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Cours Or & Argent

Réforme des retraites : démarrage très peu enthousiasmant

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Publié le 13 avril 2010
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Rubrique : Dépêches

 

 

 

 

Les mois à venir seront placés sous le signe du psychodrame que nous joueront gouvernement et syndicats concernant la réforme des retraites. Et le moins que l'on puisse dire est que la "négociation", pour ce que l'on en lit et entend, démarre très mal. Pas le temps d'en tirer une trop longue note, mais voici mes premières impressions.

 

Allo, le parlement ?

 

Un petit mot sur la méthode: le gouvernement entend "négocier un accord avec les partenaires sociaux". Lesquels représentent moins de 8% des salariés, et encore l'essentiel de leurs troupes se situent-elles dans le secteur public, ce qui augure mal d'un retour à un régime unique pour tous.

 

Le Parlement ? Il sera sommé d'entériner l'accord conclu par l'exécutif, tout comme il doit voter au garde à vous les lois "Grenelle" de l'environnement, négociées avec des "partenaires de la société civile" représentatifs d'eux mêmes. Les députés ont moins de pouvoir que Bernard Thibaud dans notre pays. Comme dirait un célèbre blogueur satirique, "Ce pays est foutu".

 

Premiers échos désespérants

 

Quant au contenu, là encore, les premiers échos de la presse sont désespérants. Les uns parlent d'augmenter l'âge légal ou le nombre d'annuités, les autres de créer une nouvelle taxe "sur les riches", les syndicats les plus durs opteraient pour une augmentation des cotisations... La patronne du Régime Général vient réclamer "quelques points de PIB en plus" pour les retraites, et curieusement, les centristes n'ont pas remis sur le tapis, de peur de se prendre les pieds dedans, leur vieux refrain de la TVA sociale. Cela ne saurait tarder.

 

Bref, chacun évoque dans son coin la plus inconsistante des voies possibles, celle d'un ajustement paramétrique du système. Les quelques voix qui semblaient évoquer un changement "structurel" du système de retraite, semblent enterrées par les principaux protagonistes de la négociation.

 

Le gouvernement s'est bien gardé d'évoquer quelques principes pourtant furieusement désirables qui auraient pu déterminer un cadre et un objectif raisonnable pour la négociation. Il aurait pu fixer comme préalable la nécessité de parvenir à un système "naturellement équilibré financièrement". Il aurait pu décréter que la réforme devait aboutir à un régime universel pour tous, dans lequel tous les retraités profitent des progrès économiques de l'ensemble de la société. Qui pourrait nier sans passer pour le dernier des égoïstes ou des irresponsables que ces deux objectifs ne seraient pas sains ? 

 

En agissant ainsi, le gouvernement aurait pu pointer du doigts les égoïsmes catégoriels qui ne vont pas tarder à se manifester... Ah mais non, c'est vrai, il ne faut pas faire de peine aux syndicats. Sauf que quoi qu'il arrive, ceux ci se lanceront dans une surenchère démagogique. Ils ont déjà commencé, d'ailleurs. Le gouvernement n'a rien à gagner à rester furieusement conservateur-mou dans ses propositions.

 

"Une taxe pour la galerie"...

 

Mais non, les premiers échos ne parlent que d'une nouvelle taxe et d'une augmentation de l'âge de la retraite. Les mots qui fâchent, tels que "régimes spéciaux", se font curieusement discrets. Espérons que cela change.

Ah, une "nouvelle taxe" sur le capital, sur "les riches"... Voilà une solution au problème des retraites intelligente et sensée, non ? Sauf que...

 

Même les premiers de la classe qui prétendent nous gouverner le disent, je résume en substance: "ce ne sera pas une mesure de rendement, mais d'affichage, pour montrer aux partenaires sociaux que l'effort pour la retraite est partagé par l'ensemble de la société".

Bref, le gouvernement l'avoue, peut lui chaut l'efficacité de ses propositions, pourvu qu'elles amadouent les sacro-saints partenaires syndicaux. Après avoir cru que le bouclier fiscal permettrait de faire revenir en masse les centaines de gros patrimoines qui ont fui l'ISF (raté !), le gouvernement doit se figurer qu'une nouvelle taxe frappant la réussite et le patrimoine, mais cette fois "solidaire" et "symbolique", provoquera un exode massif helvéto-bruxellois vers la France et son merveilleux art de vivre.

 

... qui coûtera des milliards aux classes moyennes

 

Visiblement, la leçon de l'ISF n'a pas été retenue. Rappelons que cet impôt, qui fait rentrer moins de 3 Milliards annuels dans les caisses (1/300ème de la somme des recettes publiques), a provoqué un exode de capitaux dont le manque à gagner est estimé, dans le plus conservateur des cas, à 15 milliards annuels, et plus probablement 25 à 30 milliards. Par conséquent, comme l'état doit bien faire rentrer quelques recettes, le véritable coût de l'ISF est supporté par les classes moyennes.

 

Croit-on sérieusement du côté de l'Elysée ou de Matignon qu'une "taxe retraites" supplémentaire sur "certaines assiettes supportant peu l'impôt" réduira l'exode des patrimoines ? Et si ceux qui peuvent investir dans l'avenir vont le faire ailleurs, qui paiera les pôts cassés: les riches partis, où les classes moyennes qui restent ?

 

Conclusion

 

Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir dans quelle direction ira la réforme, mais ce que l'on entend  du début des négociations inquiète... Et ce que l'on entend pas inquiète encore plus. 

 

Vincent Bénard

Objectif Liberte.fr


Vincent Bénard est Président de l'institut Hayek (Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot (Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls partis libéraux français, le PLD et AL

Publications :

"Logement: crise publique, remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat

Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république, bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La doc française, avec Pierre de la Cos

 

 

 

 

 

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Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org).
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