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Encore un "marronnier" bien
vivace: comme chaque année, UFC-Que-Choisir,
relayée par une
partie de la gauche en folie, dont celui qui ose encore se
prétendre libéral après cela, le sémillant
Bertrand Delanoë, réclament une taxe exceptionnelle sur les
"super-profits" de Total.
Comme chaque année, je replace
donc un lien vers l'article que j'avais publié il y a deux ans (je
recycle, que voulez vous...), "Que
vivent les super-profits", stigmatisant la bêtise et
la triste mentalité qu'une telle exigence politique
révèle.
Imaginons qu'un gouvernement se laissent
séduire par cette idée de surtaxe, ce qui est fort heureusement
improbable avec celui que nous avons aujourd'hui, auquel il reste un peu de
bon sens. Que se passerait-il ? Extrait d'il y a deux ans:
Toutefois, si l'état
décidait, dans un moment de folie, de confisquer ou de surtaxer les
profits des entreprises au delà "d'un certain seuil
acceptable", soyez persuadés qu'il ne le fera pas deux fois.
"Si vous gagnez trop d'argent, l'état vous le prendra" :
Message bien reçu ! Les délocalisations de sièges
sociaux - Les actionnaires du groupe Total ont adressé à ce
sujet un message extrêmement clair à Thierry Desmarets, le PDG,
il y a quelques mois -, de sites de production et de centres de profit,
ainsi que les abandons de projets d'investissement en France se
multiplieraient, et plus généralement, les acteurs
économiques prisonniers du sol Français de par la nature de
leur activité feraient tout pour limiter leur bénéfice
en dessous de la « barre fatidique » amenant la surtaxe ou la
confiscation, ce qui signifierait moins d'investissement, moins de croissance,
moins d'emploi, des recettes fiscales en chute libre, et sans aucun doute
à moyen terme la faillite de notre état et de ses
régimes sociaux. Un gain extrêmement négligeable à
court terme serait payé au décuple dans les années
suivantes.
Remplacez Thierry Desmarets par
Christophe de Margerie, et le texte reste d'actualité. Une entreprise
comme Total, même surtaxée, a parfaitement les moyens de couper
le cordon ombilical avec son pays d'origine en moins de 6 mois. En volant 5 milliards,
comme le demande l'UFC, sur les bénéfices de Total, il est
probable que l'état perdrait définitivement la part
d'impôts sur les sociétés versée par Total
à la France, soit 13 Milliards d'Euros, soit un quart du produit de
l'IS 2006 !
La persistance de ce débat, chaque
année, dans le paysage politique français, confine au
surréalisme. Rappelons que les pays qui ont le plus vu croitre
leur niveau de vie depuis 20 ans, au premier rang desquels la verte
Irlande, l'ont fait non pas en surtaxant, mais en détaxant les
profits (impôt sur les sociétés de 12%...). Mais en
France, on est trop intelligents pour tirer les leçons du
succès des autres !
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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