A en juger par son
discours de la semaine dernière, la dernière année de la présidence de Barack
Obama sera marquée par un militarisme accru à l’étranger et un renforcement
de l’autoritarisme à l’échelle domestique. La pièce maîtresse de son discours
reste son appel à une nouvelle législation qui interdirait à quiconque figure
sur la liste de terroristes potentiels du gouvernement fédéral de se procurer
une arme à feu. Le nom d’aucun assassin de masse n’a jusqu’à présent figuré
sur la liste des terroristes potentiels, et cette proposition ne fera rien
pour accroître le niveau de sécurité général. Ce qu’elle fera en revanche, c’est
réduire la liberté.
Les fonctionnaires
fédéraux peuvent inscrire sur la liste des suspects de terrorisme le nom de n’importe
qui est suspecté d’avoir été impliqué dans des activités terroristes. Ceux
qui figurent sur cette liste ne sont pas informés de leur statut de suspect,
et ont encore moins l’opportunité de remettre en question cette accusation,
du moins jusqu’à ce qu’un agent de l’Administration de la sécurité des
transports ne les empêchent de monter à bord d’un avion.
Il suffit qu’un statut
Facebook ou qu’un message Twitter soit suspicieux aux yeux d’un agent fédéral
pour que la personne responsable de sa publication voit son nom inscrit sur
la liste. Il est aussi possible d’y figurer sous prétexte d’activités qui
suggèrent un possible rôle de « représentant » de groupe terroriste
(même sans aucune affiliation avec une organisation terroriste). Il est même
possible de voir votre nom inscrit sur la liste simplement parce que le FBI
souhaite interroger l’un de vos amis ou un membre de votre famille.
Des milliers d’Américains,
dont un certain nombre de membres du Congrès et d’employés du Département de
la sécurité intérieure, ont été inscrits par erreur sur la liste de
terroristes potentiels. Certains Américains y figurent parce qu’ils ont le
même nom que d’autres suspects terroristes. Et ceux qui y figurent à tort
doivent endurer un long processus de réparations pour pouvoir être
innocentés.
Il y a de fortes chances
que certains Américains figurent sur la liste en raison de leurs opinions et
activités politiques. Tous ceux qui en doutent devraient observer les
antécédents de certaines agences fédérales comme l’IRS ou encore le FBI, qui
usent de leur pouvoir pour intimider les mouvements politiques qui remettent
en cause le statu quo. Les Américains sont-ils désespérés de se sentir en
sécurité au point de soutenir des lois qui en forceraient d’autres à perdre
les droits que leur accorde le Second amendement par la faute d’erreurs
bureaucratiques ou en raison de leurs opinions politiques ?
Le Président Obama
prépare actuellement un ordre exécutif qui lui permettra d’élargir le système
fédéral de vérification d’antécédents. Mais cela ne lui permettra pas d’empêcher
des armes de terminer entre les mains de criminels et de terroristes. En
revanche, ceux qui en ont vraiment besoin pourraient avoir plus de
difficultés à en obtenir, et donc à se défendre contre un partenaire abusif.
Malheureusement, beaucoup
de ceux qui savent que ces nouvelles lois sur le contrôle des armes à feu
nous laisseront moins libres et moins en sécurité supportent aussi l’expansion
de l’Etat policier. Comme ceux qui demandent un contrôle accru des armes à
feu, ceux qui demandent une expansion des systèmes de surveillance ne laissent
pas les faits les détourner de leur objectif de réduire notre liberté. Il n’existe
aucune preuve que la surveillance de masse ait jusqu’à présent pu empêcher ne
serait-ce qu’une attaque terroriste.
Le système de
surveillance de masse employé par la France est plus intrusif encore que le
nôtre. Et pourtant, il n’est pas parvenu à empêcher les récentes attaques.
Les lois françaises sur le port d’arme, qui sont bien plus sévères que les nôtres,
ont non seulement manqué d’empêcher des armes de finir entre les mains des assaillants,
elles ont aussi laissé les victimes sans défense. Il est étonnant que les
hommes politiques américains souhaitent se tourner vers un système plus
proche de celui de la France et nous priver des droits que nous confèrent le
Second et le Quatrième amendements.
L’expansion des pouvoirs
de notre gouvernement ne nous garantira pas davantage de sécurité, et ne fera
que restreindre notre liberté. Les Américains n’auront ni liberté ni sécurité
jusqu’à ce qu’ils abandonnent l’idée fantaisiste selon laquelle le
gouvernement est capable de leur apporter sûreté économique, sécurité
personnelle et sécurité internationale.