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Cours Or & Argent

Que serait une social-démocratie à la française ?

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Publié le 06 mars 2014
834 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Le président François Hollande a multiplié au cours des derniers mois des annonces indiquant qu’il aurait changé de cap politique et miserait désormais sur la capacité des entreprises à relancer la croissance et réduire le chômage. Du rapport Gallois au choc de simplification, en passant par les assises de la fiscalité, le pacte de responsabilité et le Conseil de l’attractivité, tout semble réuni pour confirmer que le président aspirerait à changer d’orientation politique. Il serait en passe de reconnaître aux acteurs de la société civile - entreprises, associations, etc. - un rôle plus actif pour relancer la croissance. Cependant la surenchère de déclarations, d’initiatives ou de projets entrants en contradiction avec l’orientation affichée par le président, montre clairement que le projet social-démocrate reste une esquisse.

Quand il s’agit de parler de l’attractivité française, le président répond par des mesures techniques comme la fusion l'Agence française des investissements internationaux (AFII) et d'UbiFrance, la réduction des délais d’obtention de visas à 48h ou la mise en place d’aides à l’implantation de start-ups étrangères. Quand il est question du pacte de responsabilité, le président propose un accord qui va sans doute dans la bonne direction, mais l’actualité montre que ce n’est pas si simple.

Dans un pays extrêmement socialisé, les pouvoirs publics ne peuvent pas se contenter de promesses ou de symboles. Il leur faut faire la démonstration qu’ils sont réellement capables de réduire les contraintes, de rendre l’environnement économique plus lisible et de s’engager sur la durée pour redonner confiance aux acteurs économiques.

Or au-delà des discours tout continue comme avant. Une proposition de loi vise à contraindre tout groupe de plus de 1 000 personnes souhaitant fermer un site à rechercher un repreneur trois mois avant sous peine de pénalités. Dans le même temps les initiatives en faveur d’une fiscalité comportementale prennent de plus en plus d’ampleur. Après la taxe soda et l’augmentation des taxes sur le tabac et l’alcool, des rapports suggèrent une fiscalité encore plus lourde et complexe sur de nombreux produits. Tout cela brouille les messages lancés par le président, plus personne ne sachant si l’on va réellement vers un allègement des contraintes pesant sur l’économie française.

Ainsi, en dépit des intentions affichées, on est obligé de constater que l’orientation sociale-démocrate manque de cohérence.

Plus grave, un tel changement de fond ne peut être mené à bien sans un travail méthodique de pédagogie. L’enjeu est de convaincre, une fois pour toutes, que l’économie n’est pas l’ennemie du social et que les pouvoirs publics ne doivent plus tout faire. Quand on fait fi de ces recettes, on n’est plus en mesure de créer la richesse et le bien-être que nous appelons tous de nos vœux, d’où les problèmes que nous rencontrons aujourd’hui.

A cet égard, l’exemple des réformes canadiennes des années 1990 est extrêmement instructif. Dans ce pays l’émergence d’un consensus autour des changements à opérer a permis de retrouver une croissance supérieure à l’ensemble de l’OCDE. Cette capacité à se réformer a probablement contribué à faire des canadiens un des peuples les plus heureux du monde.


L’enjeu en France est de permettre à l’activité économique de se développer à un rythme plus élevé pour retrouver une croissance significative, à l’image du Canada. Cela suppose évidemment de cesser de matraquer les acteurs économiques et donc de réduire les dépenses publiques qui dépassent 56% du produit intérieur brut en France depuis 2009.


Or l’expérience canadienne montre qu’on ne peut pas baisser durablement les dépenses sans inscrire cette évolution dans un projet de société largement accepté. Sans un consensus fort, il n’est pas possible de mener des réformes profondes. De fait, il va nous falloir repenser l’importance relative de l’ensemble des programmes publics afin de décider, comme au Canada, ce qui doit rester dans la sphère publique ou doit, au contraire, être confié aux initiatives privées, marchandes ou associatives.


 Au-delà de ce devoir d’inventaire et de pédagogie, le projet social-démocrate français doit permettre de supprimer les obstacles à la création d’emplois. En la matière un énorme travail reste à faire. La rigidité de notre marché du travail – classé en 113ème position sur 144 par le Forum économique mondial – explique en grande partie les déboires de l’économie française et la persistance d’un chômage anormalement élevé. L’assouplissement des règles à tous les niveaux (durée légale du travail, salaire minimum, assurance chômage, barrières à l’embauche…) est une condition nécessaire à toute réforme de fond. C’est la seule méthode pour  retrouver le plein emploi qui, bien plus que tous les filets de sécurité, constitue la vraie protection sociale.


Cet assouplissement du marché du travail est stratégique, car il conditionne toutes les autres réformes. On ne pourra pas redéfinir ce qui au incombe au public et au privé si ce dernier, tétanisé par les contraintes, se refuse à embaucher et à reprendre sa place.


 Aujourd’hui François Hollande se cherche une vision et hésite sur les moyens. Ce n’est qu’en tranchant de façon ferme et cohérente qu’il pourra incarner un virage social-libéral susceptible d’améliorer durablement la situation des français.

 

 

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Cécile Philippe est docteur ès sciences économiques de l'Université Paris-IX Dauphine et d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement. C'est au sein d'un think tank américain qu'elle a terminé sa thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet. De retour en Europe, elle a crée en 2003 l'Institut économique Molinari, dont elle assure depuis la direction. Auteur d'un grand nombre d'articles publiés dans des journaux aussi bien francophones qu'anglophones, elle a publié en 2007 son premier livre aux Éditions JC Lattès intitulé "C'est trop tard pour la terre". Le livre s'intéresse aux questions d'environnement et cherche à mettre fin à un certain nombre de mythes, en particulier celui qui consiste à croire que réglementation et taxation vont de pair avec amélioration de l'environnement. Elle est intervenue à maintes reprises à la radio (BFM, RFI, etc.) et à la télévision (France 3, LCI, etc.) sur des questions de politiques publiques.
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Hollande ne veut mécontenter personne. Si parfois il a des flashs et reconnait l'importance de laisser un peu d'air aux entreprises, il n'en reste pas moins coincé dans une idéologie obtuse dont le passé a démontré tant et plus ses méfaits partout où elle a été appliquée. Et ce n'est pas les gens qui l'entourent qui l'aideront à sortir le pays de la panade au contraire, on coule encore un peu plus vite. Notre problème va même au delà d'une classe politique notoirement corrompue car la droite n'a pas fait mieux. Ce sont les fondements mêmes de la France d'après guerre qu'il faut remettre en cause, sécu, syndicats de tous bords, code du travail...
70 ans se sont écoulés, il serait temps d'ouvrir les yeux et de se poser les bonnes questions !
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@ MERISIER

Qu'est ce que tu proposes comme solution??
Fin de l'état-providence.
Interdiction aux fonctionnaires de se présenter à une élection.
Suppression des syndicats et confiscation de leur patrimoine.
Abbrogation effective du monopole de la sécu.
Sortir de l'UE et de l'Otan.
Bref, rendre à la France ce qu'elle a perdu de plus cher : sa liberté et sa souveraineté.
Le reste suivra, même si la convalescence est longue.
Mais ce n'est pas demain que ça sortira des urnes... Dommage parce que si ça pouvait se faire en relative douceur, ce serait le mieux.
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Suppression des charges sociales pour toute embauche d'un chômeur pour toute les entreprises de moins de 50 salariés
Suppression des structures départementales ou régionales.
Division par trois minimum du nombre de ministres, députés, sénateurs...
Réduction d'au minimum 40% des postes dans l'éducation nationale, de toute façon, seul 50% sont face aux élèves.
Suppression des droits aux assedics après deux refus de contrats de travail.
Baisse des charges sociales sur les salaires avec basculement immédiat sur le salaire net des salariés.
Suppression des postes de fonctionnaires à vie. Etablissement de contrats de travail, objectivation des résultats et durée maximale de 5 ans, avec passage obligatoire par le privé avant recrutement et retour au privé après les 5ans.
Fermeture de l'ENA.
Session des logements sociaux à leurs occupants après 20 ans d'occupation-location par les même familles (si ces familles ne sont pas des parachutés bénéficiant outrageusement de ces locaux par accointance politique ou parce qu'elles occupes des fonctions politiques ou administratives leur permettant d'abuser du système. Après session des logements, la prise en charge de l'entretien serait à prendre en chars par les propriétaires.
Refonte globale des flux routiers et autoroutiers pour faciliter et réduire la durée des trajets professionnels et plafonnement des prix des billets de train.
Incitation des embauches à proximité des entreprises pour des compétences identiques, évitant à des salariés faisant un travail analogue de parcourir chacun 50km par jour en se croisant pour aller faire chacun à l'opposé de chez soi.
Augmenter la TVA pour toutes les babioles semi inutiles produites dans les pays à bas coût.
Réécrire le code du travail et le limiter à 10 pages.
Supprimer la CSG.
Aligner l'age, les montants et les conditions de départ à la retraite du public sur le privé ou inversement.
Appliquer une taxe de 75% sur les plus values réalisées sur le marché de l'art
Supprimer l'impôt sur la fortune.
Déployer un partenariat entre les universités, les grandes écoles et les entreprises de façon à intégrer non pas seulement les activités de recherche qui bien souvent ne mène et ne débouchent sur rien, mais créer adjoindre systématiquement à tout programme de recherche un aspect "industrialisation" ou potentiel d'utilité réelle et/ou stratégique du sujet de recherche pour le pays...
Supprimer l'intégralité des cumul de mandats.
Donner aux cours des comptes un réel pouvoir de sanction.
Supprimer tout immunité politique, syndicale, administrative.
Supprimer les droits de succession.
....

On pourrait y passer la nuit...
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@hyeo lo
Oui, on pourrait y passer la nuit !
J'avais voulu faire simple, cependant j'avais oublié l'indispensable fermeture de l'ENA et de sa petite soeur Sciences Pô (tant qu'on y est...).
C'est vrai qu'il y aurait tellement à dire...
Mais franchement, les gens ont été tellement lobotomisés, sécurisés, nivellés par le bas que je me demande si nous ne sommes pas des Astérix et autre Obélix dans notre genre et je finis par me demander si ne pas avoir la télé n'est pas devenu un acte séditieux !!!
Non, rien ne bougera, il faudra une étincelle que personne n'aura vu venir. Si en plus les gens ont faim et accessoirement froid ça va dégénérer...

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Oui Merisier

Je constate au quotidien, tous les jours, la "lobotomisation" des gens. Parfois j'ai l'impression de ne pas vivre dans la même dimension.
Nous baignons dans une illusion incroyable. En ce qui me concerne, je ne crois pas à l'étincelle, le système est trop enraciné, trop de gens auraient quelque chose à perdre.
Je pense que l'on va s'enfoncer progressivement et de deux choses l'une, ou à un moment donné, si effectivement le peuple a faim et froid, il se passera quelque chose ou alors, les gens vivront avec le juste minimum.
Mais, personne ne se soulèvera parce qu'il ne peut partir en vacances, ou parce qu'il n'a plus de téléphone portable, ou parce qu'il ne peut plus acheter des babioles inutiles.
Il est facile de maintenir une population au juste niveau de survivance, si l'on trouve les bons levier pour faire croire à la majorité que le système et indispensable et que surtout, il serait risqué de sortir du système.
Je peux vous donner l'exemple du Portugal, où une génération, travaillait du lever au couché du soleil, sept jours sur sept, pour pouvoir seulement s'acheter un minimum de nourriture... Et cela n'a changé que lorsque Salazar et mort. Leur pseudo révolution n'a été qu'une pantalonnade, ceux qui tenaient les reine du pays, ou leurs descendants, sont toujours ceux qui le tiennent aujourd'hui...
Le temps des héros est révolu... Nous sommes contraint de suivre notre propre chemin sans rien attendre du troupeau.
Tout en sachant que la liberté devient lentement mais surement extrêmement rare...

Mais ce n'est que mon avis.
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Bonjour,

@hyoe

Et comment tu passes à l'acte?

Cdt
EMP

Comme je l'ai écrit ci-dessus en réponse à Merisier.
Il n'y a, dans la situation actuelle de la France aucune solution applicable et efficace pour sortir ce magnifique pays
de l'ornière ou devrais-je dire, le gouffre dans le quel, il est en train de sombrer.
Le niveau d'abrutissement de la population et tel, que la moindre remise en cause d'un soit disant "acquis illusoire",
la moindre décision, venant ne serait-ce qu'effleurer le sacro-saint idéal social et collectif, se voit immédiatement qualifier
de réactionnaire (quoi que ce terme là est trop désuet), disons plutôt d'ultra-libéral, de capitaliste, d'extrémiste... Et si l'on mélange
tous ces termes dans un gargantuesque gloubiboulga à la sauce néo trotskiste c'est encore mieux...

Sérieusement EMP. Comment voulez vous faire évoluer les choses ? Dans un pays, où un "gus" faisant partie d'une strate relativement élevée,
roulant en Porsche (sachez par ailleurs, que je n'ai absolument rien contre les gens roulant en Porsche). En fait, je devrais plutôt dire, roulant dans un véhicule de 160 000€, vous balance le plus naturellement du monde, qu'il vote mélanchon, qu'il le doit à son grand père (grand-père, ancien délégué CGT) et qu'il en est fier... Vous savez, cette nostalgie typiquement Française d'un idéal soviet, seul capable de porter au plus haut d'un firmament embrasé, la quintessence culturelle et intellectuelle d'un état au service de son peuple...

Oui, je sais, parfois, en pleine nuit, je lâche la bride à mon cerveau un peu sarcastique et je le laisse s'emporter dans une course folle et débridée, je libère toute la puissance intellectuelle que les médias ont contribué à enfouir au plus profond de chacun de mes neurones.
Et j'en viens à me demander, comment autant de gens ont pu se tromper de direction. Comment est-ce possible de refuser le paradis ?
Oui ! Comment est-ce possible, qu'alors que le mur tombait, tous ont couru vers l'ouest ? Comment se fait-il qu'aucun ne soit parti
en courant se réfugier dans cet univers harmonieux et débordant d'amour qu'était l'état soviet ? Mais comment est-ce possible ????
Oui comment ? Alors que la France est peuplée d'une quantité impressionnante de nostalgiques de ce régime (pas de bananes) politique,
seul capable de contribuer à la joie éternelle du peuple.

A ce sujet, je vous conseil un petit film sans prétention sortie en 2006 : "La vie des autres" de Florian Henckel von Donnersmarck.
Très instructif sur ce qu'est, de façon un peu plus insidieuse, en train de devenir ce magnifique pays qu'est la France.

De façon plus simple, je pourrais tout simplement vous répéter, ce que j'ai écrit dans le précédent commentaire à Merisier.
Le temps des Héros est révolu. Et personnellement, je ne suis pas suicidaire...
Je n'ai pas l'âme ou l'insouciance d'un Michel Colucci, d'un Daniel Balavoine ou d'un Jean-Edern Hallier...
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EMP Comme je l'ai écrit ci-dessus en réponse à Merisier. Il n'y a, dans la situation actuelle de la France aucune solution applicable et efficace pour sortir ce magnifique pays de l'ornière ou devrais-je dire, le gouffre dans le quel, il est en train de  Lire la suite
hyoe lo - 10/03/2014 à 23:27 GMT
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