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Service Minimum

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Publié le 02 décembre 2010
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Le jeu de la patate chaude continue de plus belle. Assurant le service minimum, la BCE vient de clairement signifier que, si elle maintient son filet de sécurité, elle n’entend pas s’engager plus avant comme il était fortement attendu. Le message est clair : aux politiques de prendre à leur tour leurs responsabilités.


Les banques n’ayant plus accès au marché inter-bancaire trouveront encore des liquidités pour rouler leur endettement et les Etats en passe d’être exclus de fait du marché obligataire continueront de bénéficier des achats de la BCE limitant les dégâts.


Sans plus, alors que les spéculations à propos d’une forte implication de la BCE sur ce marché avaient enflé. Allant jusqu’à envisager qu’elle puisse imiter sa consœur américaine et acheter en quantité de la dette européenne. Car la question est devenue lancinante : « que faire avec la dette  ? », puisqu’il est devenu clair que chaque fois qu’un pays est sauvé, il est précipité dans de plus grands tourments, la liste de ceux destinés à les rejoindre s’allongeant.


Tout n’a bien sur pas été clarifié par Jean-Claude Trichet lors de sa rituelle conférence de presse. S’il a reconnu la nécessité de revenir sur la décision d’arrêter les « mesures exceptionnelles », en particulier les allocations illimitées de liquidités aux banques, il a refusé de préciser l’enveloppe que la BCE étaient prête à consacrer aux achats obligataires. Pas plus qu’il n’a précisé que la banque intervenait sur ce même marché durant son allocution, contribuant à faire baisser les taux afin d’accréditer le bon accueil réservé à ses propos.


Les dirigeants européens peuvent se dire qu’ils ont gagné un répit, mais pas davantage. Depuis Washington, le FMI a aujourd’hui à nouveau refusé de confirmer qu’il était prêt à accroître sa contribution au fond de stabilité européen (EFSF), démentant que des discussions aient lieu à ce propos en dépit de rumeurs insistantes. Pourtant, comment croire que le projet de mécanisme de crise sur lequel planchent les gouvernements est une réponse circonstanciée, vu qu’il est destiné à voir le jour en 2013 et que ces derniers jours ont été marqués par un sérieux coup de tabac sur tous les marchés ? Qui ne peut que se renouveler, vu les décisions de la BCE.


La BCE et les Etats européens ont en commun de marcher à reculons. Ils n’avancent que lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement. En persévérant dans cette attitude, ils jouent la poursuite de la crise de la dette, afin de ne pas sauter le pas. En reconnaissant que la voie qu’ils ont empruntée est une impasse, que les Etats européens n’ont globalement pas les moyens d’absorber la dette résultant de la crise financière



Billet rédigé par François Leclerc



Paul Jorion

pauljorion.com



(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.



Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).


 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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