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Dès le lendemain du
sommet européen de cette semaine censé sauver l’euro,
l’or et l’argent-métal ont clôturé
près de leurs plus hauts niveaux récents, l’euro/dollar
US a rechuté (en dépit des tensions US liées à la
négociation entre Obama et les Républicains sur le
relèvement de la dette publique des USA qui n’est pas encore
certain) et le franc suisse contre l’euro est resté proche de
son plus haut historique. C’est donc peu dire que les mesures
arrêtées, en dépit du concert d’auto-congratulation
des pseudo-”élites”
politico-financières “bling-bling”,
n’ont pas convaincu les acteurs des marchés.
Pourquoi? Parce tout un chacun
sait très bien que les centaines de milliards engagés -via
les Etats par les contribuables- pour éviter la sortie de la
Grèce et d’autres Etats de la zone euro, qui ne peuvent plus
vivre dans le carcan de la monnaie unique, ne seront jamais remboursés
tout en endettant encore plus la Grèce et ses bienfaiteurs avec pour
conséquence d’aggraver la récession économique et
le chômage de masse dans lesquels les a mené
l’excès d’endettement initial. Au lieu de faire sortir
lesdits Etats de l’euro et de leur permettre le retour à leurs
anciennes monnaies nationales, pour pouvoir organiser la restructuration de
leurs dettes et leur donner ainsi la bouffée d’oxygène
dont ils ont absolument besoin afin de rétablir leur
compétitivité, c’est la fuite en avant qui a
été décidée.
Comme les Etats
créditeurs (l’Allemagne principalement) -de peur de se ruiner-
refusent toute “Europe des transferts”
généralisés, qui est seule en mesure de prolonger quelque temps la durée de
vie de l’Union monétaire européenne, et que les
peuples européens ne veulent pas aller vers le
fédéralisme complet (euro-bonds, gouvernement économique
de la zone euro, construction du “Grand État
européen” et ministre des finances unique, renoncement des
Etats-nations à toute politique budgétaire indépendante,
etc.), qui est seul en mesure d’équilibrer la zone
monétaire et économique non optimale dans laquelle ils ont
été enfermés par des dirigeants politiques de
circonstance n’ayant pas respecté les traités initiaux
(lesquels organisent une Union d’États-nations souverains et non
pas une fédération) ni le refus déjà
démocratiquement exprimé des citoyens d’aller vers plus
d’Europe intégrée (rejet populaire du traité de
Maastricht par exemple); la monnaie européenne n’a pas
d’avenir mais continuera de ruiner tant les Etats que les peuples
européens. L’euro unique n’existe d’ailleurs
déjà plus puisque, comme le montre la divergence croissante
entre les taux des obligations nationales intra-européennes, il y a en
réalité un euro-allemand, un euro grec, un euro italien, etc.
Quant à la Banque centrale européenne, qui se dirige vers
encore plus de “Quantitative Easing”
inflationniste en rachetant puis monétisant les obligations
européennes les plus pourries (alors que ses statuts et les
traités initiaux le lui interdisent), elle ne peut que devenir
à terme insolvable. Ce qui va s’accélérer avec la
nomination au poste de président de la BCE, que Trichet va
bientôt quitter, de Bini-Smaghi
(l’ancien associé de Goldman Sachs qui avait organisé les
swaps de dettes pour cacher la réalité des endettements grecs
et italiens), imposée par le lobby bancaire qu’il protégera
au maximum comme il l’a lui-même déclaré.
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRWEB032720110718
–
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-...tin+Petkantchin
–
Il n’y a guère que
le président de la Bundesbank, que l’on a fait taire, à
avoir protesté contre les mesures prises:
http://www.bloomberg.com/news/2011-07-22/b...oundations.html
—
La seule porte de
sortie raisonnable dans le respect des traités initiaux, c’est
de revenir aux monnaies nationales gagées par des encaisses-or
maximales, pas seulement pour les PIIGS mais aussi pour la France et autres
“grands” Etats, en s’inspirant de la politique
qu’avait menée le général de Gaulle dès son
retour au pouvoir en 1958, l’euro actuel n’étant plus
conservé que par cinq Etats, l’Allemagne, l’Autriche. les
Pays-Bas, le Luxembourg et la Finlande. En effet, pour solder l’endettement massif
de la France accumulé sous la IVéme
République et la perte de valeur constante de la monnaie nationale
pendant la même période, de Gaulle décida avec raison en
décembre 1958 de dévaluer fortement le franc français de
17,55% et de revenir à l’équilibre strict des finances
publiques (en particulier, en mettant progressivement fin aux ruineuses
guerres coloniales et au drame algérien). Puis, le 1er janvier 1960,
il créa le nouveau franc sur la base de l’échange
d’un nouveau franc avec 1oo anciens francs, mais en accumulant des
réserves massives d’or visant à garantir ainsi la
stabilité retrouvée de la nouvelle monnaie. Tout en participant
au Marché commun européen sur la base du respect de
l’indépendance et de la souveraineté de la France,
c’est-à-dire en refusant toute dérive
fédéraliste européenne.
Résultat: la
France connut près de dix ans de stabilité monétaire, de
budgets équilibrés, d’excédents de commerce
extérieur, de croissance économique, d’absence de
chômage et de progrès social. Aucun gouvernement n’a fait
mieux depuis. De Gaulle n’était pas un étatiste ni un
keynésien en matière monétaire mais un libéral
(à l’image de son conseiller Jacques Rueff) persuadé
qu’il fallait le plus possible couper le lien entre le pouvoir
politique et l’émission monétaire et, pour ce faire,
revenir à l’étalon-or.
http://silvergoldclassic.blogspot.com/2...se-lelysse.html
—
Le
général n’a pas pu convaincre les dirigeants occidentaux
de l’époque d’aller dans ce sens, mais il avait fait du
nouveau franc français quasiment un franc-or. Le succès de sa
politique monétaire et économique il n’y a pas si
longtemps montre que c’est encore possible, à la condition de
refuser qu’elle se décide “à la corbeille”,
c’est-à-dire dans le seul intérêt des oligarchies
financières actuellement représentées par les grandes
banques qui dictent aux hommes politiques leur conduite à tenir -comme
on a pu le constater lors du triste sommet de Bruxelles-. Banques qui,
contrairement à ce qui vient d’être faussement
prétendu par Sarkozy et Merkel, ont
sauvé leur mise puisqu’elles ne seront pratiquement pas
impactées dans l’affaire grecque, les pertes étant
finalement supportées par les contribuables de toute l’Europe et
même non européens (Américains, Chinois, Suisses, etc.)
compte tenu de l’engagement financier lourd du FMI, Lagarde continuant
la même politique que celle de Strauss-Khan.
http://online.wsj.com/article/SB1000...LEFTTopWhatNews
C’est
à l’occasion de la prochaine crise affectant
inéluctablement le Portugal, l’Irlande, l’Espagne,
l’Italie voire la France que les banques perdront des montants
considérables quand plus personne ne pourra procéder au
“bail-out” des poids lourds de l’UEM. Ce qui est
dramatique, c’est qu’un peu partout en Europe, et en France en
particulier, presque toutes les formations politiques -qu’elles soit
supposées de droite (UMP) ou de gauche (PS)- vivent dans la même
célébration du mythe de “l’euro salvateur” au
lieu de se rallier à une politique libérale limitant le plus
possible le pouvoir central interventionniste et l’influence des
banques, comme les Nouveaux Républicains et Tea
Party sont en train d’essayer de la mettre en place aux USA en luttant
pied à pied contre le socialisme centralisateur d’Obama en
réalité organisé au profit du lobby bancaire qu’il
a installé au pouvoir.
Le même de
Gaulle disait qu’ “Une bonne monnaie, c’est une monnaie ni
forte ni faible mais une monnaie stable” et que, pour y parvenir, il
faut la gager sur “Le seul actif tangible et ne portant la marque
d’aucun État en particulier, c’est-à-dire
l’or“. Telle est la leçon que les acteurs des
marchés vont vraisemblablement infliger aux hommes politiques dans les
mois à venir, prouvant encore une fois que toutes les monnaies
fiduciaires de papier, au surplus apatrides et rejetées par les
peuples comme l’euro qui ne profite qu’au cartel bancaire, plus
ou moins vite perdent totalement leur valeur en terme de pouvoir
d’achat vis-à-vis de l’or -dont le prochain objectif de
hausse se situe vers 1.800 USD l’once-.
http://www.bloomberg.com/news/201...sia-demand.html
http://www.bloomberg.com/news/...l-analysis.html
http://www.marketwatch.com/story/silvers-a-worthy-gold-rival-2011-07-22?dist=beforebell
—
Tant que les hommes
politiques européens ne poseront pas la question de ce que doit
être l’Union européenne, à savoir rester une
association d’États-nations souverains ou bien de les faire
disparaitre dans une fédération supra-nationale,
et qu’ils n’obtiendront pas l’accord unanime de leurs
peuples au moyen de référendums démocratiques en faveur
de ce changement radical, l’Union des 27 et la monnaie
européenne (qui n’est adoptée que par 17 d’entre-eux) iront à veau-l’eau
de crise en crise jusqu’à l’explosion politique et sociale
généralisée. D’autant que l’euro n’est pas
une monnaie stable, ainsi qu’en témoignent ses fortes variations
depuis sa création, et que sa sur-évaluation
actuelle a des effets économiques désastreux pour la plupart
des 17 pays qui l’ont adopté dans un contexte international de
dévaluations compétitives conduites par la Chine avec son yuan
et les USA avec leur dollar sous-évalués qui leur permettent de
tirer un bénéfice maximum de la mondialisation. Il n’y
avait aucune nécessité technique de créer une monnaie
unique en Europe, mais ceux qui l’ont voulu ont crû qu’elle
accélèrerait l’intégration complète
supposée irréversible des Etats européens dans un
Super-État unique. C’est probablement exactement le contraire
qui se produira ainsi que de Gaulle, dont le génie politique et
stratégique n’est plus à démontrer, l’avait
prévu. Heureusement pour elles, la Grande-Bretagne, la Suisse et
quelques autres n’ont pas participé à cette funeste
réalisation!
L’économiste
Pascal Salin prophétisait au moment de la création de
l’euro que, dans quelques années, “L’euro apparaitra
rétrospectivement comme une tentative pathétique pour essayer
de reconstituer les modes de fonctionnement de l’Union
soviétique à l’époque d’internet”, en
particulier parce que “L’Europe ne souffrait pas du fait
qu’elle n’avait pas de banque centrale unique mais, bien au
contraire, qu’il y existait des banques centrales”
(nationales), c’est-à-dire des faux-monnayeurs professionnels
patentés par la puissance publique, dont de Gaulle avait compris que,
pour en finir avec l’instabilité structurelle, il fallait les
reconvertir en simples entrepôts de conservation et de compensation des
réserves d’or mais surtout ne pas leur confier la gestion de la
monnaie, ainsi que ce fut d’ailleurs heureusement le cas pendant la
plus longue période de l’histoire moderne. Tout est là!
Le baromètre
du désastre monétaire, financier et boursier annoncé,
c’est quand l’or (la meilleure valeur refuge) monte en francs suisses
(la moins mauvaise des monnaies fiduciaires de papier), ce qui à
nouveau a recommencé depuis trois semaines:
Pierre
Leconte
Article originellement
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