Notre attitude je-m’en-foutiste
envers la pollution et la destruction de notre habitat ne cesse d’alourdir ce
qui était autrefois des pressions tolérables sur les écosystèmes du monde.
Mais réjouissons-nous, les
individus, les gouvernements et les corporations commencent à se réveiller,
et tentent désormais de réduire leur empreinte carbonique.
Notre attitude envers les
questions environnementales est en train de changer, et nous répondons enfin
au problème potentiellement catastrophique de changement climatique et à la
dégradation environnementale à l’échelle globale comme individuelle.
L’une des conséquences de cette
prise de conscience et de notre prise en charge de nos propres actions est
que nous en sommes aujourd’hui arrivés aux premiers stades d’une transition
de très long terme de la manière dont l’énergie est produite et accumulée.
Une transition énergétique globale, depuis la consommation de combustibles
fossiles pour l’énergie et le transport, vers l’utilisation d’énergies
solaire et éolienne non-polluantes, est en chemin.
Le lithium alimente beaucoup de
nos appareils mobiles actuels, nos systèmes de télécommunication, nos
appareils informatiques et nos réseaux de transports. L’énergie lithium-ion
est aujourd’hui une technologie de stockage énergétique en pleine expansion.
Nous ne pouvons pas ignorer son importance non seulement pour nos appareils
de communication, mais aussi pour son rôle dans le développement des voitures
électriques, autrefois de simples curiosités, qui pourraient bientôt devenir
une véritable révolution verte pour le secteur des transports.
« Les
cinq plus gros producteurs de piles au lithium-ion investissent de plus en
plus de capital, dans l’objectif de tripler leur capacité d’ici à
2020. » The
Economist
La Chine et l’Inde se sont fixé
un objectif de long terme de 100% de véhicules électriques. Tous les
producteurs automobiles majeurs développent des modèles électriques. Volvo a
même promis de cesser de produire des moteurs traditionnels à combustion
interne à compter de 2019.
La France souhaite mettre fin à
la vente de véhicules à essence et diesel d’ici à 2040. Le Royaume-Uni s’est
donné le même objectif.
Des super-usines de piles
lithium-ion destinées aux voitures électriques sont construites tout autour
du monde.
La super-usine de Tesla, dans le
Nevada, devrait être terminée en 2018, et produire plus de batteries au
lithium que le monde en a construit sur l’année 2013. Elon Musk, le directeur
de Tesla, a déjà annoncé vouloir construire quatre autres de ces usines.
D’ici à 2121, les super-usines
chinoises produiront 3,5 fois plus de gigawatt-heures de cellules de batterie
que la super-usine Tesla.
L’Europe a elle-aussi annoncé la
construction de cinq super-usines.
Bloomberg
a rapporté que la capacité de production globale de batteries au lithium
devrait doubler d’ici à 2121, pour atteindre 278 gigawatt-heures par an,
contre 103 aujourd’hui.
« Le lithium n’est pas une bulle, mais un bouleversement
fondamental de notre utilisation énergétique. » financialpost.com
Les analystes de Morgan Stanley
s’attendent à ce qu’en 2050, 81% des 132 millions de nouvelles voitures
vendues soient électriques.
Danger, Will Rogers,
Danger
Mais il y a un problème.
« Il n’est pas certain
que les réserves de lithium nécessaires à ces chaînes d’approvisionnement
existent déjà. » David
Hart, directeur de E4tech
Traduction : il n’y a pas
suffisamment de lithium produit aujourd’hui pour alimenter ces super-usines.
« Nous estimons que l’industrie du lithium aura besoin
de 4 à 5 milliards de dollars d’investissements. » Simon Moores, Benchmark Minerals
Intelligence
Le potentiel de voir l’écart
entre l’offre et la demande augmenter au cours de la prochaine décennie est
significatif, et une pénurie de lithium poserait de gros problèmes pour la
chaîne de production.
Comme
l’a dit Elon Musk en 2016 : « Afin de produire un
demi-million de voitures par an… nous aurons besoin d’absorber l’intégralité
de la production globale de lithium. »
Exposition au lithium
Au vu de la hausse à venir de la
demande en lithium – en raison du basculement depuis les combustibles
fossiles vers un système de transports alimenté par des batteries qui n’en
est encore qu’à ses débuts – et de l’incapacité de la chaîne d’approvisionnement
de satisfaire cette hausse à l’heure actuelle, le temps est venu de se
pencher sur quelques actions de sociétés productrices de lithium.
Mais soyez prévenu, le lithium
coûte cher. Les sociétés de production de lithium ont enregistré une excellente
année 2016, et la tendance s’est poursuivie en 2017. Certaines ont enregistré
un déclin du prix de leurs actions, qui de mon humble avis représentent maintenant
un point d’entrée intéressant.
Les potentiels de production de
moyen terme offrent la meilleure exposition à une hausse de la demande.
La part de marché des trois plus
gros producteurs de lithium listés sur le marché de New York,
Albemarle, Sociedad Quimica y Minera de Chile et FMC, est passée de
85 à 53% - la Chine représente désormais 40% du marché global.
Sont également listés un certain
nombre de producteurs de moyen terme : Lithium Americas Corp., MGX
Minerals Inc., et Nemaska Lithium.
Albemarle (NYSE:$ALB)
Après avoir acheté Rockwood
Holdings en 2015, Albemarle a hérité de la seule mine de lithium des
Etats-Unis : la mine Silver Peak, dans le Nevada.
Tesla, avec sa super-usine du
Nevada, prévoit de produire 500.000 batteries par an, et de consommer
l’intégralité de la production annuelle actuelle de lithium pour y parvenir.
En dehors des Etats-Unis,
Albermarle produit du lithium à partir de son projet de Salar de Atacama au
Chili, et de ses intérêts de 49% sur la mine australienne Greenbushes, dont
la production devrait bientôt doubler.
Albermarle a demandé au
gouvernement chilien de l’autoriser à augmenter son quota de production de
lithium jusqu’à 180.000 tonnes par an. Une limite est aujourd’hui fixée à
80.000 tonnes par an.
« Le lithium n’est pas une bulle, mais un
bouleversement fondamental de notre utilisation énergétique. » financialpost.com
MGX Minerals Inc. (CNX:$XMG)
Petrolithium se concentre sur la
concentration de lithium et d’autres minéraux à partir des saumures qui sont
tirés de la production de pétrole et de gaz.
MGX a développé un processus de
faible consommation énergétique, qui est aujourd’hui en attente de brevet,
qui pourra lui permettre de concentrer rapidement du lithium et d’autres
minéraux à partie de saumures extraits des champs pétroliers. La technologie
développée par MGX sépare les métaux lourds et les hydrocarbures des
saumures, pour purifier les eaux usées et fournir à ses centres de récupération
un flux régulier de saumures.
L’industrie du traitement d’eaux
usées devrait représenter un marché de 45 milliards de dollars par an d’ici à
2025, et les producteurs de pétrole et de gaz du monde recherchent
aujourd’hui des opportunités de réduction de leurs coûts de manutention. MGX
a signé des accords de test et d’analyse de saumures avec de grosses sociétés
pétrolières aux quatre coins de l’Amérique du Nord.
MGX a récemment signé un accord
avec Power Metals Corp en vue d’acquérir les saumures de Petrolithium aux
Etats-Unis, et des intérêts de 20% sur les actifs rocheux de la société et
tous les actifs qu’elle obtiendra au cours de ces 36 prochains mois.
MGX Minerals dispose également
de projets dans le magnésium et la silicone.
Sociedad Quimica y
Minera de Chile (NYSE:$SQM)
Les plus gros actifs de la
société sont situés dans le Salar de Atacama, ou désert de sel d’Atacama –
qui est considéré avoir les concentrations de lithium et de potassium les
plus élevées jamais enregistrées.
En-dehors de ses activités de
production de lithium, SQM est également un gros producteur de potasse, et le
plus gros producteur mondial d’iode. SQM est la société qui enregistre les
coûts de production de lithium les plus faibles, et cherche aujourd’hui à
fortement augmenter sa capacité de production.
Beaucoup pourraient considérer la
société comme étant relativement chère, puisque ses actions se vendent à 40
fois ses bénéfices et 30 fois ses résultats projetés, contre 25 fois ses
résultats projetés pour ALB et 18 fois ses résultats projetés pout FMC Corp.
FMC (NYSE:$FMC)
Les opérations de FMC sont
situées à proximité de celles de SQM, dans le Salar del Hombre Muerto, en
Argentine.
Le segment lithium de FMC a
augmenté de 45% sur un an au premier trimestre de 2017.
La société développe rapidement
ses capacités de production d’hydroxyde de lithium pour pouvoir alimenter le
marché des véhicules électriques. En juillet 2017, FMC Corp a dit vouloir
élargir ses capacités de production d’hydroxyde de lithium de 8.000 tonnes l’année
prochaine, pour les porter à 18.000 tonnes, puis à 30.000 tonnes au fil des
années suivantes.
« Il y aura plus de véhicules électriques que de
véhicules à combustion interne vendues d’ici 15 ans. » Mark Fields, Ford Motor Company
Lithium Americas Corp. (TSX:$LAC)
Lithium Americas s’est associée,
dans le cadre d’une joint-venture, ç Sociedad Quimica y Minera de Chile (SQM),
afin de développer le projet Cauchari-Olaroz à Jujuy, en Argentine. Ce projet
est dit être le troisième plus gros gisement de saumure de lithium.
SQM et Lithium Americas
prévoient de développer ce projet pour le porter à 50.000 tonnes par an de
carbonate de lithium.
Les bénéfices de cette
joint-venture incluent une opportunité pour Lithium Americas d’appliquer ses
nouvelles connaissances à son projet Clayton Valley Lithium Nevada, dont elle
est la seule propriétaire.
« La sécurité de l’offre du lithium est devenue une priorité
pour les sociétés technologiques américaines et asiatiques. » United States Geological Service
Nemaska Lithium (TSX:$NMX)
Nemaska Lithium est l’une des
seules sociétés au monde qui cherche aujourd’hui à produire de l’hydroxyde de
lithium plutôt que du carbonate de lithium.
Le concentré de spodumène
produit par sa mine Whabouchi, au Québec, sera envoyé à l’usine de traitement
de la société, qui sera bientôt construite à Shawinigan, au Québec. Cette
usine transformera le concentré de spodumène en hydroxyde et en carbonate de
lithium grâce aux méthodes développées par la société, et pour lesquelles
elle a déposé quatre brevets.
En
2016, Goldman Sachs a décrété que : « Chaque point de pourcentage
de croissance de la pénétration des véhicules électriques fera grimper la
demande en carbonate de lithium de 70.000 millions de tonnes par an. »
Conclusion
Si, comme le dit le Financial
Post, le lithium représente un changement fondamental de notre utilisation
énergétique, le lithium peut-il être considéré comme le nouveau
pétrole ? Les moteurs à combustion interne vont-ils être remplacés par
des technologies plus efficaces, de la même manière que le charbon a été
remplacé par le pétrole, et que le bois a été remplacé par le charbon ?
Le lithium est un métal vert
stratégique. Grand View Research Inc, dans son récent rapport,
estime que le marché des batteries au lithium représentera 93 milliards de
dollars d’ici à 2025, et enregistrera un taux de croissance annuel de 17%.
Les investisseurs devraient
s’intéresser au lithium en tant qu’investissement de long terme au vu de
cette demande grandissante.
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