La situation économique a rarement été aussi schizophrénique : lorsqu’on lit la presse ‘mainstream’, par exemple le premier quotidien économique français, Les Echos, du lundi 5 août, on apprend que l’or "fera les frais d’un redémarrage économique plus net qu’attendu", et que la remontée des taux qui suivra logiquement cette reprise maintiendra le cours du métal précieux sous pression.
Vous avez bien lu, il y aurait donc un "redémarrage économique plus net qu’attendu" ! Sur quelle planète vivent les gens qui écrivent cela ? Les grands médias et les dirigeants politiques nous vendent la reprise, ça c’est sûr, mais qu’en est-il réellement ? On rappelle juste qu’aux Etats-Unis la croissance du PIB au premier trimestre a été révisée à la baisse, de 2,4% à 1,8% seulement, et 1,8% ce n’est pas une reprise. Surtout que cette faible croissance est achetée au prix d’un Quantitative easing massif de la Fed, on le rappelle de 85 milliards de dollars par mois. Tout ça pour ça ! 85 milliards de dollars créés ex nihilo et injectés dans l’économie, pour obtenir un malheureux 1,8% de croissance !
Mais le taux de chômage baisse aux Etats-Unis nous explique-t-on. Lorsque l’on regarde dans le détail, on constate que les emplois créés sont surtout des temps partiels dans les services à faible valeur ajoutée, hum… qu’est-ce que cela veut dire ? C’est l’effet Obamacare ! Les entreprises qui ont plus de 50 salariés à plus de 30 heures par semaine doivent leur payer la couverture santé qu’à fait passer le président Barack Obama. Trop coûteux, trop compliqué. Résultat, les salariés sont licenciés et réembauchés à moins de 30 heures, avec quelques nouvelles embauches pour compenser. Et c’est ainsi que l’on assiste à une envolée des postes de barmans, de caissières, etc. Par contre, du côté des emplois qualifiés à temps plein, des cadres, des emplois manufacturés, c’est le calme plat. Alors, elle est où cette reprise ?
En Europe la croissance est globalement à zéro. L’Italie vient de connaître son 8e trimestre consécutif de récession ! Et ne parlons pas de la Grèce, Chypre, l’Espagne et le Portugal. Même l’Allemagne ralentit, et la France se maintient sur le fil à zéro de croissance. Mais tous les chefs d’Etat ou de gouvernement parlent de reprise : il faut les comprendre, ils sont en permanence en campagne électorale, il faut donc annoncer des lendemains qui chantent.
Alors non il n’y a pas de reprise, mais comme les médias font bien leur travail, comme les gouvernements le répètent inlassablement, et comme on préfère croire aux bonnes nouvelles plutôt qu’aux mauvaises, au final une importante proportion de personnes croient au redémarrage de l’activité. En conséquence la bourse continue de progresser, et l’or d’être en petite forme.
Une telle schizophrénie n’est pas bien sûr tenable et le réveil sera douloureux. Les plus lucides, qui détiennent notamment de l’or, s’en tireront, mais ceux qui ont fait preuve de naïveté risquent de le payer très cher.