Voyez-vous, ce qui est extraordinaire, c’est notre incapacité collective à faire des liens entre des événements. Nous subissons un flot continu d’informations plus ou moins utiles. Ce qui est important c’est d’isoler, dans ce flot, les informations ayant un rapport entre elles, de faire les liens, les recoupements et les regroupements nécessaires.
Ce que vous voyez poindre sous vos yeux, c’est la fragilité immense du système agricole mondial et la limite de nos ressources par rapport aux besoins exponentiels de l’humanité.
Le riz s’est vite tendu.
Le beurre, il n’y en a plus assez.
Le blé, cette année, c’est bon mais l’année dernière c’était la catastrophe, et cette année, le raisin, ce n’est pas folichon non plus, tellement pas folichon que la production de vin est très largement en baisse.
On peut évidemment se passer de vin. De beurre aussi. De riz. De blé… mais il arrive un moment, il faut tout de même se nourrir.
Il n’est pas dit que vous n’ayez pas sous les yeux des signaux faibles d’une prochaine disette dont la probabilité va en augmentant au même rythme d’ailleurs que les aléas climatiques.
Retenez ce chiffre : la production mondiale de vin a chuté de 8,2 % en 2017, à 246,7 millions d’hectolitres (Mhl), au plus bas depuis plus de 50 ans.
8,2 % de baisse suffisent à vous renvoyer 50 ans en arrière.
Vous voyez, il n’en faut pas beaucoup.
Il en faut même très peu pour renvoyer nos sociétés hyperconnectées à l’âge de pierre.