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Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise.
Mais aucun n’ose aller à l’encontre
des idées étatistes. Petit décryptage hebdomadaire de la
langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
• Ne
cherchez pas Rase Campagne X, cette
chronique n’a jamais vu le jour. Les événements de la
semaine dernière ont imposé le silence et une prise de recul. Mais
ne soyons pas dupes : bien qu’officiellement suspendue, la
campagne n’a jamais cessé. Elle s’est même
intensifiée sur de nouvelles bases. Les tragédies de Montauban
et Toulouse sont trop marquantes pour que les candidats ne cherchent à
les exploiter à leur avantage. D’autant que le dénouement
a mis en avant Nicolas Sarkozy. Non seulement le pouvoir est place
apparaît toujours vainqueur d’une crise rapidement
résolue, mais en plus la nature des événements semble donner
entièrement raison à cette branche de l’UMP qui flirte
sans vergogne avec les idées de l’extrême-droite. Quant
à la démonstration de force du Raid - quelles que soient les
polémiques qui ont suivi -, elle vient illustrer, un peu trop
parfaitement, le slogan du président-candidat. Le temps d’une
semaine, ses adversaires n’ont été que des spectateurs.
Aujourd’hui, ils doivent accepter de le suivre dans une campagne
mettant la sécurité au centre des débats. Ça ne
vous rappelle rien ? La campagne de 2002.
• Le
mécanisme est connu : dès qu’une situation extrême
frappe l’opinion publique, l’État en profite pour limiter
les libertés publiques. Ainsi, la semaine dernière,
Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il souhaitait durcir la lutte contre
l'apologie du terrorisme et des « idéologies de haine »,
afin de court-circuiter les filières d'endoctrinement terroristes.
Notamment par la surveillance du « discours de radicalisation
propagés sur Internet ». Le président-candidat souhaite donc
étendre au terrorisme un mécanisme déjà en
vigueur dans la lutte contre la pédopornographie en ligne. Très
bien. Mais ne doit-on pas craindre l'instauration, à plus long terme,
d'une surveillance généralisée des communications sur
Internet ?
Depuis 2001,
nous avons pris l’habitude de nous déchausser dans les aéroports
par mesure de sécurité. Nous sommes fouillés,
passés au rayon X, tout comme nos bagages, nous ne pouvons plus embarquer
une inoffensive bouteille d’eau et nous l’acceptons tous, bien
docilement, car nous redoutons… Tiens, au fait, que redoutons-nous
encore ? Nous ne savons plus… Nous avons juste pris l’habitude de
voir notre intimité bafouée sans raison, sans preuve de
culpabilité, juste par principe de précaution. Ce même
principe s’appliquera d’autant plus facilement à l’internet
et à la téléphonie mobile que ces outils permettent un
flicage invisible et permanent. Et après ? Finira-t-on par
créer une machine capable de lire dans les pensées pour
approfondir la traque ?
• Alors
que la France voit la lutte pour le fauteuil présidentiel se recentrer
sur les questions sécuritaires et sur le contrôle de l’immigration
(au fait, où est né Mohammed Merah ?),
le Royaume-Uni a dévoilé son troisième budget
consécutif placé sous le signe de l'austérité. Avec
pour objectif d'éradiquer le déficit budgétaire en
l'espace de cinq ans. Contrairement aux autres pays européens qui
tentent de diminuer leur endettement par l’augmentation des
prélèvements, les Britanniques ont décidé de baisser
l'impôt sur le revenu et d'accélérer la réduction
de l'impôt sur les sociétés. De même, pour
encourager la croissance et les investissements étrangers, le taux de
l'impôt sur les sociétés sera par ailleurs ramené
de 26 % à 24 % dès le mois prochain et à
22 % d'ici 2014. Y aurait-il un candidat en France capable
d’une telle audace ?
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