« Qu'ils mangent de la brioche », c’est
devenu une expression toute faite pour dénoter la nature oublieuse et
égoïste de la classe dirigeante. Eh bien, dans un contexte un peu
différent, c’est tout autant à propos dans le cas des
régimes de monnaie papier dont la garantie est assurée par la
dette et qui se trouvent être sous tension. Faire augmenter la dette
incite à assouplir la douleur causée par le déclin du
cours des actifs et détruit l’épargne de ceux qui sont
suffisamment conservateurs avec leurs revenus.
Nous sommes tous des spéculateurs, précisément parce
que la valeur de notre épargne est toujours en danger en raison de la
surabondance de ces promesses fiduciaires (les billets) que tous les
gouvernements et les banques centrales émettent
généreusement. Conserver son argent liquide pendant trois mois
peut donner l’émotion d’une victoire pendant l’équivalent
d’un effondrement du marché de trois mois ou bien quand
l’index du dollar US monte pendant un jour mais, c’est un jeu
insensé à long terme.
Quand un système monétaire fondé sur la dette et un
papier-monnaie dévalué fait face à une certaine pression
en raison d’un contexte économique difficile, il n’y a
qu’une seule alternative possible dans le script : celle de « profaner »
la monnaie. Faire tomber les taux d’intérêt, garantir tout
ce qui est en vue, imprimer une nouvelle dette publique pour remplacer une
dette privée irrécupérable,
« stimuler » l’économie
(c'est-à-dire dérober la prospérité future pour
qu’un petit segment de la population se sente mieux), racheter et
sauver des sociétés et des industries entières
(c'est-à-dire du fascisme par définition de la façon
dont il est pratiqué aux USA, car les gains ne sont pas partagés
mais les pertes le sont), « créer » des emplois
(laissez-moi rire !) et, par tous les moyens, punir quiconque essaierait
de spéculer pour maintenir son avance par rapport à la
destruction monétaire.
Laissons les moutons de Panurge brouter le papier créé pour
eux. Peu importe que les promesses papier qu’ils détiennent
depuis longtemps aient maintenant beaucoup moins de valeur –il suffit
de créer de nouveaux papiers pour remplacer les anciens. Ne vous
méprenez pas sur l’issue de ce petit jeu. C’est une chose
à bien garder en mémoire. Il faut se souvenir des leçons
des années 30 et 70 : quand plus rien d’autre ne marche, on
crée un nouveau système monétaire qui fait vaciller tous
ceux comptant sur l’intégrité du système
monétaire « démodé ».
Si vous ne détenez pas encore de métaux précieux
sous forme physique à cet instant du cycle économique, alors
vous n’avez pas révisé votre histoire. Et si vous
n’avez pas non plus investi dans un champ aurifère au moyen de
certificats dans l’or et/ou d’actions dans les mines, alors vous
croyez que « cette fois, c’est
différent ». Pensez-vous vraiment que les cerveaux qui
composent actuellement la réserve fédérale valent mieux
qu’une bande de voleurs qui se servent eux-mêmes dans le
butin? Pensez-vous vraiment « qu’ils » soient
suffisamment malins pour « faire attention au premier »
mais peut-être pas suffisamment intelligents « pour
éviter de mettre les pieds dans le numéro
deux ? » quand il s’agit de
l’intégrité du pays et de sa monnaie ?
Vous allez manger leur papier. Peut-être n’aimez-vous pas
cette perspective, mais vous n’aurez pas le choix si vous insistez
à vouloir du papier. Vous n’aurez pas le choix à moins
d’investir dans des actifs réels dont la valeur reste intangible
dans le cas d’une dépression économique.
L’immobilier n’est pas un bon choix (sauf opportunités
individuelles). Les actions dans des fonds de placement ne sont pas un bon
choix non plus si on s’intéresse au retour sur investissement
net d’inflation. Les matières premières sont une bonne
question à se poser dans une dépression économique.
L’or est une monnaie et nous sommes dans un marché haussier, et
donc la liquidité est reine. Mais si vous détenez de la fausse
monnaie et que vous jouez avec le feu, en particulier si une
dépression a commencé et que le seul rôle dans le casting
des apparatchiks doit le stopper.
Les promesses papier vont être démultipliées encore
et encore avant de s’effondrer. La Grèce sera sauvée et
puis le Portugal, puis l’Ireland et l’Italie et finalement
l’Espagne. En plus de ces pays, les cochons vont aussi devoir
être sauvés par la planche à billets (C'est-à-dire
les USA, le Japon et les cochons, ce ne sont pas les petites pays
européens ! La Grèce comparée à l’axe
US/GB, c’est un petit bouton sur le nez d’un patient atteint
d’un cancer foudroyant en phase terminale. L’or va triompher du
papier dans ce cycle comme c’est toujours le cas dans une
dépression économique parce que les marchés
(c'est-à-dire le comportement humain et l’humeur) sont cycliques
et que les bulles spéculatives papiers s’écroulent pendant
les contractions historiques du crédit.
Ne mangez pas de papier. Achetez de l’or et protégez-vous.
Une fois que vous vous êtes protégés avec une assurance adéquate
en métal physique (10, 20 ou 50% de votre valeur nette d’actifs
selon votre tolérance au risque), alors et seulement alors, investir
dans d’autres types d’actifs acquiert un sens à ce point
du cycle. Le ratio Dow/Or va descendre en dessous de 2 et peut-être
même sous la barre du 1 ce cycle-ci. Sachant que nous sommes autour
d’un ratio de 9 actuellement, cela signifie des gains de plus de 300%
en termes de pouvoir
d’achat des actions et il ne faudra pas plus de trois ans pour arriver
à ces gains-là. Alors les adeptes du papier comprendront-ils
peut-être aussi que de tels gains sont intéressants sur une
aussi courte période !
Adam Brochert
GoldVersusPaper
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