Tandis que l’or vient de passer la barre des 1300 $ l’once,
Rob Arnott a discuté sur KWN durant le dernier week-end des conséquences
potentielles des taux négatifs :
Eric King : « Rob, votre société gère pour 170 milliards
d’actifs. Quelles sont en ce moment vos craintes ? »
Rob Arnott : « Il y a un moment que nous aurions dû connaître un
marché baissier pour les actions. Lorsqu’il se déclarera, il y aura un effet
domino sur les autres classes d’actifs. Mais ce qui m’inquiète davantage,
c’est la perte de crédibilité des banques centrales ; la situation leur
échappe.
Admettons que l’inflation de ces 6 à 8 derniers mois, de 2,3 %, atteigne 3
% dans les 6 ou 8 mois à venir. Cela signifiera que subitement, la Fed a
perdu le contrôle. La banque centrale ne peut garder ses taux près de zéro si
l’inflation est de 3 %. Ce ne serait en définitive qu’une expropriation
massive de toute personne qui possède de l’épargne.
Le gouvernement s’engage délibérément dans une opération de destruction de
la richesse des épargnants aisés. C’est l’essence des taux négatifs. Mais si
vous persistez avec une inflation à 3 %, vous encouragez toute une série de
comportements irrationnels qui se feront sur le dos de la population. Un tel
environnement empêche l’objectif de taux planchers, qui est de stimuler la
macroéconomie.
Donc, ironiquement, les efforts de la Fed visant à stimuler l’économie
avec des taux planchers pourraient avoir l’effet inverse. L’inflation
pourrait de toute façon décoller, avec pour conséquence l’obtention du pire
des 2 mondes : stagnation de la macroéconomie et récession avec une
inflation en hausse. Ce scénario est tout à fait possible et si la Fed perd
le contrôle, prenez garde. »
Cet article de Bloomberg, sur les conséquences des taux négatifs au
Danemark, fait écho aux avertissements d’Arnott :
« Lorsque les taux d’intérêt sont élevés, les gens empruntent moins
et épargne plus. Lorsqu’ils sont bas, l’épargne baisse et les emprunts
augmentent. Mais que se passe-t-il lorsque les taux restent en territoire
négatif ?
Au Danemark, où les taux sont en dessous de zéro depuis plus longtemps que
n’importe où ailleurs, le secteur privé épargne plus que lorsque les taux
étaient positifs, avant 2012. Les investissements privés sont en baisse et
l’économie traverse une « crise de faible croissance », pour citer
Handelsbanken. »
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