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Cours Or & Argent

Pour un véritable marché scolaire : l’exemple suédois

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Publié le 19 septembre 2013
749 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Faut-il parler d’un nouveau modèle suédois ? La réforme des « vouchers »*  mise en œuvre par le gouvernement de centre-droit de Carl Bildt (1991-1994) a repris l’essentiel des idées formulées par Milton Friedman.  Il s’agit d’un régime fondé sur le droit de choisir l’école de ses enfants, grâce à l’instauration d’un chèque-éducation virtuel équivalant au coût moyen de l’élève dans le système public d’éducation.


Qu’en est-il 20 ans après ? Qu’on en juge :


-          En 2010-2011, les écoles libres représentaient 16 % de toutes les écoles offrant la scolarité obligatoire et quasiment la moitié (48 %) des lycées.

-          12 % des élèves en élémentaire/collège sont inscrits dans une école libre, un chiffre en nette croissance depuis l’introduction des chèques-éducation en 1992.

-          En 2009-2010, 226 établissements élémentaires/collège et 302 lycées libres ont demandé une autorisation de démarrage ou d’extension de leurs activités.


Ces résultats reflètent les bienfaits d’un marché éducatif en plein essor :


-          La présence de groupes privés témoigne de la préférence pour la société anonyme (près de deux tiers des écoles), suivie de formes associatives et de fondations (le tiers restant).

-          En parallèle, la plupart des écoles libres restent de petite taille (85 % des entreprises ou associations gèrent un seul établissement).

-          Un élève sur dix fréquente une école gérée par une grande entreprise scolaire.


Contrairement à la France où la part des écoles « libres » est depuis longtemps fixée par décret, le marché scolaire suédois est dynamique : 90 écoles ont été créées au lendemain de la réforme, alors qu’elles étaient au nombre de  1230 pour l’année scolaire 2010-2011.


Les entreprises se spécialisent pour la quasi-totalité dans un niveau d’enseignement (primaire/secondaire) : seuls 7 % des sociétés gèrent des établissements à deux niveaux. En revanche, la croissance a été particulièrement forte au niveau lycée,  en partie à cause d’une augmentation considérable du nombre d’élèves : de 2005 à 2009, on est passé de 795 à 980 établissements, alors que pendant la même période le nombre d’écoles élémentaires et de collèges publics a subi une forte contraction.


Le choix des élèves et des parents exerce une influence importante sur l’offre d’une municipalité donnée. Une demande en baisse peut entraîner la suppression de certains programmes, voire la fermeture d’établissements. À l’inverse, une demande accrue signifie une organisation plus efficace, une diversification des enseignements grâce à une concurrence plus intense.


Cela se répercute également sur le plan de la gestion : le coût moyen d’un élève dans une école libre était plus faible de 11 % que dans le public en 2009. De même, les coûts municipaux ont augmenté de 13 % et ceux des écoles libres de 4 % (alors que ces dernières versent en outre la TVA, à la différence du système public !).


Les détracteurs du système dénoncent la possibilité de monter des écoles sur une base commerciale, en dépit des résultats positifs. Comme pour toute entreprise, il s’avère cependant que les profits servent davantage à développer les activités de l’établissement qu’à rémunérer des actionnaires (qui souvent adoptent une stratégie d’investissement de long terme).


À l’inverse, un journaliste représentant le Syndicat des municipalités relève le caractère absurde des critiques : « Le profit ne nuit pas à la qualité, c’est un mythe. Certes, des entrepreneurs et des municipalités peuvent commettre des abus. Mais l’exception n’est pas la règle ».


Commentaire intéressant, sachant que le Parti social-démocrate et le mouvement syndical en Suède ont pendant des décennies refusé toute alternative au système public. Le soutien populaire au libre choix scolaire reste solide et s’amplifie. Alors que 75 % des personnes interrogées y étaient favorables en 2011, la situation a évolué un an plus tard : 62 % des électeurs ayant voté pour les sociaux-démocrates, la Gauche ou les Verts sont désormais du même avis.


Ce plébiscite s’appuie sur des faits, reconnus aussi par l’Agence nationale pour l’éducation dans un rapport de 2012 : « Le marché scolaire ne saurait être appréhendé comme un phénomène statique, mais comme un univers marqué par des évolutions rapides et successives. Ceci relève à la fois de la dynamique des acteurs indépendants, des choix faits par les élèves et les parents, et de l’évolution des budgets des entrepreneurs ».


Tout ceci semble indiquer une lame de fond en matière de liberté d’éducation que la classe politique ferait mieux de suivre attentivement.


* Article basé sur une étude de l’auteur publiée par l’IREF, « Les vouchers et les écoles libres : l’exemple suédois », février 2013.


 

 

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Jacob Arfwedson est consultant indépendant auprès de think-tanks en Europe et aux Etats-Unis, en particulier au sujet des réformes de l’Etat
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L'éducation nationale a bien un ministre, c'est la personne qui en perçoit le budget. Dans la réalité, les vrais patrons ce sont les syndicats du mamouth.
Accesoirement, lisez le bouquin de Claude allègre, vous verrez comment son vieux copain Lionel Jospin l'a laissé tomber comme une vielle m... ! Edifiant.
"Dans la réalité, les vrais patrons ce sont les syndicats du mamouth."

Aucune surprise, puisqu'ils sont plus gradés que lui dans la FM:.
Ce système n'a pas la moindre chance d'être implanté en France.

L'Education Nationale est "une merveille que le monde entier nous envie", pour reprendre la phraséologie française (celle des pays où les citoyens n'ont pas l'idée de voir comment cela se passe à l'étranger).

Considérez donc ce fait : devant des résultats catastrophiques, l'éducation nationale a réussi à épuiser depuis 30 ans je ne sais combien de ministres conscients du problème (rappelez vous du « il faut dégraisser le mamouth d’Allègre), à voir ses budgets augmenter en permanence ainsi que le nombre de personnes qu’elle emploie.

Elle a de surcroit l’estime de la population, le dernier président en date a même été élu en faisant la promesse de lui accorder 60.000 postes supplémentaires alors que le nombre d’élèves diminue.

Donc, du point de vue de l’Education Nationale elle-même, elle est un succès franc et massif puisqu’elle se développe en phase de crise apparente de son marché ( moins d’élèves).

Elle a meme réussi il y a quelques ministres de cela d’obtenir une augmentation colossale de son marché avec le fameux « 90% des enfants au bac ».
Du point de vue communisto socialiso bolchevique français, l’éduction nationale est une entreprise en pleine forme et en pleine croissance, par ailleurs génératrice d’emplois, ce qui est assez rare en ce moment.

Enfin, compte tenu de sa masse de millions d’employés (si on compte également les personnels municipaux, régionaux, départementaux, de sous traitants pour gérér ses dizaines de milliers de batiments etc) elle dispose d’un pouvoir de lobbying sans egal.

En conséquence, ce que vous préconisez, M. Arfwedson, est que l’éduction nationale aie… des clients. Vous n’y pensez pas. Tout marche très bien comme cela, il ne faut pas changer une équipe qui gagne.
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Rüss65 - 19/09/2013 à 20:14 GMT
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