Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise.
Mais aucun n’ose aller à l’encontre
des idées étatistes. Petit décryptage hebdomadaire de la
langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
• En une
semaine, la campagne est passée de la médiocrité
à la
vulgarité. L’explication de cette
nullité affligeante est simple : les candidats n’ont rien
à proposer. Et pour cause : le système politique n’a
pas pour but de régler les problèmes du peuple, mais
d’assurer une victoire électorale. La France est
embourbée depuis une trentaine d’années dans une
interminable et incompréhensible crise que nos élus se gardent
bien de traiter à la
racine. Ce faisant, ils continuent à faire croire en
leur nécessaire présence.
Mais pourquoi,
au juste, avons-nous besoin d’eux ? Pour qu’ils puissent
s’insulter tous les cinq ans sur des chaînes de
télévision nationales, financées par l’argent du
contribuable ? Pour contempler leurs égos boursoufflés en
quête d’admiration ? Pour qu’ils dérobent en
toute impunité le fruit de notre travail pour financer leur train de
vie et dilapider le reste dans des mesurettes
démagogiques qui permettent d’acheter la paix sociale à
des syndicats qui ne représentent même pas la population
active ? Est-ce donc ça, la finalité de la
démocratie telle qu’ils l’envisagent :
désigner une petite caste de privilégiés pour qu’elle jouent «Versailles au pays des
soviets» sur le dos des acteurs de l’économie
réelle ?
L’élection
présidentielle – que mes collègues sacralisent un peu
naïvement en la nommant «élection à la fonction
suprême» – n’est que la nomination d’un
haut-superviseur de la fonction publique en CDD. Rien de plus.
•
François Bayrou est à la rue. Il pensait rejouer le coup – perdant
– du troisième homme, mais le centriste peine à trouver
son élan depuis l’entrée officielle en campagne de
Nicolas Sarkozy. N’est-ce pas mieux ainsi ? Les dernières
sorties du Béarnais ont été peu convaincantes. Samedi
dernier, il a même osé proposer un «référendum de moralisation
de la vie publique».
Que la démagogie est cocasse quand elle est si malhabile ! Y
a-t-il vraiment un citoyen qui voterait non à un tel
référendum ? Y aurait-il une voix pour dire «non
à la moralisation de la vie publique, oui aux salauds
malhonnêtes» ? Soyons sérieux...
L’élection au suffrage universel et le droit sont
déjà censés «moraliser» la vie publique. Les
électeurs ont rarement l’envie de voter pour un escroc qui
échappe à la
justice. Et cela n’arrive que quand les fondamentaux
de la démocratie libérale ne sont pas respectés.
La démocratie est semblable à l’économie,
elle doit avoir des bases saines pour suivre un cours naturel.
Autre proposition
extravagante du candidat centriste : que les grands groupes prennent
les PME «sous leur aile». Encore une fois, démagogique et
inutile ! Une PME n’a pas besoin d’être
chaperonnée pour devenir performante. Les entrepreneurs ont au
contraire besoin d’une plus grande liberté. Et cela commence par
un allégement de la fiscalité et une révision du code du
travail.
• Au
niveau démagogique, François Hollande n’est pas en reste.
Le candidat socialiste s’est précipité à
Florange pour expliquer tout ce qu’il ferait, une fois élu,
pour sauver le site d’ArcelorMittal
menacé de fermeture et rappeler les promesses non tenues par Nicolas
Sarkozy. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le
député de Corrèze s’est avancé sur un
projet de loi irréaliste : obliger une entreprise à
examiner des offres de reprises d'un site qui ne serait plus exploité.
En cas de refus, le groupe serait obligé de le céder. Rien que
ça !
Outre le
mépris de la propriété privée, cette loi ne prend
pas en compte la réalité d’un monde capitaliste où
l’on préfère toujours vendre que de détruire. Si
Lakshmi Mittal trouve un acquéreur au site
de Florange, il lui cédera. L’industriel d’origine
indienne est un brillant homme d’affaires. Il n’a nullement
besoin que François Hollande fronce les sourcils pour savoir comment faire
des profits.
Le socialiste,
comme tous ses petits camarades candidats, devrait plutôt songer
à la compétitivité du pays plutôt que de promettre
des lois inutiles et ridicules. Une usine qui ferme dans un pays avec une
croissance vigoureuse et un taux de chômage bas n’est
qu’une péripétie. En France, c’est un drame.
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