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L'assurance maladie, sécu
pour les intimes, n'en finit pas d'accumuler
les déficits. Aussi Roselyne Bachelot, jamais
à court d'idées idiotes (circonstance atténuante:
elles ne sont pas d'elle, ce sont des énarques qui les lui soufflent),
a affirmé que le gouvernement envisageait de "moduler
les remboursements de l'assurance maladie en fonction des revenus".
En clair, plus tu payes, moins tu touches : il s'agit tout simplement
d'accroître la pression fiscale marginale sur les revenus
élevés*, en masquant la manoeuvre sous le vocable de
"bouclier sanitaire".
De Besancenot à la cruche de
Poitou-Charente et son
ex qui n'aime pas les riches, toute la gauche devrait applaudir
cette mesure visant à faire payer les hauts revenus ! Enfin,
tant qu'il en reste, parce qu'à ce niveau de bêtise
gouvernementale, les stratégies de contournement vont se multiplier:
travail au noir, avantages en nature, fraude fiscale massive... Et
émigration encore plus soutenue de profils à haut potentiel,
donc appauvrissement corolaire de la nation.
Nos politiques de matraquage fiscal des
revenus élevés ont déjà fait fuir des milliards
de capitaux, et ont sans doute coûté
plusieurs centaines de milliers d'emplois, ce qui induit
d'ailleurs que les prélèvements opérés sur ceux
qui restent sont plus élevés que ce qu'ils auraient
été si ces emplois avaient été
créés. Un enfant de 12 ans peut le comprendre, un
énarque du ministère de la santé, non.
Pas grave, nos docteurs Knock ont la
solution: augmentons les doses de poison ! Décourageons un peu plus la
réussite, l'effort, et encourageons les pauvres à le rester,
sous peine de devenir... un riche* surtaxé.
Par contre, reconnaître
l'ineptie du système, sa faillite
inéluctable, privatiser l'assurance maladie, privatiser
l'hôpital public, permettre aux professionnels de la santé de
s'organiser en sociétés, de créer des réseaux de
santé performants, permettre à des assureurs privés de
promouvoir des comportements de santé responsables chez les
assurés... ça, non, il n'en est pas question: bien qu'il craque
de tout côtés, IL FAUT SAUVER LE MODELE SOCIAL FRANCAIS ! On se
demande bien pour qui il est encore un modèle... Comme le dit un
médecin déjà
cité dans ces colonnes,
Notre système de
santé, solidaire ? Si ce système est solidaire, alors
j’aimerais bien savoir de qui ? Pas des cotisants, qui sont
taxés au-delà des limites du supportable; pas des
assurés, qui sont de plus en plus mal remboursés; pas des
« partenaires de santé », qui sont les moins bien payés
à l’acte d’Europe occidentale
Alors de qui ?
Et dire que le gouvernement ose parler de
"réforme structurelle" en évoquant des mesures
pareilles. Vivement qu'on en finisse avec les socialistes
au pouvoir.
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* enfin, quand je parle de revenus
"élevés" ou de "riches"... la France se
caractérise, entre autres choses, par la nullité de ses hauts
salaires comparés à ce que l'on constate à l'étranger,
par la faute de charges sociales appliquées sur le "coût
total employeur" absolument prohibitives, et de mesures fiscales
punitives contre la production de richesses.
Ainsi, (source)
avec moins de 800 euros par mois, vous faites partie des 10% des
français les plus pauvres. Avec 1.500 euros par mois, vous êtes
en plein dans le revenu médian. Avec 2.800 euros par mois, vous
appartenez au top 10% des français les plus aisés. Et au
delà de 3.500 euros par mois, vous pouvez vous considérer comme
riche ! C'est sûr que de tels niveaux de revenus sont indécents:
taxons les, encore et encore !
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Pour ceux que l'étude de solutions
innovantes pour notre système de santé intéresse,
l'institut Turgot organise un colloque sur la santé le mercredi 30
janvier à Paris. Programme
bientôt en ligne sur le site de l'institut.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France,
"Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement à
l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il ose
proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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