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Cours Or & Argent
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PAC: chronique d’un désastre annoncé (I)

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Publié le 18 juillet 2012
1200 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Le 10 juillet dernier, des producteurs en colère ont déversé un lac de lait place du Luxembourg, à Bruxelles, face au Parlement européen. Leur objectif : attirer l’attention sur la rapide érosion du prix du lait due à l’abandon des quotas laitiers fixés dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC). Le triste résultat d’un demi-siècle de gabegie interventionniste.




Citée par la journal belge La Libre, le président de l’European Milk Board, Romuald Schaber, résume parfaitement le problème : « Les excédents du marché font chuter les prix au plus bas, la survie des exploitations ne peut plus être assurée ».. Il ajoute : « Vingt-cinq cents le litre alors que la production est de 40-45 centimes, la situation est intenable. » Cet homme déçu nous décrit une situation que tous ceux qui ont déjà entendu parler d’économie reconnaîtront : une chute des prix causée par une offre largement supérieure à la demande. Suivant la théorie économique, dans un marché libre, il n’existe que deux issues à ce déséquilibre :


-          les agriculteurs acceptent de baisser leurs prix jusqu’au niveau où les acheteurs seront prêts à acheter la totalité de leur production ;

-         

-          certains agriculteurs arrêtent de produire du lait – librement ou par faillites successives – jusqu’à ce que la réduction de l’offre de lait fasse remonter les prix jusqu’à un niveau acceptable pour les producteurs.

-         

 


Mais si ces agriculteurs en colère sont aujourd’hui devant le siège du Parlement européen, c’est bien entendu parce qu’ils réclament une intervention des autorités européennes. Si ces dernières accèdent à la demande des producteurs, elles se retrouveront dans la situation hélas classique du pompier pyromane. Le coupable est en effet connu : un demi-siècle de Politique agricole commune.




« Restructurer » le marché




Revenons un demi-siècle en arrière. En 1957, six pays, dont la France et la Belgique, signent le Traité de Rome, acte fondateur de la Communauté européenne. L’année suivante, les ministres de l’agriculture des six pays, des membres de la Commission, les représentants des syndicats de fermiers se réunissent à Stresa, en Italie, pour discuter de la mise en place d’une politique agricole commune aux six pays, afin de stimuler la production agricole et de garantir simultanément un revenu décent aux fermiers et un prix correct pour le consommateur. Le Commissaire européen à l’agriculture est chargé de rédiger des propositions détaillées. Son  plan, présenté en 1960, prévoit :


-          un marché unifié ;

-         

-          l’abolition des barrières douanières entre États membres ;

-         

-          des marchés organisés par produit, avec des prix unifiés et garantis ;

-         

-          l’instauration d’une « préférence communautaire » ;

-         

-          la possibilité d’interventions communes sur les marchés ;

-         

-          la mise sur pied d’un « fonds européen  d’orientation et de garantie agricole » ;

-         

-          l’établissement d’une solidarité financière entre États membres.

-         



En 1962, le Conseil européen décide de mettre en œuvre ces idées sur six marchés : céréales, viande de porc, œufs, volaille, fruits, légumes et vin. Concrètement donc, la Commission fixe chaque année un prix garanti, et garantit aux fermiers le rachat de leurs invendus. Le veau, le bœuf et le lait suivront bientôt le même chemin.




Impossible d’ignorer le marché




Pour imparfait qu’il pût être, le marché agricole de l’époque était, comme tous les marchés, gouverné par la loi de l’offre et de la demande. Dès lors, fixer un prix – plus élevé – que celui en vigueur sur le marché ne pouvait que déboucher sur une augmentation de la production. L’Europe se retrouve rapidement avec des surplus énormes sur les bras, ainsi qu’en témoigne un discours tenu en janvier 1968, par le Commissaire européen à l’agriculture, Sicco Mansholt. À l’époque, le lait – déjà lui – commençait à poser problème. L’extrait ci-dessous est doublement intéressant : d’abord, parce qu’il expose par le menu les dégâts causés par la PAC. Ensuite parce qu’il démontre que dix ans à peine après la décision de créer la PAC, ces dégâts sont déjà exposés au grand jour.




« En 1966, le prix [du lait] a été fixé à 39 pfennigs le kilogramme. La Commission avait proposé 38 pfennigs, bien que nous fussions déjà convaincus, tout comme le Conseil [Européen] que ce prix serait difficile à implémenter. Le Conseil disposait d’estimations que nous avions préparées, qui montraient qu’un prix de 38 pfennigs entrainerait un surplus de 3 millions de tonnes de lait et que le coût pour le Fonds agricole serait de quelque 450 millions de dollars. Si le prix était fixé à 39 pfennigs le kilogramme, cependant, cela signifierait un surplus de près de 4,5 millions de tonnes, et des coûts aux alentours de 580 millions de dollars. Le Conseil a fixé le prix à 39 pfennigs, tout en sachant que cela entrainerait aussi le paiement de larges subsides tirés des fonds publics en garanties. Nous savons à présent que nos estimations des surplus de production étaient du côté le plus bas de la fourchette. La production a augmenté, et les livraisons de lait aux crèmeries en particulier. Ce dernier élément est très important, car tout le lait qui ne peut pas être vendu par les crèmeries sous forme de fromages ou d’autres produits laitiers doit être stocké sous forme de beurre ou de poudre de lait écrémé. Aujourd’hui, nous pouvons compter sur un surplus de 150 000 tonnes de beurre d’ici le 1er avril 1968. De la même manière, il y aura un surplus de lait en poudre à moins que des larges subsides ne soient payés depuis le Fonds agricole pour introduire une partie de ce lait en poudre dans les aliments pour bétail. Financièrement, qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire qu’en 1968/69, le Fonds agricole devra payer plus de 700 millions de dollars en subsides. Permettez-moi de souligner que tout ceci a lieu avant même l’introduction du prix commun du lait, puisque les prix nationaux sont encore en vigueur cette année. Mais cela nous donne une idée de la situation l’an prochain, quand le prix sera de 39 pfennigs le kilogramme. Je pense que nous devons être réalistes et admettre que nous ne pouvons poursuivre sur cette voie. Nous devons nous arrêter et considérer ce qu’il faut faire pour réguler le marché du lait, afin de ne pas finir avec ces énormes surplus sur les bras, car ces derniers ne peuvent être simplement revendus sur les marchés mondiaux. Nous devons bien sûr essayer d’augmenter la consommation de beurre à l’intérieur de la Communauté, mais je dois admettre que la Commission ne sait pas encore comment résoudre l’ensemble de la question.




Nous clôturerons cette première partie sur le constat du Commissaire Manholt. Sa conclusion est particulièrement inquiétante : pour lui, il est hors de question de supprimer la politique du prix garanti qui est à l’origine des problèmes qu’il constate. Sa réponse : plus d’État, sous forme de subsides (en gros, pour faire manger du lait aux vaches), d’incitation à la consommation de beurre, d’exportation massive des surplus (ou comment faire subir à l’ensemble du monde les conséquences des décisions prises en Europe), et d’encore plus de régulations. Un tel discours augure déjà de nouveaux désastres. Nous en parlerons au prochain épisode…

 

 



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Frédéric Wauters est journaliste économique indépendant et professeur de sciences commerciales et de communication à la Haute Ecole Galilée à Bruxelles. Entrepreneur (www.ex-abrupto.be), il est également essayiste et vient de publier, avec son confrère Ludovic Delory, d'un ouvrage intitulé "Retraites Plombées: comment l'Etat vole votre avenir" (plus de détails sur www.retraites-plombees.be).
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Pendant la 2em guerre mondiale et meme dans les années 50 l europe a presque connu la famine. Beaucoup de nos produits tel la viande venait de l argentine. Pour avoir une autonomie alimentaire les européens ont creer la PAC.
Le marché international a tué la PAC le lait bresilien ( ou amazonien ) coute 60$ la tonne contre 120 en europe.
Si demain la situation economique empire, j imagine que tous les adorateurs du marché iront bouffer leur livres sur les " sciences economiques "
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Justifier des politiques de surproduction par la pénurie de l'époque n'est pas pertinent.
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Quand l'Etat intervient sur un marché libre pour manipuler les prix, à la hausse ou à la baisse, ça devient catastrophique pour tous; consommateurs, salariés et producteurs.
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À mon avis l'auteur est tellement influencé par ses opinions préconçues qu'il néglige l'évidence.
Le système de gestion de l'offre est parfaitement adéquat, les problèmes rapportés n'étant causé que parce que le prix payé a été fixé trop haut. Le niveau du prix offert n'est pas LE système et il le démontre très bien. Si le prix avait été fixé au niveau d'équilibre du marché, comme il aurait dû l'être, il n'y aurait que des avantages.
Les prix ont été fixés selon des considérations politiques et c'est la source des problèmes. Le fait d'adopter un système différent n'éliminera pas les influences politiques indues et le résultat ne sera pas meilleur.
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Il y a 800 producteurs de lait qui se suicident chaque année en France.
Donc, je ne pense pas que le prix soit trop haut.


Si la PAC était abolit progressivement (on ne peut pas piler avec un paquebot), je pense qu'on repasserait à un marché plus équilibré entre l'offre et la demande. Car actuellement, la surproduction permet aux acheteurs de tenir le marché.
Et le prix du lait monterait certainement.

Maintenant, il y a également un domaine susceptible de pénaliser la rentabilité des exploitations, c'est les normes d'hygiène et de sécurité. Elles évoluent constamment et sont souvent sous l'influence des lobbies qui se moquent bien de la santé publique et de la sécurité des employés, mais qui se régalent de profiter de ces marchés juteux mais très pénalisant pour les entreprises.
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L'auteur a raison.

Mais il ne prend à aucun moment en compte la dimention humaine.

Les paysans qui produisent le lait ont des crédits pour répondre à toutes les normes imposées. Ils sont certainement caution personnel sur les prêts et ne peuvent donc faire faillite. La banque saisirait leurs terres et leur maison. Bien entendu, les intérrets de retard, les pénalités, les honoraires des liquidateurs et de tous les vautours feront que même apres la liquidation, le paysan restera avec une ardoise à peu pres similaire à régler pour le reste de ses jours. Le système de l'usure, en France en tout cas, est parfaitement bien fait...

Quelle autre option peut-il choisir que celle du suicide ?

L'auteur ne se pose à aucun moment la question suivante : pourquoi, si le coup de production est 100, le paysan est il obligé de vendre à 100-X ?

En fait, si les prix agricoles n'étaient pas maintenus artificiellement bas (et pas qu'en Europe), les salaires devraient augmenter à tous les niveaux, car même la classe moyenne aurait du mal à se nourrir.

Quelle est la solution ? Le libre échange ? Au sein d'une entité homogène comme celle d'un pays, ou d'un groupe de pays comparables, cela parait être une bonne solution, à partir du moment où l'Etat à modifié la législation pour permettre aux producteurs de s'adapter à la nouvelle donne sans être tondus par les banques où par leurs principaux clients (soutenus par les banques).

Mais ce libre échange doit se faire au sein d'une entité homogène. Si la taille des propriétés en Europe occidentale, n'est en rien comparable à celle des Etats Unis, du Brésil, des ex-pays de l'URSS ou des futures terres d'Afrique, c'est pour des raisons historiques. La plupart de ces méga-exploitations proviennent de la spoliation du droit de propriété de populations. On ne peut pas demander à un entrepreneur paysan français d'être en libre échange avec un entrepreneur brésilien qui s'approprie des terres gigantesques qui ne lui appartiennent pas, qui peut payer ses employés le salaire qu'il souhaite etc...

Le libre échange ne peut se faire qu'au sein d'une zone totalement intégrée (fiscalité, smic, temps de travail, taux d'intérêt etc...). Dans le cas contraire il y a distorsion de concurrence.
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«Mais il ne prend à aucun moment en compte la dimention humaine.»

Si on prônait l'intervention de l'état à chaque problème économique, on serait resté au moyen age. Que dire de la perte d'emploi des cochers, des allumeurs de réverbères, etc ?

«Quelle autre option peut-il choisir que celle du suicide ?»

Vivre ?

«L'auteur ne se pose à aucun moment la question suivante : pourquoi, si le coup de production est 100, le paysan est il obligé de vendre à 100-X ?»

Cela est bien le résultat de la surproduction, les produits sont en surprod et les subventions empêchent de contenir l'offre.

«En fait, si les prix agricoles n'étaient pas maintenus artificiellement bas (et pas qu'en Europe), les salaires devraient augmenter à tous les niveaux, car même la classe moyenne aurait du mal à se nourrir.»

Ce sont surtout les bénéfices des intermédiaires qui diminueraient. Par contre, on pourrait discuter aussi de la part que se prend l'état… Ici, il est question du prix entre l'agriculteur et le distributeur. Prix qui régule déjà la quantité de produits disponibles sur le marché, ce qui ne changera donc pas l'offre disponible pour le consommateur.

«Mais ce libre échange doit se faire au sein d'une entité homogène.»
«Le libre échange ne peut se faire qu'au sein d'une zone totalement intégrée (fiscalité, smic, temps de travail, taux d'intérêt etc...). Dans le cas contraire il y a distorsion de concurrence.»

C'est quoi une entité homogène ? Est-ce que la France est une entité homogène ? Est-ce que l'UE est une entité homogène ? Non.

Conditionner le libre-échange à un tel concept est un non sens économique, basée sur une conception faussée de la réalité, une vision mécanique de l'homme. Une telle zone ne peut tout simplement pas exister.
Dans ce cas, vu les différences qu'il peut y avoir d'une ville à l'autre, il faudrait rétablir l'octroi.
Vivrait-on donc mieux si chaque pays vivait en autarcie totale ? La réalité démontre pourtant le contraire.

L'erreur de ce raisonnement est qu'il considère tout simplement la concurrence comme étant une tare, qu'il y a un prix idéal qui doit être fixé pour avantager la production. Cependant, l'économie, c'est la production et la consommation. La finalité est la consommation, le moyen est la production. Empêcher la concurrence est un avantage légal pour la production, mais au détriment de la consommation, ce qui aboutit forcément à une destruction de richesse.

Que je sache, la concurrence a toujours détruit des emplois, mais ses qualités ont toujours été supérieures à ses inconvénients.
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En terme de fiscalité, smic, temps de travail et taux d'intérêt, la France est une entité homogène (je pense que c'est une évidence).

L'UE n'est pas une zone homogène, mais il y a déja moyen de travailler.

Je pense que vous n'etes pas chef d'entreprise, en tout cas vous n'etes pas caution personnelle sur des crédits pro. Sinon, je pense que vous arriveriez un peu plus à cerner les problèmes auxquels font face les agriculteurs. Vous pensez que la banque vous vole actuellement ? Mais le particulier est protégé par la loi, pas le professionnel. Vous croyez qu'un chef d'entreprise peut faire un procès à sa banque à chaque fois qu'il est volé, c'est à dire tout le temps, sans pouvoir faire jouer la concurrence car il ne peut changer de banque (tenu par ses prêts) ?

L'Etat a un rôle, c'est d'édicter des lois et ces lois doivent être les mêmes pour tous.
Il n'y a pas besoin d'en avoir des tonnes, à partir du moment où l'Etat cherche à faire régner la justice.

Pourquoi un producteur de poires qui vend sa production aux grandes surfaces est-il payé 6 ou 8 mois plus tard ? sans connaître son prix de vente ?
Les tribunaux de commerce et tous les syndicats type FNSEA sont des organismes corrompus il ne faut pas l'oublier.

A aucun moment je ne parle de fixation de prix de la part de l'Etat. Je considère que la concurrence doit être libre et non faussée.

Quand je dis «L'auteur ne se pose à aucun moment la question suivante : pourquoi, si le coup de production est 100, le paysan est il obligé de vendre à 100-X ?», je parle ici des subventions dont bénéficient les paysans en général. Pourquoi les paysans auraient-ils besoin de subventions si la concurrence est libre et non faussée. La structure de cout d'un producteur de lait sera à peu près la même au sein d'une zone économique homogène. La micro-économie nous enseigne que dans un marché concurrentiel le taux de profit va tendre vers 0 (le profit est la part excédentaire à la rémunération courrante du capital). Ce taux de profit n'a aucune raison d'être négatif, il n'y a pas besoin de subvention. Les paysans ne vendront jamais à perte, sauf celui qui aura mal fait son job ou qui aura à subir un coup du sort.

J'ai du mal à comprendre votre remarque sur les prix quand je dis que les prix sont maintenus artificiellement bas. Je ne dis qu'une simple évidence : lorsqu'un produit est subventionné, son prix est logiquement plus faible. Si il y a subvention, il y a un cout pour l'Etat (autre évidence). On ne peut donc pas dire qu"on pourrait discuter aussi de la part que se prend l'état..."

Vous parlez de non sens économique. Mais toute la théorie économique est basée sur la notion de concurrence pure et non faussée. Je n'ai jamais dit que la concurrence était une tare, qu'on devait fixé un prix pour avantager la production, qu'on devait vivre en autarcie etc...
La libre concurrence, c'est plusieurs bouchers qui vendent sur un même marché en suivant les mêmes règles. Ce n'est pas 2 bouchers qui payent des taxes et 2 autres qui en sont exonérés.

"Empêcher la concurrence est un avantage légal pour la production, mais au détriment de la consommation, ce qui aboutit forcément à une destruction de richesse", et bien je ne demande qu'à vous voir développer ce concept.
La consommation, c'est détruire. La production, c'est épargner. Je ne vois pas en quoi favoriser la production aboutit à une destruction de richesse. Je ne vois pas non plus en quoi favoriser la consommation aboutirait à une création de richesse.

"Que je sache, la concurrence a toujours détruit des emplois, mais ses qualités ont toujours été supérieures à ses inconvénients." Et bien encore une fois, il s'agit d'une affirmation que je trouve étrange.
Vous pensez que l'apparition de Free Telecom va détruire des emplois ?
L'apparition d'une nouvelle chaine de TV privée détruit des emplois ?
Le progrès technologique détruit des emplois, c'est différent. Et je ne suis pas pour le retour des cochers, rassurez-vous. La grosse différence entre les cochers et les paysans patrons, c'est que les cochers avaient la possibilité d'arreter et de changer de métier.
«En terme de fiscalité, smic, temps de travail et taux d'intérêt, la France est une entité homogène (je pense que c'est une évidence).»

C'est un peu plus complexe que ça. La fiscalité et la règlementation française sont très complexes et les conditions peuvent varier d'un travailleur à l'autre, selon le fait qu'il rentre dans une catégorie règlementaire ou l'autre.

« L'UE n'est pas une zone homogène, mais il y a déja moyen de travailler.»

Cependant, il n'y a rien qui démontre que les échanges entre 2 zones différentes sont néfastes. Ça crée certes des changements, mais pas néfastes. C'est juste un réflexe nationaliste.

«Je pense que vous n'etes pas chef d'entreprise»

Je n'ai jamais prétendu l'être, je suis indépendant.

«L'Etat a un rôle, c'est d'édicter des lois et ces lois doivent être les mêmes pour tous.»

Cependant, il n'assume pas ce rôle.

« je parle ici des subventions dont bénéficient les paysans en général. Pourquoi les paysans auraient-ils besoin de subventions si la concurrence est libre et non faussée.»

Techniquement parlant, la subvention fausse la concurrence. Et non, dans une zone homogène, les prix ne seraient pas les mêmes. Ceux-ci dépendent des intérêts marginaux des producteurs, de leurs qualités, de leurs besoins…

« La micro-économie nous enseigne que dans un marché concurrentiel le taux de profit va tendre vers 0 (le profit est la part excédentaire à la rémunération courrante du capital). Ce taux de profit n'a aucune raison d'être négatif, il n'y a pas besoin de subvention. Les paysans ne vendront jamais à perte, sauf celui qui aura mal fait son job ou qui aura à subir un coup du sort.»

Sans oublier que le principe de la faillite ou de manque de profits régule cela.
Non, les paysans ne vendront jamais à perte, mais ils doivent toujours vendre au prix d'équilibre, sans quoi ils ne vendent plus, (tautologie inside).

«La libre concurrence, c'est plusieurs bouchers qui vendent sur un même marché en suivant les mêmes règles. Ce n'est pas 2 bouchers qui payent des taxes et 2 autres qui en sont exonérés.»

Cependant, on ne vit pas dans un monde utopique. Chaque nation a ses règles et est souveraine pour les appliquer ou non.
Je ne vois pas de problème quant au fait que les bouchers du pays voisins ne paient pas les mêmes taxes. Si c'était un problème, on aurait fermé les frontières depuis longtemps. Cela permet au consommateur de diminuer ses dépenses et de les consacrer à autre chose. C'est ce qu'on appelle progrès, l'allocation des ressources vers ce qui crée le plus de valeurs ajoutée.

Permettre le libre-échange des zones hétérogènes, c'est aussi un bon moyen de réguler la pression fiscale. Conditionner le libre-échange à une zone homogène et le faire n'est rien d'autre que du constructivisme et aboutira à bien plus de problèmes que d'avantages, par le pouvoir monopolistique que cela apportera.

Rien ne dit que le niveau d'emplois d'un régime taxé serait meilleur dans un environnement moins ouvert. Le libre-échange même hétérogène a toujours aboutit à plus d'emplois créés que d'emplois détruits.

«J'ai du mal à comprendre votre remarque sur les prix quand je dis que les prix sont maintenus artificiellement bas.»

Je parle des prix qui sont le fruit de la négociation entre les producteurs et les distributeurs. Les agriculteurs ne vendent pas directement aux consommateurs, que je sache. Les distributeurs achètent ce qui leur faut à un prix très avantageux du fait de la surproduction et le revendent selon les prix du marché car ils ne vont pas se mettre dans une situation de surproduction, leur offre coïncide donc avec la demande des consommateurs.
Il y a donc un profit qui se crée pour les distributeurs à cause de la surproduction planifiée et des prix de marché des distributeurs. Concernant la part de l'état, celui-ci taxe toute activité économique. Les distributeurs sont aussi taxés, ce qui représente une marge potentielle réductible lors d'une remontée des prix des producteurs.
La subvention n'est pas un cout pour l'état, mais un cout pour le contribuable.

«Je ne vois pas en quoi favoriser la production aboutit à une destruction de richesse.»

La consommation n'est pas une création de richesses, mais il faut savoir ce qu'est la richesse. Considérer que la production est richesse, ça signifie que creuser des trous pour les reboucher est une création de richesses.
La finalité de la production est de pouvoir la consommer. La richesse est un bien produit qui permet d'assouvir un besoin. La richesse, c'est le repas pour l'affamé, le toit pour s'abriter, etc. C'est pour cela qu'on parle d'équilibre, d'offre qui rencontre la demande. C'est pour cela que le communisme ne fonctionne pas, car on produit, mais sans soucis de la demande et que les planificateurs veulent adapter la demande à l'offre.

Il est question de rapports. Aider une industrie à garder des prix élevés enrichit probablement la personne sur 500 qui en vit alors que la baisse de ses prix grâce à la concurrence enrichit les 499 autres.
Free Mobile, en cassant ses prix, va appauvrir ceux qui dépendent des prix élevés du trium virat. Mais il va enrichir ses employés, ses abonnés et même les abonnés des autres services qui doivent s'y adapter.

Ce que je prône est de ne pas favoriser l'un au détriment de l'autre, mais de laisser l'équilibre naturel se faire.

En plus, sous oubliez le fait que les producteurs sont eux-mêmes consommateurs, non seulement pour leur consommation personnelle, mais pour leur production. Les producteurs importent énormément de matériaux étrangers, ce qui leur permet de faire baisser leurs couts de production. Pensez-vous que ces producteurs iraient bien si on leur interdisait de se fournir ainsi pour favoriser des producteurs français ou européens ? Vu que la marge des entreprises est actuellement à 0, les faillites seront tout simplement nombreuses.
Pensez au secteur textile américain suite à la loi Smooth-Hawley qui a fait monter en flèche le prix du tissus que ce secteur utilisait. Ce secteur a tout simplement sombré.

«Vous pensez que l'apparition de Free Telecom va détruire des emplois ?»

J'en suis certain. Le nier est un dénis de la réalité. En cassant les prix, Free met au chômage des milliers d'employés de ses concurrents en supprimant leurs moyens. Mais il y a ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. Il y a le principe schumpeterien de destruction créatrice, qui enrichit plus de monde qu'il n'en appauvrit, améliore le niveau de vie en permettant de libérer de nouvelles ressources.

« La grosse différence entre les cochers et les paysans patrons, c'est que les cochers avaient la possibilité d’arrêter et de changer de métier.»

Dans un système libre, on a toujours la possibilité. C'est difficile, mais la possibilité de rebondir est grande. Cependant, avec le système d'aides actuel, on retarde l'adaptation et on la rend toujours plus difficile.

Et puis franchement, rejeter les problèmes de la société alors que les importations extra-UE ne représentent que 5% du PIB… Entre 5% d'importation et 49% de pression fiscale, je me demande si vous vous attaquez au bon problème…
Bon, je vois que vous etes un ferment partisan de la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, tout comme J Rostan qui préconise une répudiation de la dette pour financer sa politique. Partisan de Ricardo, je l'ai été par le passé. Manifestement nous n'avons pas le même constat sur les conséquences de cette théorie.

C'est un peu comme si nous regardions un dessin de psy et que nous y voyions 2 choses totalement différentes.

Je prefere que nous en restions aux points que nous avons en commun, à savoir que l'Etat n'assume pas son rôle de législateur, que la pression fiscale est trop forte, que la PAC n'est pas bonne et qu'on ne vit pas dans un monde utopique.
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Bon, je vois que vous etes un ferment partisan de la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, tout comme J Rostan qui préconise une répudiation de la dette pour financer sa politique. Partisan de Ricardo, je l'ai été par le passé. Manifestemen  Lire la suite
zoppas - 19/07/2012 à 16:31 GMT
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