Ces
journées n’en finissent donc pas et ce ne sont pas les
déclarations des uns et des autres qui les éclaircissent. Ni les
marchés, qui soufflent ce matin suivant l’expression
consacrée, après leur belle glissade d’hier.
Toutes
les options sont sur la table, disent les négociateurs qui ne
parviennent toujours pas à se mettre d’accord, le compte
à rebours du sommet de jeudi largement enclenché. Seules sont
exclues les solutions extrêmes – intervention massive de la BCE
ou soudaine émission d’euro-obligations – ce qui laisse
encore de quoi faire !
Nouvelle
venue, l’hypothèse d’une taxe bancaire européenne a
fait croire un instant qu’elle permettrait aux Allemands de se rallier
au principe du rachat de la dette grecque, afin d’en diminuer la charge
pour le pays. Mais qui pourrait y procéder : le Fonds de
stabilisation financière, la Grèce elle-même grâce
à un prêt ? L’opération n’a de sens que
si elle se fait au prix du marché, ce qui a comme conséquence
que les détenteurs actuels de la dette y laisseraient des plumes
– la part du feu – mais la question a beau être
tournée en tous les sens : on retombe toujours sur le risque
d’un défaut de paiement ! Cela risquerait d’être
le cas, si un rééchelonnement de la dette était
décidé. Ou bien si la dette grecque était
rachetée par le Fonds de stabilisation financière.
Cela
fait des semaines que cela dure. Les Américains, qui ont pourtant
d’autres chats à fouetter, s’en sont émus. A propos
de leur propre dette, ce sont d’ailleurs les Chinois qui en ont fait
autant.
Allemands
d’un côté, BCE de l’autre, la configuration
n’était pas attendue, mais ce qui les oppose est tenace…
Ils jouent à un jeu où il y a beaucoup à perdre, sans
que l’on sache si cela signifie de leur part beaucoup de sang froid ou
une forte dose d’inconscience. L’enjeu politique des Allemands
est cerné, les cartes que tient dans les mains Jean-Claude Trichet
sont plus biseautées.
Aujourd’hui,
c’est le quotidien slovaque Hosporaske Noviny
qu’il avait choisi pour prononcer une enième
mise en garde à propos des risques d’un défaut,
sélectif ou non (partiel). Mais comment croire en même temps
à l’apocalypse qu’il prédit et aux résultats
presque anodins des stress tests des banques ?
Billet
rédigé par François Leclerc
Paul Jorion
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