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Cours Or & Argent

Poutine rafle-t-il la mise en Ukraine ? 5 raisons qui le prouvent

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Publié le 02 juillet 2014
904 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Qui gagne la bataille en Ukraine?

 

Malgré des signaux continus de graves difficultés dans les provinces orientales de l'Ukraine, beaucoup de commentateurs ont récemment offert une interprétation résolument optimiste des événements qui s’y déroulent. Le président américain Barack Obama est l’un de ceux-là, ayant qualifié la réponse occidentale à la crise ukrainienne comme « un exemple éloquent de diplomatie multilatérale couronnée de succès ».

 

Il y a un peu de vrai dans ces interprétations optimistes. Oui, la Russie a payé le prix de ses actions récentes. Oui, cet État oriental ne représente plus une menace géopolitique majeure.

 

Mais ce qui ressort de cette crise est que Vladimir Poutine serait prêt à faire payer à la société russe un prix important pour protéger les intérêts de l’État russe.

 

Revenons sur les cinq cartes que Vladimir Poutine a empochées au cours des six derniers mois.

 

#1 : L’OTAN ne s’élargira plus

 

Tout d'abord, il a mis un coup d’arrêt – et pour longtemps – à toute idée de nouvelle expansion de l’OTAN.

 

L’État russe s’est opposé à la marche de l’OTAN vers l’est depuis le milieu des années 1990 mais n’a jamais été en mesure d’y mettre le frein. La courte guerre de 2008 entre la Russie et la Géorgie a été la première tentative de Moscou de tracer une ligne rouge.

 

Cette fois, la crise ukrainienne démontre que toute tentative future de faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN ou dans l’Union européenne fera face à une opposition ferme de la part de l’État russe et conduira probablement au démembrement du pays considéré.

 

Première carte empochée : l’expansion de l’OTAN est gelée.

 

#2 : La Crimée et les ressources de la mer Noire seront russes

 

Deuxièmement, Moscou a pris le contrôle de la Crimée.

 

Cette prise a entraîné certains coûts à court terme (y compris de légères sanctions économiques), mais elle a cimenté le contrôle russe sur la base navale de Sébastopol et permettra à la Russie de revendiquer les réserves de pétrole et de gaz de la mer Noire, estimées à plusieurs milliards d’euros.

 

Les États-Unis et l'Europe tenteront de bloquer l’exploitation de ces réserves par l’État russe mais seront susceptibles de lever le pied une fois la situation ukrainienne stabilisée. Et concrètement, si la Russie décide finalement de commencer l'exploitation de ces zones, peut-on imaginer les États-Unis envoyer la 6ème flotte pour l’arrêter ? Non.

 

Deuxième carte empochée : la Crimée et les réserves énergétiques de la mer Noire.

 

#3 : L’Ukraine reprend sa place « d’entre-deux »

 

Troisièmement, Moscou a rappelé aux dirigeants ukrainiens qu'elle a plusieurs façons de rendre leur vie impossible.

 

Peu importe leurs propres inclinations, il est dans leur intérêt de maintenir une relation cordiale avec Moscou. Le nouveau président ukrainien semble avoir bien reçu le message. Depuis sa prise de fonction, il a clairement fait savoir qu'il veut approfondir les liens économiques entre l'Ukraine et l'Europe – ce qui est essentiel pour espérer reformer une économie ukrainienne en situation alarmante – mais qu’il a également l'intention d'améliorer les relations du pays avec la Russie.

 

Troisième carte empochée : l’Ukraine ne choisira plus un camp aux dépens de l’autre.

 

#4 : Le front européen de la Russie ne se réarme pas

 

Quatrièmement, l’appel à « faire revivre » l'OTAN est un vœu pieux, si ce n’est de la pure fiction.

 

Certes, l'alliance atlantique a fait déployer quelques avions de guerre à l'est pour rassurer ses membres baltes et Washington s’est fendu des déclarations habituelles promettant une aide militaire à la Pologne.

 

Mais ce qu’il faut retenir de cette crise est que l’élargissement de l’OTAN n'a jamais été basé sur des calculs d'intérêts et de capacité : les États-Unis et leurs alliés ont tout simplement supposé que l'article 5 les engageant à défendre les membres de l'OTAN n'aurait jamais à être honoré.

 

Qu’en est-il des discussions européennes sur l’augmentation des dépenses de défense ? Elles n’empêcheront pas Vladimir Poutine de dormir. Les membres européens de l'OTAN parlent depuis des années d’améliorer leurs capacités de défense, mais le niveau des dépenses réelles a diminué de façon constante.

 

Quatrième carte empochée : ni l’OTAN ni l’Europe ne se préparent à combattre.

 

#5 : L’accord énergétique avec la Chine est profitable pour l’État russe

 

La Russie a signé un contrat gazier avec la Chine portant sur 400 milliards de dollars sur 30 ans. Ne croyez pas ceux qui prétendent que cet accord est mauvais pour Moscou : le prix que la Chine a accepté de payer est certes légèrement inférieur à celui que la Russie applique à ses clients européens, mais il est plus du double du prix payé par la Communauté des États indépendants et permettra à Gazprom d’engranger un joli profit.

 

Plus important encore, l'accord renforce les relations économiques sino-russes et diversifie la clientèle de Gazprom, ce qui lui permettra de faire pression pour négocier avec d’autres clients.

 

Dernière carte empochée : l’accord énergétique avec la Chine assure à Moscou des rentrées financières sur 30 ans.

 

Conclusion

 

Les manœuvres de Moscou ressemblent à un échec si vous croyez que leur but était de recréer l’Union soviétique. En revanche, si vous pensez que leur objectif était de maintenir l'Ukraine en dehors de la « sphère d'influence » américaine en Europe, tout démontre que Poutine a géré cette crise de manière adroite.

 

Il est temps pour le président russe de jouer l’accalmie maintenant qu’il a raflé à peu près tout ce qu'il pouvait raisonnablement empocher.

 

 

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Cet article réflète parfaitement mon opinion sur la question : le président Poutine a très habilement manoeuvré et a évité les pièces grossiers tendus par le président Obama.
Par exemple, il n'a pas fait franchir la frontière russo-ukranienne à ses troupes, ce qui aurait cimenté une alliance occidentale contre lui.
Il en avait pourtant le droit, voté par la Douma.
Non, au contraire, il a peu parlé mais davantage agi.
En acceptant d'intégrer la Crimée par exemple. En toute légalité, en toute démocratie et sans avoir besoin de tirer un seul coup de feu.
Tout le contraire du président Obama, qui lui n'a atteint aucun des buts qu'il s'était fixé, a beaucoup vociféré, mais au final n'a rien fait du tout.
Pour mémoire, les buts des USA en Ukraine étaient :
- d'élargir la zone d'influence de l'OTAN
- d'affaiblir la Russie et son président Vladimir Poutine
- de saborder les contrats de livraison de gaz russe aux pays européens pour les remplacer par des livraisons de GPL américain à partir des leurs excedents de gaz de schiste.
Les trois buts ont été raté, malgré le financement de cinq milliards de dollar au projet.
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Poutine est certainement un des plus fins renards de l'échiquier politique actuel. Le plus fort, c'est qu'on lui a tendu les cartes en allant mettre le bazar en Ukraine !
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5e carte bis : la Russie et le Japon envisagent un accord portant sur la vente de gaz au Japon, via un gazoduc à construire entre les deux pays.

6e carte : la Russie fissure l'UE en signant un accord avec l'Autriche concernant la construction du gazoduc South Stream, celui-là même que l'UE avait interdit à la Bulgarie de construire. (Bulgarie qui a vu une panique bancaire ce week-end).

6e carte bis : la Russie et la France maintiennent leur accord sur la vente des porte-hélicoptères Mistral. 400 marins russes sont arrivés au large de la France et commencent à apprendre à utiliser leur nouveau joujou.

7e carte : semer la zizanie. Alors que l'occident et la Russie s'affrontent autour de l''Ukraine, la Russie envoie des avions militaires en Irak pour lutter contre le nouveau califat (EIIL) qui s'est formé au nez et à la barbe du monde entier. Russie ennemi, Russie allié... ??
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Cet article réflète parfaitement mon opinion sur la question : le président Poutine a très habilement manoeuvré et a évité les pièces grossiers tendus par le président Obama. Par exemple, il n'a pas fait franchir la frontière russo-ukranienne à ses troup  Lire la suite
Philippe L - 02/07/2014 à 13:22 GMT
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