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Cours Or & Argent

Principe de Précaution : deux poids deux mesures ?

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Publié le 21 juin 2011
566 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux





39 décès dus à une épidémie d’E. Coli née dans une exploitation bio. Faut-il pour autant interdire l’agriculture bio au nom du principe de précaution ? Bien sûr que non ! Mais tirerons-nous pour autant les vraies leçons du désastre ?

Le verdict est donc désormais confirmé: l’épidémie d’E. Coli est bien partie d’une petite exploitation agricole du Nord de l’Allemagne, spécialisée dans la production de graines germées estampillées « bio ». Pour une industrie qui base l’essentiel de son marketing sur l’aspect  « sain » de sa production face aux dangers, réels ou fantasmés, de l’agriculture intensive et des OGM, le verdict est sévère.

Si une telle mésaventure était arrivée suite à l’ingestion de céréales génétiquement modifiées, nul doute que les figures de proue de l’écologisme et de l’altermondialisme seraient montées au créneau pour dénoncer les  « inévitables dérives » d’une agriculture  « entièrement tournée vers le profit » et qui  « prend le consommateur en otage ». À la place, il règne un silence gêné.


Eliminer tout risque ? Impossible !

Un silence bien compréhensible. Car ceux qui se taisent aujourd’hui étaient hier les chantres du  « principe de précaution ». Principe au nom duquel, ils prétendaient justifier un moratoire sur l’utilisation des OGM. Ce moratoire n’aurait pu être levé qu’à condition que les producteurs de ces plantes d’un nouveau genre soient parvenus à démontrer la totale innocuité de leurs inventions. Un défi impossible à relever.

Aujourd’hui, les dangers supposés mais jamais démontrés des OGM pour la santé s’effacent devant les 39 morts, bien réels, causés par l’agriculture bio. Le milieu chaud et humide dans lequel germent les graines de soja, de luzerne ou de blé, est particulièrement propice à la croissance des bactéries. L’accident allemand est la preuve qu’un peu de bon sens et de bactéricides s’imposent.

Faut-il pour autant rendre aux porte-étendards de l’agriculture bio la monnaie de leur pièce et en appeler à l’instauration d’un moratoire sur l’agriculture bio?  Ce serait absurde et dangereux.


Décider, c’est prendre des risques

Ces morts, si tristes soient-elles, nous rappellent un grand principe qui gouverne l’action humaine. Une vérité que le principe de précaution tente de masquer : l’activité productrice, comme la vie, est le résultat d’un ensemble de décisions. Or, chaque décision implique une prise de risque : utiliser ou non un fongicide sur les cultures de céréales, par exemple. En clair : en agriculture bio comme ailleurs, le risque zéro n’existe pas. L’agriculture bio comporte des risques, nombreux et bien documentés. Personne ne tente cependant de la faire interdire, et c’est tant mieux.

Le consommateur fait lui-même son choix. D’un côté, les consommateurs peuvent s’organiser en associations pour tester la qualité des produits qu’ils achètent et faire connaître les résultats de ces tests. De l’autre, les producteurs innovent afin d’améliorer les caractéristiques de leurs produits pour répondre aux demandes des consommateurs. Après tout, n’est-ce pas la meilleure manière d’augmenter leurs ventes, et, partant, leurs profits ?

Il est grand temps de jeter aux orties le principe de précaution et de revenir au principe de réalité. Tout choix comporte un risque, et s’il est logique de vouloir réduire au maximum les risques, il est illusoire et dangereux de vouloir les supprimer. Illusoire, parce que le hasard ne se contrôle pas. Dangereux, parce que cela crée un faux sentiment de sécurité. La vraie solution est de faire confiance au libre choix du consommateur.



Frédéric Wauters




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Frédéric Wauters est journaliste économique indépendant et professeur de sciences commerciales et de communication à la Haute Ecole Galilée à Bruxelles. Entrepreneur (www.ex-abrupto.be), il est également essayiste et vient de publier, avec son confrère Ludovic Delory, d'un ouvrage intitulé "Retraites Plombées: comment l'Etat vole votre avenir" (plus de détails sur www.retraites-plombees.be).
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Voilà une position raisonnable. A ce sujet, Louis-Marie Houdebine, directeur de recherche à l'Inra écrivait avant l'éclatement de l'épidémie "De multiples rapports, dont un publié par l’AFSSA1 en 2003 à la suite d’un congrès international sur le sujet, et un autre par les instances britanniques en 2009, montrent que la composition chimique et biochimique des produits biologiques ne diffèrent que très légèrement de leurs homologues conventionnels. Rien n’indique, selon ces critères, que la consommation des produits biologiques est un gage de meilleure santé pour les consommateurs. Un nombre significatif d’intoxications, parfois mortelles, dues à la consommation de produits biologiques a été relevé dans le passé. Elles étaient
dues à des contaminations par des salmonelles, des bactéries et des champignons divers. Ces accidents deviennent plus rares avec les contrôles qui éliminent les lots de nourriture dangereuse.
Un point particulier est celui des mycotoxines cancérigènes. Ces toxines s’accumulent dans les plantes à la faveur du développement de champignons microscopiques. Il a ainsi été observé que le maïs biologique contient nettement plus souvent de fumonisine que le maïs conventionnel qui lui-même en contient plus que le maïs Bt génétiquement modifié pour résister à certains insectes nuisibles3. Il est établi qu’une plante non protégée est attaquée par les insectes qui perforent les parois des feuilles et des tiges, ce qui permet à des champignons de s’implanter et de sécréter des toxines qui sont transmises à l’homme directement, ou via les produits animaux. (Sciences et pseudo-science n°289 de janvier 2010).
Cher James, merci de ces précisions. Auriez-vous l'amabilité de me fournir le lien sur cet article dont vous parlez?

Le problème, de manière générale, mais en particulier dans les débats sur l'agriculture, est que de moins en moins de gens adoptent une attitude "scientifique" dans les débats qui ont lieu sur la place publique. Les affects prennent le pas sur les faits. En soi, cela ne mériterait qu'un haussement d'épaules si la discussion était strictement privée. Mais les politiciens s'avisent malheureusement de prendre des décisions sur cette base biaisée, avec de nombreuses conséquences néfastes.
Stupide, les bactéries ne peuvent pas acquérir naturellement la résistance simultanée à un spectre complet d'antibiotiques sans laisser aucune trace des évolutions antérieures obligatoires.
C'est de toute évidence une création d'un laboratoire de guerre bactériologique.
Peut-être une nouvelle mise en garde de Merkel pour qu'elle assouplisse sa position sur le sauvetage des banques allemandes et françaises du cartel bancaire mondial qui ont abondamment prêté à l'état grec la fausse monnaie issue de la magie de leurs réserves fractionnaires pour être en plein accord avec la forfaiture de l'article 123 du traité de Lisbonne.
Encore appelé sauvetage de la Grèce pour les joyeux gogos.
Cela fait aussi suite à l'accident d'hélicoptère qui a failli coûter la vie à Merkel.
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...une mise en garde CONTRE Merkel...
un peu capilotracté non ? Par qui ? les Français ? les Américains ? les Allemands ?
Je crois que le plan de sauvetage n'a pas encore était adopté et que Merkel n'a pas de poids sur cette adoption.
Le gouvernement Grec va tomber, la Grêce va faire faillite et l'Europe avec elle.
Aucun plan ne peut sauver la situation car même les grecs n'en veulent pas.
Les autres pays d'Europe, L'Espagne, L'Italie et le Portugal en suivent le chemin.
C'est la faillite des gouvernements, des banques, de la politique, des hommes.
Le problème du "libre choix du consommateur" est qu'on laisse place aussi à la psychose.

Quand les allemands ont jeté la pierre aux agriculteurs espagnols on voit bien la peur qui s'est emparée des consommateurs laissant les espagnols avec leurs concombres et leurs tomates !!! Ce qui a fini par achever l'économie espagnole qui ne se portait pas trés bien !

Et dire que finalement la source de la contamination est allemande et l'espagne n'y est pour rien ! Et si l'espagne ou l'europe décidait de boycotter les produits allemands ?!

Je plains les allemands qui iront cet été en vacances en espagne :-)
Mais les allemands avaient bien identifié une souche de E-coli sur des concombres bio d'origine espagnole. La même que celle qui vient envoyer un certain nombre d'enfants a l'hopital, chez nous; La il ne s'agissait même plus du principe de précaution mais de l'application normale des règles de santé publique.
Justement, dans un premier temps, les allemands ont dit avoir trouvé une souche de la bactérie dans les concombres espagnols, mais ils se sont rétractés (timidement puisque personne ou presque ne s'en ai rendu compte), mais le mal était fait!

Ils ont incriminé ensuite la viande crue ou le poisson, pour au final nous dire que cela venait des graines germées.

Mais dans l'inconscient collectif, c'est le concombre qui reste le coupable ! On pouvait meme lire dans les journaux "l'affaire du concombre espagnol" !
Votre information est incomplète, les allemands ont bien trouvé une souche d'E-coli sur les concombres, mais ce n'était pas celle qui était a l'origine de l'épidémie. Les concombres n'étaient pas innocents, simplement coupables d'un autre crime.
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Cher James, merci de ces précisions. Auriez-vous l'amabilité de me fournir le lien sur cet article dont vous parlez? Le problème, de manière générale, mais en particulier dans les débats sur l'agriculture, est que de moins en moins de gens adoptent une  Lire la suite
Frederic Wauters - 24/06/2011 à 09:38 GMT
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