Durant sa campagne, Mitt Romney avait affirm� qu�en cas de victoire il se
s�parerait du pr�sident de la Fed, Ben Bernanke. Cette annonce forte signifie
qu�il prenait les probl�mes �conomiques des Etats-Unis par le bon bout,
c'est-�-dire freiner puis stopper les rachats de dette par la banque centrale
qui rendent de facto le d�ficit budg�taire indolore. En effet,
pourquoi se fatiguer � �quilibrer les comptes publics si la banque centrale
ach�te une grande partie des obligations d�Etat servant � financer ce d�ficit
?
Bernanke d�fend cette politique de mon�tisation de la dette publique, en
attendant un hypoth�tique retour de la croissance, sans comprendre que ce
d�luge de monnaie et ces taux d�int�r�ts fix�s au plus bas d�couragent
l�investissement productif et favorisent au contraire les bulles sur les
mati�res premi�res, ainsi que la bonne tenue artificielle de la bourse. Le Quantitative
easing est, dans les faits, un �chec. Il sert juste � gagner du temps.
Ces rachats sont r�alis�s par de la pure cr�ation mon�taire, ce qui fait
peser � terme un risque d�inflation. Le r�veil n�en sera que plus douloureux,
mais l��lection est pass�e et on verra plus tard !
Avec Barack Obama, cette politique de facilit� mon�taire va
malheureusement continuer. On le sait n�anmoins, � partir du 1er janvier, si
aucun accord de r�duction du d�ficit n�est trouv� d�ici l� entre la
pr�sidence et le Congr�s, on assistera � une r�duction automatique des
d�penses et � la fin des exemptions fiscales accord�es sous l�administration
Bush. C�est ce qu�on appelle la � falaise fiscale �. Cet accord drastique,
n�goci� en ao�t 2011 lorsqu�il fallait relever le plafond de la dette de
l�Etat am�ricain, am�nerait une r�duction du d�ficit budg�taire, mais dans
l��quipe d�Obama, on semble vouloir le remettre en cause�
Quoi qu�il en soit, l�opposition entre le pr�sident d�mocrate et un
Congr�s majoritairement r�publicain provoquera de nombreuses frictions et ne
facilitera pas la r�sorption du d�ficit. La planche � billets va encore
tourner longtemps ! La � japonification � des Etats-Unis semble en marche, le
cercle vicieux d�ficit-dette-mon�tisation-stagnation s�installe
progressivement, on le voit dans les chiffres.
Toute cette impression de monnaie contribue � d�valuer le dollar, et la
BCE de Mario Draghi prend la m�me direction en Europe. Alors bien s�r, ceci
est fondamentalement bon pour l�or. Son cours ne devrait pas manquer de
continuer � progresser. Il devrait constituer l�un des rares actifs �
permettre de prot�ger son �pargne en toute s�curit� dans les ann�es � venir.
Mais faut-il s�en r�jouir ? On pr�f�rerait une croissance �conomique solide
et un cours de l�or qui se tient
bien, plut�t qu�une p�riode de forte incertitude et un syst�me mon�taire et
financier boursoufl� risquant d�exploser � tout moment. Mais le choix a �t�
fait, et il penche malheureusement du c�t� de la manipulation de la monnaie.
Le Japon en est � son neuvi�me � QE � (Quantitative easing),
record � battre ! Dans les quatre ann�es qui viennent, Ben Bernanke y
parviendra-t-il ? Il a d�j� gagn� le renouvellement de son mandat, ce n�est
d�j� pas mal.