soit absente ou très chère. Pour cela, nous pouvons utiliser les
fonds centraux CEF et GTU. Voici ci-dessous un graphique des premiums et
rabais de la valeur liquidative de GTU, publié par CEF Connect.
Nous pouvons voir que
les premiums et rabais sont plus variables que sur PSLV. Le graphique de CEF présente des résultats similaires.
Aujourd’hui, ils ne présentent pas des rabais aussi importants que PSLV, et
ne sont peut-être pas les meilleurs indicateurs de sentiment, au vu de la
volonté de Sprott d’échanger GTU contre son fonds. Cette décision a affecté
le prix de GTU, dont les investisseurs cherchent à déterminer si l’offre de
Sprott pourrait éliminer les rabais.
Je reviendrai plus tard
sur le sujet. En attendant, je vous conseille de lire l’article de Kid Dynamite sur le même thème.