Suite au renversement
historique des marchés boursiers survenu lundi, de nombreux politiciens et
supposés experts économiques ont pris la parole pour nous expliquer pourquoi
le marché s’est effondré et tenter d’apporter des solutions à nos troubles
économiques. Sans surprise, leurs commentaires ont non-seulement manqué de
nous apporter les bonnes réponses, ils sont aussi passé à côté des bonnes
questions.
Beaucoup ont accusé la
récente dévaluation de la devise chinoise. Il est vrai que l’effondrement
boursier ait été généré par de mauvaises politiques monétaires. En revanche,
la faute ne revient pas à la banque centrale chinoise, mais à la Réserve
fédérale. Les politiques inflationnistes de la Réserve fédérale distordent l’économie
et font apparaître des bulles qui à leur tour génèrent une croissance des
marchés boursiers et une illusion de prospérité. Inévitablement, ces bulles
éclatent, les marchés s’effondrent, et l’économie plonge dans une récession.
De plus en plus de
politiciens acceptent les fautes de notre système monétaire. Malheureusement,
certains membres du Congrès pensent que la solution est de forcer la Fed à
respecter des règles monétaires préétablies. Imposer des règles à la Fed ne
change rien au fait qu’accorder à une banque centrale le pouvoir de
déterminer les taux d’intérêt est la clé du chaos économique. Les taux d’intérêt
représentent le prix de la monnaie et, comme tous les prix, ils devraient
être déterminés par le marché, pas par une banque centrale, et encore moins
par le Congrès.
Plutôt que d’essayer de « réparer »
la Réserve fédérale, le Congrès devrait commencer à restaurer le système
monétaire de marché libre. La première étape sera d’organiser un audit privé
de la Fed afin que nous puissions enfin savoir la vérité quant à cette
institution. Le Congrès devra également s’assurer à ce que les individus
puissent utiliser une devise alternative, libérée de toute contrainte
gouvernementale.
Quand les bulles éclateront
et que s’installera la récession, le Congrès et la Réserve fédérale devront
éviter par tous les moyens de « stimuler » l’économie par le biais
des dépenses, des refinancements d’entreprises et de l’inflation. L’économie
ne pourra se relever que si le Congrès et la Fed permettent à la récession de
suivre son cours.
Bien évidemment, le
Congrès et la Fed ne se contenteront pas de rester les bras croisés devant le
délabrement de l’économie. L’effondrement de la semaine dernière a déjà été
utilisé comme excuse pour reporter une fois le plus la hausse des taux. La
hausse des dépenses et la création monétaire peuvent bien stimuler
temporairement l’économie, elles nous mèneront finalement vers l’effondrement
de la valeur du dollar et une crise économique plus sévère encore que la
Grande dépression.
Bien que la mode soit à
la critique de la Chine, ce sont les achats de bons du Trésor américains par
la Chine qui nous ont permis de repousser l’heure de vérité. La raison
principale pour laquelle des pays comme la Chine nous aident à financer notre
dette est le statut de devise internationale du dollar. Il est toutefois
possible que les inquiétudes face à l’irresponsabilité fiscale des Etats-Unis
et le ressentiment né de nos politiques étrangères favorisent le remplacement
du dollar par une ou plusieurs autres devises. Si cela venait à se produire,
les Etats-Unis traverseraient une crise majeure.
Le Congrès n’adoptera
pas de politiques économiques sensibles, à moins que le peuple le lui demande ;
Malheureusement, bien qu’un nombre accru d’Américains embrassent aujourd’hui
l’économie autrichienne, beaucoup croient encore qu’il est nécessaire de
sacrifier des libertés individuelles pour obtenir une sécurité économique et
personnelle. C’est pourquoi beaucoup embrassent un capitalisme de copinage reposant
sur le protectionnisme, le nationalisme et l’autoritarisme.
Les Etats-Unis finiront
par abandonner l’Etat-guerrier, l’Etat-providence et le système monétaire
fiduciaire. Espérons que ce changement se produira parce que la liberté aura
triomphé, et non parce qu’une crise économique majeure ne nous aura pas
laissé d’autre choix.