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Réchauffement climatique et
refroidissement déontologique -- La petite affaire qui suit est
révélatrice du "fonctionnement" d'une grande partie
de la presse dès que l'information concerne un sujet dont la
sensibilité est devenue quasi religieuse, je pense au
"réchauffement" climatique, bien sûr. Et pour une
fois, c'est la presse "grand public" d'outre-Atlantique qui
reçoit les éclaboussures, la nôtre semble avoir
évité le ridicule sur ce coup là.
Les faits: une agence de presse de second
rang, Marketwire, publie un communiqué
fracassant, annonçant qu'un chercheur a trouvé une
relation entre le réchauffement climatique et l'intensification de
l'activité sismique observée ces 20 dernières années.
Deux médias très grand public, sans plus de
vérification, reprennent l'info: CBS et MSNBC, et
à leur suite des dizaines de médias d'importance
secondaire.
L'étude citée par
Marketwire, de... deux pages, est tellement ridicule que même l'ex
élève de classe prépas qui n'a pas touché aux
sciences dures depuis 20 ans qui préside aux destinées de ce
modeste blog peut la démonter en, disons, quelques minutes de
recherches sur Internet. Résumons l'argument de son auteur, un certain
Tom Chalko, en quelques lignes:
"Selon
le patron du département Climat de la Nasa, M. Hansen, la terre
reçoit 0,8W/m2 de plus qu'elle n'en émet. Donc cette chaleur va
bien quelque part. Or, l'énergie libérée par les
séismes a été multipliée par 5 ces 20
dernières années. Donc le réchauffement climatique a
réchauffé non seulement l'atmosphère mais la croute
terrestre, ce qui a par conséquent augmenté l'activité
sismique".
Ne riez pas, c'est de ce niveau, vérifiez
par vous même à partir de "l'étude" en Pdf.
Le journaliste normal est quelqu'un qui
vérifie ce genre d'informations: une recherche rapide lui aurait
permis de constater que l'énergie dégagée par les
séismes a considérablement varié au cours des
années, qu'en 1906, année d'un grand tremblement de terre en
Californie, l'énergie
libérée a été plus importante que
celle des séismes des années récentes. Bref, sur une
période excédant les 20 années opportunément
retenues par M. Chalko, la corrélation trouvée n'existe pas. Et
quand bien même, corrélation n'est pas causalité, comme
dirait ma concierge.
Une simple suite de règles de
trois lui aurait montré qu'un tel bilan énergétique
aurait pu engendrer un réchauffement maximal de la croute terrestre de
30
milliardièmes de degrés par an, et encore, en
hypothèse plus qu' "optimiste", puisque cela implique que le
déséquilibre thermique relevé par Hansen (et par
ailleurs contesté) se répercute intégralement dans la
température des sols, rien pour les océans et
l'atmosphère.
Bref, on nage en plein roman de science
fiction.
Si le journaliste responsable de l'info
scientifique sur CBS n'était pas suffisamment compétent pour
juger de la validité du papier, il aurait pu sans grande
difficulté solliciter un scientifique de ses contacts pour effectuer
une relecture de l'étude en question, et conclure qu'il s'agissait de
"another piece of crap".
Enfin, s'il avait recherché les
références du dr. Chalko, il aurait été
amené à douter du sérieux de telles
élucubrations.
Mais nous ne parlons plus là de
science, mais de religion, de foi... Le plumitif de CBS reçoit un
scoop, avec une "étude" pleine d'équations et de
beaux graphiques. L'étude est catastrophiste à souhait.
Alors hop, il publie ! Et le buzz fait le reste: dans un premier temps,
de nombreux organes de presse en ligne relaient "l'info".
Seulement, il y a un hic. La
blogosphère scientifique, selon son humeur, s'indigne ou se tord les
côtes de tant de légèreté. Le mal est fait, la
dépêche est reprise par des dizaines de sites dans le monde. Il
y aura des gens sincèrement dupés pour y croire. Mais la
crédibilité de CBS pourrait être gravement
entachée.
Que croyez vous qu'il arrivât par
la suite ? CBS, comprenant le ridicule de la situation, a
subrepticement supprimé l'article de son magazine en
ligne, sans un mot d'explication. Pas une excuse, pas une rectification. Plus
curieusement, pour se dédouaner, CBS affirme que l'information venait
de l'agence Associated Press, ce qui la rendait crédible.
D'ailleurs, l'information était marquée comme en provenance
d'AP sur le site de CBS... Or, cette dépêche ne figure
nulle part dans les archives d'AP, qui affirme n'avoir jamais diffusé
un tel bobard. Bref, CBS, pris en flagrant délit de mal-journalisme,
essaie de fuir sa responsabilité. MSNBC, quand à lui, maintient
l'article en ligne... Vous avez dit déontologie
journalistique ?
Combien de pseudo-études reliant
les pires catasptrophes mondiales au réchauffement climatique sur des
bases scientifiques tout aussi boiteuses sont elles ainsi vendues au public
par des journalistes "militants", ou simplement incompétents
? Beaucoup,
semble-t-il...
Par contre, ne comptez pas sur ces
mêmes médias pour répercuter les pourtant nombreuses
recherches qui contestent le dogme dominant.
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Al Gore, "faites ce que je
dis, pas ce que je fais" -- Dans la série
"petits potins sans importance", la
consommation électrique gargantuesque de la maison d'Al
Gore, dans le Tenessee, continue de réchauffer les débats dans
les chaumières. Juste après la sortie de son film de
propagande, certains lui avaient reproché de consommer 20 fois plus
d'électricité que le ménage moyen dans sa seule maison
du tenesse (et il en possède d'autres...) alors qu'il prône la
modération énergétique pour tous. Albert Arnold Gore a
donc fait installer pour plus de 16 000 dollars de panneaux solaires, de
lampes basse consommation, et de fenêtres neuves dans sa
résidence principale.
Manque de chance pour lui, sa
consommation électrique a augmenté de 10% d'une année
sur l'autre.
Il faut dire que l'hiver a été très froid dans le
Tennessee cette année, comme dans tout l'hémisphère
nord... Ah, la faute au réchauffement, c'est vrai. A moins que, comme
bien des ménages qui font isoler leur maison, il se soit montré
moins à cheval sur les petits gestes qui économisent
l'énergie après les travaux...
Non, décidément, les
restrictions, c'est bon pour les petites gens.
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Températures stagnantes --- Toujours sur
le blog personnel d'Anthony Watts, ancien présentateur
météo, patron d'Intelliweather, une société de
prévisions météorologiques, et CO2-sceptique, bien
qu'écolo dans l'âme, nous pouvons lire que l'année
2007, fort froide, a continué une
tendance longue de désormais 10 ans de stagnation globale des
températures, ce qui contredit, évidemment, la
thèse du lien prédominant entre le taux de CO2, qui
continue d'augmenter, et la température moyenne terrestre.
Certes, 10 années de stagnation peuvent constituer une simple
oscillation à l'intérieur d'un processus plus long
d'augmentation continue, mais alors, quels sont les facteurs qui provoquent
ces oscillations capables de contrarier l'action du CO2, dont les
réchauffistes nous affirment sans relâche qu'elle est prépondérante
? Et ces facteurs "refroidissants" ne pourraient ils pas être
eux mêmes prépondérants en phase de réchauffement,
laissant au taux de CO2 atmosphérique le simple rôle de facteur
de second, voire de troisième ordre ?
Au hasard, les variations de
l'activité solaire ? Ah, mais c'est vrai, je ne suis pas
spécialiste, je ne peux pas en parler.
---
Nouvelles études
embarassantes pour les réchauffistes --- Je signale
que le site de Jean Martin, "pensée
unique", consacré à la vulgarisation des
études "sceptiques" de la thèse du
réchauffement causé par les émissions de CO2 d'origine
humaine, vient de se doter d'un flux RSS, qui permet de suivre ses mises à
jour, ce qui était auparavant difficile, la structure du site n'étant
pas "journalisée" comme un blog.
Et le moins que l'on puisse dire est que
la livraison des dernières semaines est bonne:
Tout d'abord, plusieurs études
soulignent que les corrélations
entre activité solaire et températures sont trop
parfaites pour être fortuites. Et là, il n'y a aucun doute sur
le sens de la relation de causalité...
Ensuite, l'observation des cycles
d'activité du soleil laissent craindre à nombre d'astronomes un début de
refroidissement, et une période froide pour la
planète. Brrr.... J'espère qu'ils se trompent. Les hivers
des années 50 étaient vraiment très rudes.
Enfin, après le pavé dans la
mare jeté par Gerlisch et Teuschner montrant que le
phénomène atmosphérique appelé abusivement
"effet de serre", qui maintient notre planète autour de
+15°C en moyenne, est mal compris et donc mal modélisé par
les climatologues du GIEC, des données expérimentales viennent
confirmer l'incapacité
de ces mêmes modèles à décrire les
observations réelles.
Au dernières nouvelles, lé
nombre d'organes de presse grand public qui ont relayé ces
résultats tourne autour de zéro, et tout cela n'empêchera
pas la loi sur le Grenelle de l'environnement d'être votée.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France,
"Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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