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Quand les banquiers centraux sont aux champs

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Publié le 11 septembre 2012
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

La conférence annuelle des banquiers centraux du début du mois de Jackson Hole, dans le paysage montagneux du Wyoming, n’a pas eu toute la publicité qu’elle mérite. En Europe, la faute en a été à l’absence de Mario Draghi, occupé par ailleurs. Elle a eu plus de retentissement aux Etats-Unis, où l’on s’attend à nouveau à un geste de la Fed en faveur de l’économie et du chômage, lors de sa prochaine réunion des 12 et 13 septembre prochains. Sans savoir lequel, entre la reprise des achats de titres (qui pourraient être immobiliers, vu l’état sinistré persistant du marché) et l’annonce du maintien de taux très accommodants pour une plus longue période que prévu, car il n’est plus possible de les baisser : ils sont quasiment à zéro. L’efficacité et l’usage de ces deux principaux instruments des banques centrales a fait question à Jackson Hole.


Une interrogation a traversé les communications et les débats, que l’ancien président de la Fed de Kansas City, Donald Kohn, a le plus simplement formulé : « Qu’est ce qui retient l’économie, alors que nous menons depuis si longtemps une politique monétaire si accommodante ? ». Adam Posen, membre du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre sur le départ, l’a relayé sur ce même thème en comparant les banques centrales à des vierges qui auraient peur d’être souillées en intervenant. Les partisans d’une intervention plus poussée des banques centrales étaient à l’offensive, tandis que les participants plus proches des milieux républicains appelaient les banquiers centraux à « plus de modestie » à propos de leurs pouvoirs. Renvoyant à la responsabilité qui est celle de l’État pour préconiser coupes budgétaires et baisses des impôts afin de favoriser la relance. Si le contexte et les acteurs sont différents, le débat ne l’est pas tant aux États-Unis et en Europe.


Ben Bernanke s’est longuement penché sur la persistance du chômage aux États-Unis, exprimant sa préoccupation en raison de ses conséquences sur l’économie. De nombreuses communications ont tenté d’analyser les causes de l’absence de relance de l’économie. Notamment en s’appuyant sur le caractère structurel du chômage – qui fait débat pour ceux qui ne veulent retenir comme explication à celui-ci que les effets de la conjoncture – ou bien la poursuite de la crise de la dette hypothécaire immobilière, qui n’en finit pas.


Les débats ont aussi largement porté sur les leçons que la Fed devrait tirer des défis que l’économie américaine continue de rencontrer. L’idée débattue serait d’annoncer et de poursuivre des objectifs d’inflation plus élevés que son seuil classiquement fixé à 2%, une variante étant d’adopter un objectif d’augmentation du PIB nominal (qui inclut l’inflation par opposition au PIB réel, dont elle est soustraite) et de ne pas s’en tenir à l’évolution des prix. La proposition d’augmenter l’objectif d’inflation n’est en réalité pas nouvelle, déjà formulée sans être reprise par l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard.


Michael Woodford, professeur à Columbia, a fait observer que le seul bénéfice qui a jusqu’à maintenant résulté de l’action de la Fed a été de faire baisser les taux, sans plus de conséquence sur l’économie. Ben Bernanke a défendu sa politique en faisant remarquer qu’elle serait en plus mauvais état si la Fed n’était pas intervenue. Mais c’est Donald Kohn qui a été le plus inattendu, en suggérant que « quelque chose de plus profond était en cours ». Il s’est interrogé sur la distribution des revenus entre le travail et le capital, ainsi que sur les effets d’une politique de bas taux d’intérêt qui facilite des dépenses immédiates devant être remboursées dans le futur.


Ne pouvant se résoudre à admettre que leurs instruments sont inopérants, les banques centrales sont au bout de leurs possibilités et ne peuvent que continuer à explorer l’art du possible. Elles sont aussi en porte à faux, la tendance étant d’engager de nouveaux programmes d’achats de titre. Aux États-Unis, a-t-il été remarqué, cette politique combat les tendances déflationnistes et contient la crise économique, faute de susciter la relance. Mais le tracé de la frontière entre politique monétaire et fiscale devient de plus en plus flou au fur et à mesure que les banques centrales font assaut de créativité pour tenter de débloquer la situation. Cela ne fait que refléter l’impasse des stratégies de désendettement, telle que poursuivie en Europe ou encore cherchée aux États-Unis. Au Japon, elle continue d’être balbutiante.

 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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