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Cours Or & Argent

Primat de l'économique ou du politique ?

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Publié le 02 octobre 2014
545 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Le député UMP Hervé Mariton a récemment commenté sur le plateau d'iTélé les propositions choc du MEDEF pour lutter contre le chômage, affirmant avec le plus grand sérieux que la France était le pays où l'on travaille le moins longtemps dans la semaine, dans l'année et dans la vie.


Ces affirmations ont été aussitôt réfutées par le journaliste Samuel Laurent : non seulement les Français ne sont pas les tire-au-flanc que décrit Hervé Mariton, mais ils se situent même dans la moyenne haute pourvu qu'on tienne compte également du temps partiel dans le calcul du temps de travail hebdomadaire : 37,5 heures pour les Français contre 35,3 en Allemagne et 36,5 au Royaume-Uni. Cerise sur le gâteau : en plus de travailler plus qu'on ne le croit, les Français seraient 22,5 % plus productifs que la moyenne de l'OCDE.


Mais comparaison n'est pas raison : si ces chiffres situent la France par rapport à ses voisins européens, ils n'expliquent pas la situation de la France elle-même. Sauf à prétendre que dans chacun des pays concernés l'activité économique repose entièrement sur la production d'un seul et même bien et que le salut des peuples dépend exclusivement de la quantité de biens produits, les jolis tableaux comparatifs d'Eurostat et de l'OCDE ne nous disent rien ni sur les difficultés de l'économie française ni ne suggèrent les moyens d'y remédier.


Primat de l'économique ? Plutôt du politique. Après tout, c'est pour appuyer les propositions du MEDEF que M. Mariton attaque les 35 heures. Pareillement, c'est pour justifier le statu quo que d'autres invoquent la productivité française. Et c'est précisément parce que l'économie n'est pas prise au sérieux qu'on se fonde sur des statistiques comparatives pour conclure à la nécessité ou à la dangerosité des mesures suggérées par un Pierre Gattaz. Libre à chacun de fonder sur les principes de liberté et d'initiative privée son hostilité aux lois Aubry. Mais on ne tranche pas des questions aussi complexes que la compétitivité des entreprises ou le chômage de masse en brandissant des classements internationaux.


La prudence est de mise également quand on se penche sur les indicateurs nationaux Ainsi du produit intérieur brut (PIB), qui tient compte des coûts de fonctionnement (autrement dit des salaires) versés dans l'administration publique et ne distingue pas les activités « positives » (la fabrication d'un téléviseur par exemple) des activités « négatives » (la réparation d'un téléviseur endommagé), tout en laissant de côté les richesses non monétisées.


Pris tels quels, les chiffres de l'emploi ne sont guère plus fiables, la comptabilisation des emplois aidés créant un continuum entre le travail salarié et le chômage indemnisé. Continuum bien pratique pour Pierre Gattaz, qui réclame aujourd'hui au nom de la lutte contre le chômage les emplois aidés qu'il dénonçait au nom du contribuable dans son discours d'investiture en juillet 2013.


Et que dire du taux d'investissement, qui à lui seul ne permet évidemment pas de reconnaître les diverses formes de malinvestissement, de plus bénignes (quand par exemple l'investissement est inadapté aux besoins réels de l'entreprise) aux plus destructrices (car suivies d'une bulle)...


Vue sous cet angle, la remise en cause des 35 heures d'un côté et leur sacralisation de l'autre évoquent plus les brèves de comptoir d'un Jean-Marie Gourio que les recommandations d'un think tank économique.

 

 

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Nils Sinkiewicz est le principal rédacteur du blog catholique et libéral "Marché Gris", qui propose au public analyses et réflexions sur l'actualité socio-économique
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Je m'inscrit en faux en ce qui concerne cette "fameuse" productivité française !
Avec des prix supérieurs à ceux de nos principaux concurrents rien d'étonnant à ce que le ratio heures travaillées/ prix de vente nous soit "favorable"
Pour frapper l'imagination voici un exemple imagé*:
- quand les allemands vendent 1000 produits à disons à 100 €uros ,
- les français vendent 100 produits à 1000 €uros
revenons les pieds sur terre ...

*dans la réalité les écarts Allemagne/France sont de -10% à + 30 % en défaveur des français
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Dernier commentaire publié pour cet article
Je m'inscrit en faux en ce qui concerne cette "fameuse" productivité française ! Avec des prix supérieurs à ceux de nos principaux concurrents rien d'étonnant à ce que le ratio heures travaillées/ prix de vente nous soit "favorable" Pour frapper l'imagin  Lire la suite
zelectron - 02/10/2014 à 11:29 GMT
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