Le Partenariat Trans-Pacifique (PTP) concocté par les Américains et dont
la Chine est la grande absente est vécu par les Chinois comme une volonté d’isolement
de leur pays contraire aux principes de la mondialisation défendue par les
Etats-Unis.
Je pense effectivement que ce n’est pas faux, de même que le partenariat
transatlantique vise également à isoler la Russie.
Dans tous les cas les USA tordent le bras de tous les autres pays pour
ratifier ce type d’accord.
Les Etats-Unis n’ont qu’un seul et unique objectif. Assurer leur
leadership à long terme. Il serait tout de même temps de le comprendre.
Charles SANNAT
(Xinhua) — Pendant des siècles, le libre-échange, en théorie et en
pratique, a été majoritairement accepté en tant qu’outil puissant pour les
nations du monde afin de faire augmenter leur croissance.
Cependant, une propension alarmante de sur-politisation de cette
politique, qui a servi de moteur indispensable pour l’économie mondiale, est
en train d’émerger et menace de faire dérailler l’objectif mondial d’arriver
à une reprise économique forte et durable.
Selon certains pays, un accord de libre-échange n’est rien de plus qu’un
outil politique pour les aider à mettre en oeuvre leur agenda de politique
étrangère et pour remporter une bataille visant à déterminer qui obtiendra le
pouvoir d’écrire les règles de l’économie mondiale.
Et c’est un état d’esprit de ce genre qui a donné naissance au Partenariat
Trans-Pacifique (PTP), dont la Chine, pays de la région Asie-Pacifique qui
est la deuxième plus grand économie mondiale et le premier pays commerçant du
monde, est remarquablement absente. Comme l’a indiqué le New York Times,
certains gouvernements considèrent le pacte d’affaire Trans-Pacifique comme
« un rempart contre la puissance de la Chine ».
Actuellement, le protocole d’affaires trans-régional doit toujours faire
face aux procédures légales domestiques houleuses de nombreux pays
signataires avant de réellement être mis en oeuvre. Cependant même après que
l’accord devienne opérationnel, excluant la Chine de cette gigantesque
alliance commerciale qui représente 40% du produit intérieur brut (PIB)
mondial, il va avoir du mal à atteindre ses objectifs.
Un arrangement commercial aussi étroit pourrait même devenir toxique, car
d’autres pays pourraient réitérer ce genre d’accord en tant que raccourci
pour satisfaire leurs propres intérêts, sans prendre en compte les effets
négatifs que cela aurait sur le reste du monde.
Cela saperait davantage la confiance du monde dans la manière dont le
libre-échange peut aider à relancer la croissance mondiale, en particulier à
un tel moment, alors que la reprise économique reste faible et inégale sept
ans après l’éclatement de la crise financière mondiale.
Début octobre, le Fonds monétaire international a réduit de 0,2 points de
pourcentage ses prévisions pour la croissance mondiale de 2015 et 2016, les
estimant respectivement à 3,1% et 3,6%.
Ainsi, si la tendance de politisation excessive du commerce prend racine
et se développe, cela pourrait facilement nourrir un protectionnisme
grandissant et même risquer de déclencher une guerre commerciale
destructrice, ce qui coûterait énormément à tous.
Il est donc impératif que les pays flirtant avec cette attitude cessent
immédiatement avant qu’il ne soit trop tard, et qu’ils rejoignent les autres
pays de bonne foi dans la promotion du libre-échange global.
Il faut également souligner que les règles de l’économie globale devraient
être créées sur la base d’un consensus entre les membres de la communauté
internationale, aucun pays ne devant avoir le privilège de les dicter.
Le weekend prochain, les dirigeants du G20, groupe rassemblant les 20 plus
grandes économies du monde représentant 85% du PIB mondial, se réuniront dans
la station balnéaire turque d »Antalya pour leur sommet annuel. Le
commerce devrait faire partie des sujets principaux qui seront abordés.
Il est grand temps que les participants, en particulier ceux qui sont étourdis
ou évasifs, s’engagent de nouveau et injectent une nouvelle énergie dans le
libre-échange global, et mettent fin à la descente vers cette
sur-politisation toxique.