Le 24 octobre
2011, plusieurs associations catholiques réunies autour de
l’évêque d’Evry ont lancé une « campagne
de mobilisation contre les paradis fiscaux, et pour la justice
sociale ».
Monseigneur Dubost s’explique : « des
spécialistes estiment que les paradis fiscaux représentent
entre 1250 Mds€ et 2500 Mds€ ! C’est
énorme ! Tout cet argent qui échappe à
l’impôt, c’est autant en moins pour les
États ».
Il est assez
mystérieux qu’un homme d’Église soit aussi soucieux
que le maximum d’argent aille remplir les caisses de
l’État. Certes, l’inspiration marxiste de certains membres
de l’Église n’est pas nouvelle. Elle reste
néanmoins aussi déconcertante, tant le socialisme est contraire
à la logique chrétienne. N’est-ce pas explicite dans les
évangiles puis réaffirmé par Pie IX, Léon XIII,
et Pie XI dans l’encyclique
Divini Redemptoris
en 1937 ?
L’actualité
récente apporte un éclairage tout à fait inattendu au
sacerdoce fiscal de Monseigneur Dubost.
Trois
théâtres subventionnés présentent depuis cet
automne des pièces qui semblent blesser un certain nombre de
catholiques.
Nous ne
discuterons pas ici du bien fondé ou non de
leur émotion, mais une forme de bon sens pourrait nous inviter
à admettre que la projection de diarrhée ou d’urine sur
l’image du Christ n’est sans doute pas le plus glorieux hommage.
Il n’est
pas question non plus de juger moralement l’œuvre de Castellucci ou de Garcia. Il s’agit, par contre, de
pointer du doigt le fait que ces spectacles sont subventionnés par de
l’argent public ! C’est là tout le problème du
financement public de la
culture. Les impôts ne devraient évidement
pas servir à financer la création artistique. Mais la situation
est d’autant plus choquante quand la création
subventionnée est offensante ou insultante pour une partie des
contribuables.
Le
Sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo s’est emparé de
cette question au conseil de Paris la semaine dernière, en
déposant un amendement demandant une baisse des subventions
allouées au théâtre du Rond-point, qui présente
actuellement la pièce très controversée Golgota Picnic. Il
argue du fait que certains contribuables sont catholiques, et qu’il est
impensable qu’ils participent par l’impôt à une
offense à leur foi.
Il est
étonnant que cette initiative politique vienne troubler le silence de
l’Église, sans doute trop occupée à
défendre la fiscalité française.
En effet,
est-il vraiment opportun de rendre à César ce qui ne lui
appartient pas, pour qu’il s’empresse de financer l’insulte
du Christ ? Faut-il mettre autant d’ardeur à condamner le
manque à gagner de l’État français qui
s’immisce toujours plus dans nos vies quotidiennes ?
De
manière générale, sans doute mieux vaut-il se
méfier d’un évêque qui lutte contre le paradis, car
une chose est sûre, le jour où il n’y aura plus de paradis
fiscaux, nous vivrons tous en enfer.
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