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Cours Or & Argent
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Par une journée ensoleillée

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Publié le 11 janvier 2013
1043 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
( 10 votes, 4,5/5 ) , 3 commentaires
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

L’affaire qui se cache derrière le mélodrame de la ‘falaise fiscale’ et l’incapacité du Congrès à faire quoi que ce soit de bon, est bien loin d’être ce qu’elle paraît – une série de problèmes qui finiront par être résolus par un gouvernement nouveau armé de ‘meilleures solutions’. En réalité, tout est question de mettre fin de manière permanente aux pouvoirs du gouvernement, du moins à une telle échelle et un tel niveau de complexité. En d’autres termes, le gouvernement fédéral ne pourra jamais résoudre ses problèmes de mauvaise gestion financière et de banqueroute et n’existe plus aujourd’hui que pour prétendre pouvoir s’acquitter de ses obligations (pendant que ses employés reçoivent leurs à-côtés). Il n’est plus rien qu’une autre forme de show business.


La même chose peut être dite d’une majorité des gouvernements d’Etats, cela va de soi. En revanche, ces derniers ont moins tendance à prétendre pouvoir faire face à n’importe quelle situation. Ils peuvent sombrer dans la banqueroute, le font, et demandent de l’aide au gouvernement fédéral qui prétend la leur accorder en leur offrant de la prétendue monnaie. Mais bien avant que cette aide leur soit accordée, l’organisation de la vie de tous les jours se retrouve bien souvent de guingois, forçant les politiques à devenir bien plus sombres et extrêmes – dans l’objectif bien souvent de faire sécession ou de briser l’Union.


C’est un miracle que nous n’ayons pas encore assisté à des troubles civils. A chaque fois que je me rends au supermarché, je m’extasie du prix des choses : un oignon pour un dollar, quatre dollars pour un pot de confiture, cinq pour un paquet de Cheerios, de nouveau cinq pour un carré de fromage. Tout le monde, à l’exception de Jamie Dimon, Lloyd Blankfein et Mark Zuckerberg, vit-il de macaronis et de ketchup de sous-marque ? Il est difficile de mesurer le désespoir des ménages au sein de notre culture individualiste. Les amis avec qui vous sortez le soir ne vous diront certainement jamais qu’ils ont deux mois de retard sur le paiement de leur prêt immobilier et ont atteint la capacité maximale de leur carte de crédit. Et ces gens-là sont supposés faire partie de la classe moyenne, ou du moins de ce qu’il en reste. Je ne suis pas certain de ce que se disent ces groupes de gens tatoués et aux jeans baggy trop bas devant les magasins de quartier après sept heures du soir. Il se pourrait bien qu’ils échangent des recettes de crystal meth.


Des troubles civils signifieraient au moins quelque chose, et prouveraient du manque de satisfaction que les gens tirent de la vie de tous les jours. Malheureusement, ce dont nous sommes les témoins ne sont que des tragédies désolantes et sans aucun sens : le massacre d’enfants innocents dans une école ou encore de clients de cinéma par des maniaques. La vie imite l’art, comme disait Oscar Wilde. Et aujourd’hui, la télévision est le seul art qu’il nous reste. Les Etats-Unis ne sont que Jersey Shore, Buck Wild, Honey Boo Boo et Kardashian grandeur nature. Nous ne pouvons pas faire grand-chose en termes de capital social, tout particulièrement si des politiques radicales sont en mesure d’être appliquées.


Existe-t-il encore quelqu’un de vivant qui se rappelle de politiques radicales ? Que vous les approuviez ou non – et je n’étais pas un grand fou de toute cette ‘révolution’ de la fin des années 1960, que j’ai moi-même connue – elles représentaient au moins un niveau de sérieux qui n’existe plus aujourd’hui. Qui, en Occident, si ce n’est Julian Assange, a eu le courage d’aller au-devant des choses au cours de ces dix dernières années ? Et ne me dites pas Ron Paul, qui a eu de nombreuses opportunités de dénoncer les banquiers et leurs acolytes du gouvernement au fil des années, mais les a toutes manquées.


Je me contenterai donc de répéter ce que j’ai déjà dit dans mes articles The Long Emergency et Too Much Magic : attendez-vous à ce que les gouvernements des Etats-Unis, nationaux comme fédéral, deviennent de plus en plus ineffectifs et impuissants. Ils ne se remettront jamais des insultes qu’ils se sont infligées à eux-mêmes. Ceux qui sont chargés d’organiser les choses les ont rendues si fragiles qu’un accident est certain d’arriver, tout particulièrement pour ce qui concerne les structures monétaires. Au cas où vous ne le saviez pas, vous n’êtes aujourd’hui plus livré qu’à vous-même. Vous devriez faire tout votre possible pour trouver une communauté au sein de laquelle vous pourriez vous intégrer.


Et en attendant, la réalité suit son cours à sa manière. Les gens comme Barack Obama et John Boenner pensent qu'ils sont sur le point de lancer une nouvelle phase d'expansion suburbaine. C'est exactement ce sur quoi était basée notre ancienne économie, et ce dont Wall Street s’est nourri tel un parasite au cours de ces vingt dernières années. Mais tout cela est terminé. Comment peuvent-ils penser qu’à une époque où toute tâche est en voie d’être informatisée, il puisse encore exister des emplois – si ce n’est de celui de la personne chargée de surveiller le bon fonctionnement des programmes informatiques ? Nous avons vu ce qu’il s’est produit avec les systèmes téléphoniques : après 30 ans d’innovations en matière de ‘communication’, il est désormais impossible de tomber sur une vraie personne en téléphonant où que ce soit, et des robots font sans cesse sonner votre téléphone à l’heure du diner. De toutes les manières, nous n’aurons d’ici vingt ans plus les ressources nécessaires pour alimenter les réseaux électriques dont dépend tout cela.


Toutes les tendances et modes de la vie contemporaine atteignent leurs limites en même temps. Tout finira par se casser la figure, que cela implique la mise en place d’un gouvernement despotique, la venue au pouvoir d’une corporation tyrannique, ou d’une ferme de hedge funds emplie d’ordinateurs dont la mission première est de sucer la vie hors de tout marché honnête jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un zombie. L’euphorie qui a accompagné la fin du rituel de la ‘falaise fiscale’ revient dans les esprits et fait s’installer un climat que nous appelons ‘haussier’. Les foules sont en délire. Attendez-vous à ce que des cygnes noirs viennent vous faire sur la tête par une journée ensoleillée.



 

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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"... le gouvernement fédéral ne pourra jamais résoudre ses problèmes de mauvaise gestion financière et de banqueroute... Il n’est plus rien qu’une autre forme de show business. "
Le système monétaire et financier international est basé sur un 'Méga-Ponzi', un château de cartes qui menace de s'effondrer au moindre souffle... La gouvernance mondiale n'est plus qu'un gros zombie ivre et schyzophrène, qui hante et tyrannise ses citoyens bien (trop) dociles !

" ... une série de problèmes qui finiront par être résolus par un gouvernement nouveau armé de 'meilleures solutions' " Le premier qui m'en trouve un, je lui offre un lingot (remboursé par la sécu, au train où vont les choses... l'Etat-providence y veillera!). MDR

En attendant, merci à M. J.H. Kunstler pour sa lucidité.
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Parlant de zombies, un titre dans le Financial Times d'il y a quelques jours : des entreprises zombies sont maintenues par des subventions d'états européens.

Faut croire que le peuple s'en fout de vivre avec des rations de macaroni, ou de ne pas pouvoir rembourser son crédit,... tant qu'il a son iphone ou son ipad, et quelque connerie débile à la TV, il est con tent.
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C'est exact, il survit, l'instinct reste en paix, pour une réaction il faudrait qu'il n'y ai plus de macaroni du tout alors peut-être que la fête pourrait commencer ? Dantesque.
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"... le gouvernement fédéral ne pourra jamais résoudre ses problèmes de mauvaise gestion financière et de banqueroute... Il n’est plus rien qu’une autre forme de show business. " Le système monétaire et financier international est basé sur un 'Méga-Ponz  Lire la suite
debudelafin - 13/01/2013 à 18:27 GMT
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