Comme je l’ai déjà dit et
redit, ‘viendra un jour où’ un populiste viendra se présenter
devant les électeurs, brandira une copie du traité de l’Union Européenne, et
déclarera nulle la dette de sa nation. Et c’est cet homme qui sera élu.
Prédire quand cela se produira
est loin d’être une tâche facile. Voilà un moment que nous observons ce qu’il
se passe en Grèce, en Espagne et en Italie.
Se pourrait-il qu’un autre
pays lance le mouvement ? A dire vrai, il y a de fortes chances qu’il
provienne d’un pays que très peu observent.
Voici un extrait de l’article Dutch support EU referendum
Les législateurs Hollandais se sont vus forcés d’organiser
un référendum qui déterminera si de nouveaux transferts de pouvoir vers
l’Union Européenne pourront prendre place après qu’une pétition citoyenne
demandant la tenue d’un référendum ait récolté 40.000 signatures en seulement
deux semaines.
Bien que le Parlement ne soit pas obligé d’y donner suite,
cette pétition souligne la montée de l’euroscepticisme au sein de l’une des
nations fondatrices de l’Union Européenne, ce qui pourrait présenter un
obstacle à toute prise de décision future quant à l’avenir de la zone Euro.
Des obligations ? Quelles
obligations ?
Les hommes politiques ne sont jamais 'obligés' de faire
quoi que ce soit. Ils sont en revanche sujets à la colère de leurs électeurs.
Dans les districts législatifs divisés des Etats-Unis, les électeurs n’ont
aucune chance.
Mais les choses peuvent être différentes ailleurs, comme
nous le prouve le support qu'a reçu le comédien Beppe
Grillo, dont le Mouvement Cinq Etoiles est désormais le plus grand parti
politique en Italie.
Des retours de flammes justifiés
Je ne suis certainement pas le
seul à avoir remarqué les retours de flamme justifiés dont sont victimes nos
dirigeants paternalistes. Dans son article Tone-Deaf
Eurocrats publié sur Acting Man Blog, Pater Tenebrarum
déclare qu’une ‘tempête se prépare’.
Ce qui fait de Grillo un suspect
aux yeux des élites eurocrates est qu’il est une figure contestataire. Il ne
perçoit pas l’appartenance de son pays à la zone Euro comme sacrosainte, et
cherche à étendre le principe de démocratie directe en Italie. Mais attention,
je n’essaie pas de dire que ses idées politiques sont nécessairement
meilleures que ce que nous avons pu voir jusqu’à maintenant, puisqu’un
certain nombre de ses idées semblent inspirées d’un certain socialisme
romantique plutôt naïf.
Le problème auquel fait face
l’Union Européenne est qu’elle ne peut plus fermer les yeux sur les
mécontentements politiques qui se développent en son sein. A dire vrai, le
succès de Grillo apparaît comme le moindre des problèmes en comparaison de ce
qu’il pourrait se passer d’ici quelques années si aucune lumière
n’apparaissait au bout du tunnel. Les électeurs désespérés finiront par se
tourner vers quiconque leur promettra de mettre fin aux diktats de l’Union
Européenne, et le bébé pourrait bien terminer par être jeté avec l’eau du
bain.
Le problème central est de
relancer la croissance économique, ce qui ne pourrait se produire avec
toujours plus de dépenses déficitaires ou de manipulation de la masse
monétaire. Il n’y a qu’une seule solution à cela : mettre en place des
réformes radicales en faveur du marché libre. Rehn
et ses collègues eurocrates (dans le sens large, dirigeants politiques
nationaux inclus) devraient se préparer à abandonner toute forme de contrôle
et à laisser l’économie de marché s’organiser d’elle-même. Ils devraient se
demander comment en faire moins, quelles régulations devraient être révoquées
les premières et quelles taxes et dépenses peuvent être réduites aussitôt que
possible. Ils devraient se demander comment remplacer le plus rapidement
possible le cartel bancaire des banques centrales par un système bancaire
libre.
Toute autre chose n’est qu’une
perte de temps, même s’il est prouvé que les problèmes puissent à maintes
reprises être repoussés au lendemain. Le cours actuel des choses se terminera
par des larmes – et les mécontentements des citoyens laisseront la place au
chaos. Et comme ont pu nous le montrer les manifestants Portugais, le chaos
ne sert qu’à porter au pouvoir des serpents toujours plus venimeux.
Pas de lumière au bout du tunnel
Pater se pose la question de
savoir ce qu’il se passera d’ici quelques années si aucune lumière n’apparaît
au bout du tunnel.
Je doute que nous ayons à attendre
quelques années avant de connaître la réponse à cette question. Il n’en est
pas moins que tous les regards sont désormais tournés vers l’Espagne et
l’Italie. Il est temps de nous concentrer sur la France et les Pays-Bas.
Viendra un jour où un raz de
marée s’abattra sur nous à plusieurs endroits en même temps. Nous
n’avons plus assez de doigts pour contenir la fuite du barrage.