C’est
là une question que nous avons déjà soulevée dans
de récents commentaires, mais il est assez important pour être
à nouveau réitéré. La crise de la dette
souveraine a débuté en Europe dans la mesure où les pays
de la zone Euro n’ont pas de banques centrales captives. Une banque
centrale captive est une banque centrale qui se tient prête à
porter le fardeau de la dette de son gouvernement s’il est trop
difficile ou impossible pour ce dernier d’en trouver d’autres
acheteurs.
Un gouvernement
possédant une banque centrale captive doit toujours pouvoir CHOISIR de
faire défaut de sa dette, mais ne doit jamais en être FORCE dans
la mesure où il possède le moyen de vendre cette
dernière à sa banque centrale en échange de monnaie
nouvellement créée. En d’autres termes, il aura toujours
le moyen de choisir la voie de l’inflation. Le gouvernement
fédéral des Etats-Unis, par exemple, tant que la Fed existera,
ne pourra pas manquer de dollars. Un peu plus tôt cette année,
on a pu entendre que le gouvernement des Etats-Unis risquait de se trouver en
rupture de dollars. Il s’agissait bien sûr alors d’une mise
en scène.
La situation
d’endettement dans laquelle se trouvent les Etats-Unis n’est que
marginalement meilleure que celle dans laquelle se trouve l’Italie. De
plus, le gouvernement Italien présente une balance commerciale bien
meilleure que celle du Japon. Les obligations sur 10 ans récemment
mises sur le marché par le gouvernement italien ont actuellement un
rendement de 6%, alors les obligations émises par les Etats-Unis et le
Japon ont des rendements respectifs de 2 et 1%. La différence vient du
fait que les Etats-Unis et le Japon possèdent leurs banques centrales
respectives alors que l’Italie partage une banque centrale avec 16
autres nations. Qui plus est, l’Italie partage une banque centrale avec
l’ennemi de l’inflation qu’est l’Allemagne.
Afin
d’éclaircir un peu plus la situation, disons simplement que
l’Italie ne peut pas se permettre d’utiliser l’inflation
pour s’extirper de la crise sans en imposer le coût aux
épargnants Allemands qui, et cela en étonne certains, ne sont
pas prêts à faire offrande de leur pouvoir d’achat afin de
financer le plan de sauvetage de l’Italie (ou plutôt les
détenteurs d’obligations du gouvernement italien).
Les acheteurs
d’obligations du gouvernement italien savent que l’Italie aura
bientôt à revenir sur ses obligations. Les acheteurs de dollars
US et d’obligations du gouvernement Japonais ne font pas face à
un tel risque. Pour expliquer cela autrement, les obligations italiennes ont
des rendus élevés du fait même de la possibilité
d’une éventuelle déflation, alors que les rendements
offerts par le dollar US et les obligations japonaises sont faibles dans la
mesure où ces gouvernements, à travers leurs banques centrales,
ont la possibilité de créer de l’inflation à
l’infini.
C’est contraire
à l’idée générale qui veut que les
obligations des Etats-Unis et du Japon soient peu élevées du
fait de la menace d’une éventuelle déflation. Si le
pouvoir d’utiliser la planche à billets était
retiré à ces gouvernements, alors une déflation deviendrait
une probabilité et les obligations verraient leurs rendements
augmenter.
Steve Saville
www.speculative-investor.com
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