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Développement durable de la bêtise - Le dernier
exemplaire de la lettre de la SCMSA (Pdf, n° 43, non
archivée, le lien ne sera plus valide en
décembre) vaut son pesant de cacahuètes (malgré un paragraphe
très malheureux sur la Russie, mais on pardonne beaucoup à ceux
qui donnent beaucoup). Rappelons que la SCMSA est une entreprise
fondée par un scientifique, Bernard Beauzamy, dont la
spécialité est la résolution des problèmes
mathématiquement complexes pour les entreprises. Sa lettre
trimestrielle informe ses prospects sur ses études en cours, mais
comporte aussi des réflexions au vitriol sur la nullité des
modes de décisions en vigueur dans les milieux dirigeants, notamment
en matière environnementale. Deux morceaux de Bravoure dans la lettre
n°43 : Un édito sur les errements du développement durable,
dont voici un extrait:
(...)
Nous
avons récemment assisté à une conférence de M.
Augustin de Romanet, Directeur Général de la Caisse des
Dépôts et Consignations. Il a évoqué les quatre
axes de développement de la CDC, et parmi eux figure le
"développement durable". Avant d'aborder ce sujet, il a
évoqué le fait qu'il avait reçu des documents
émanant de sceptiques : ceux-là mêmes que nous lui avions
envoyés.
Pourtant, il a ajouté : "je continue à penser que le
réchauffement climatique est un danger; on m'a expliqué que si
tous les glaciers de l'Himalaya fondaient, le niveau des mers
s'élèverait de six mètres". On voit ici toute l'absurdité
du mode de décision de M. de Romanet : nous lui envoyons des
études sérieuses, faites pour des organismes sérieux (en
l'occurrence le SGDN) ; il n'y comprend rien et il ne les lit pas. Par
contre, il donne foi à une conversation de salon qui débouche
sur des absurdités que relèverait un élève de troisième
: pour que le niveau des mers s'élève de 6 m, il fau-drait que
les glaciers de l'Himalaya aient 65 km d'épaisseur !
M. de Romanet pourrait aussi regarder les faits : pendant les 200
dernières années, le niveau des mers s'est élevé
d'un mm par an en moyenne ; on ne voit pas pourquoi tout d'un coup il
monterait de six mètres. Mais peu importent les arguments
scientifiques, les calculs ou les données : il faut un principe
directeur à l'action de la CDC, principe fondé sur la vertu.
(...)
Naturellement, ce
mode de pensée n'est pas propre à Romanet. Toute la classe
politique réagit aussi stupidement.
Le
deuxième moment de pur bonheur est une charge ironique contre
l'environnementalisme de la commission Européenne dont les
bureaucrates tancent la France, qui n'aurait pas su préserver la
population de ses grands hamsters d'Alsace.
(...)
On constate clairement sur ce graphique, qui est indiscutable, que la pente
de la droite d'extinction est de l'ordre de -168 hamsters/an. La population
deviendra nulle entre fin 2007 et début 2008, selon les
scénarios. En 2010, elle sera négative : entre -307 et -376
hamsters.
L'apparition de l'anti-hamster, antiparticule opposée, comme
l'antiproton l'est au proton, est tout à fait intéressante en
soi. La combinaison d'un hamster et d'un anti-hamster donne, comme pour
toutes les particules, naissance à un dégagement
d'énergie qui peut être apprécié de la
Communauté Européenne.
Laissons maintenant les spéculations sur l'utilisation
énergétique des anti-hamsters, et cherchons les explications
à la décroissance des effectifs. Nous allons considérer
plusieurs explications possibles.
(...)(...)
[Autre hypothèse] Le hamster veut faire croire qu'il est en voie
d'extinction :
Cette technique est déjà utilisée par de nombreux
poissons. Le poisson connaît les quotas alloués, pour chaque
zone, par la Commission Européenne. Un certain nombre de
spécimens s'y tiennent, pour justifier les quotas, pendant que les
autres s'ébattent ailleurs. La Commission en retire un agréable
sentiment d'importance, et les poissons sont tranquilles. En ce cas, on est
en présence d'une manipulation particulière-ment habile. Le
hamster, plus intelligent que la Commission Européenne (ce n'est pas
difficile !) a tranquillement décidé d'installer le gros de ses
effectifs ailleurs, mais le petit nombre restant a pour mission, en quelque
sorte, de "préparer le terrain" : obliger l'homme a modifier
son propre habitat, pour laisser la place au hamster. C'est
machiavélique.
Bonne lecture !
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>> C'est
à la Télé... Aux USA - Rush Limbaugh,
une des rares figures conservatrice des médias américains,
sorte de... Non, il n'y a pas d'équivalent chez nous, revient sur la
crise des subprimes, et affirme, dans son style absolument inimitable, que
non, ce n'est pas une crise de marché, mais une crise de l'intervention du
gouvernement sur les marchés.
"The people that destroyed the mortgage industry and
plummeted the value of homes now run it 100%. Fannie Mae and Freddie
Mac have been totally 100% taken over, for example."
Ceux qui lisent
ce blog savent que ce point de vue n'a rien d'original (cf. ceci),
mais l'intérêt est qu'outre Atlantique, il se trouve des leaders
médiatiques qui permettent à cette opinion de quitter la
sphère des think tanks et des gens initiés à la
mécanique bancaire. Bon, ici, il y eu une tribune dans le fig'
de qui vous savez...
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>> Mise
à jour nocturne : L'état montré du doigt dans... Le
Monde ! Ah
non, j'ai tort sur ce coup, l'idée que l'état n'est pas tout
blanc commence à percer en France aussi : "Le Monde"
reprend un argumentaire en gros identique à celui de ma tribune du
fig' ! Pierre Antoine Delhommais y relate dans un style tout à
fait remarquable la mortelle randonnée de
Freddie Mac et Fannie Mae, en insistant sur le rôle
délétère du concubinage entre GSEs et politiciens:
Beaucoup,
en Europe, ont applaudi à ce retour en force de l'Etat, sauveur d'un
système financier devenu fou, incapable de s'autoréguler, avec
ses banquiers irresponsables, aveugles ou inconscients, en tous les cas
avides. La mise sous tutelle de Freddie et Fannie a été
perçue comme une sorte de grand soir financier, mettant fin à
trois décennies de dérégulation et de
libéralisation à tout-va.
Cette
vision radicale et très rassurante n'a qu'un défaut, mais il
est de taille. Elle oublie que l'orbite dans laquelle gravitaient Fannie Mae et
Freddie Mac était précisément celle de l'Etat et que les
deux établissements étaient plus régis par des
intérêts politiciens que par la loi du profit.
(...)
Personne,
à Washington, n'avait intérêt à remettre en cause
cet assemblage de bric politique et de broc financier, qui faisait le bonheur
de tous. Jusqu'à ce que la bulle de l'immobilier finisse par
éclater. Jusqu'à ce que le marché finisse par prendre sa
revanche sur l'Etat, obligé de payer au prix fort (peut-être plusieurs
centaines de milliards de dollars) son incompétence.
Le discours du
bon sens commencerait-il à percoler la société
française aussi ? Si seulement cet épisode pouvait provoquer
une prise de conscience des dangers graves de l'interventionnisme
étatique dans l'économie en général et dans la
sphère financière en particulier !
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>> Fannie
et Freddie, toujours - A noter : le candidat malheureux aux primaires
républicaines Fred Thompson en remet lui aussi une couche sur la
responsabilité de l'état Fédéral et trouve la formule qui fait
mouche:
Lost in this immense, complex mess is the root problem most
people are missing: the government is gradually becoming the guarantor of
seemingly every important aspect of American secular life, creating
incentives and bureaucracies that cause failure and invite fraud.
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>> La route
de la servitude passe par Bruxelles - Le parlement européen a
adopté à une écrasante majorité un rapport pour l'instant "non
contraignant" mais qui pourrait devenir une
législation à part entière, visant à forcer les
entreprises à bannir toute imagerie "sexiste" ou
"sexuellement stéréotypée" de la
publicité. ce qui fait réagir un éditorialiste de ces
décidément fort rebelles Irlandais
avec lequel je suis totalement en phase:
Just how stupid are you? Come on, don't be defensive, you must
be fairly stupid. Because we're all a bit thick. And we need people, clever
people, astute people, to look out for us. Because, frankly, they know better
than we do and someone has to protect us from our own stupidity. Which
is why we have organisations like the EU.
What was initially meant as a post-war, placatory common
market working under the clever concept that countries are less likely to
invade each other when they are trading partners, has somehow morphed into a
giant Nanny, with cane in hand, who wants to tell the rest of us what to
think, what to believe and, as we have seen in the wake of the Lisbon Treaty,
how to vote. But the latest example of the EU -- or 'the EUSSR', as one
Euro-sceptic memorably described it -- legislating how we should think comes
from a Swedish politician who wants to ban all commercial advertisements
which could be construed as "sexist, demeaning, stereotypical or
offensive". Eva-Britt Svennson, the joyless MEP -- surely a job that is
nearly as pointless as being a member of our Seanad -- is outraged that some
commercial advertisements use, can you believe it, sexualised imagery. And
she's having none of it. This woman, who none of us voted for, yet she has
the power to impact on how Irish society governs itself, says that she wants "a
zero tolerance policy against sexist insults or degrading images of women in
the media." ...Not only is she against the portrayal of women as sexual
beings, she is even against the portrayal in commercials of women being
housewives and cleaning the kitchen because: "When women are portrayed
in a stereotypical way, the consequence may be that it becomes difficult in
other contexts to see women's resources and abilities in areas other than
those of the traditional gender roles." So...she also wants to ban the
notion of woman as housewife.
(...)
But she is not unique, merely the most recent case of someone
who thinks we must be protected from ourselves.
Only last week, new laws were brought in here restricting the
rights of junk-food commercials to advertise on television. Why? Because the
self-appointed powers that be assumed that you were too stupid and gullible
to decide what you or your kids eat and, therefore, they had to step in to
protect you.
It's this pathetic infantilisation of our country which allows
quango after quango -- all paid for by us, let's not forget -- to issue
edicts which impinge on our daily lives.
A rapprocher de
la formule de Fred Thompson citée plus haut: De l'état garant
universel à l'état führer universel, il n'y a pas grande
marge. Nous sommes cernés par les états nounou, les aspirants
directeurs de conscience, les emmerdeurs, les liberticides professionnels,
ceux qui veulent notre bien malgré nous, qui veulent contrôler
chaque aspect de nos vies, du ventre de nos mères à nos tombes,
l'histoire officielle que nous étudions, ce que nous mangeons, les
vêtements que nous portons, les pubs que nous avons le droit de voir,
de filmer, les assurances que nous avons le droit de contracter, nos
engagemens "citoyens", nos blogs, les maisons que nous
construisons, la façon dont nous nous déplaçons...
"Pour notre bien" et "dans l'intérêt
général", cela va de soi.
Et voilà comment des milliers d'Européens convaincus deviennent
petit à petit des eurosceptiques engagés, voire enragés.
J'aurais l'occasion d'y revenir !
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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