1. Taux de change et autres prix en "monnaie" des
choses.
Le taux de change d'une monnaie nationale réglementée (1) n'est jamais qu'un
taux ou rapport entre une quantité de monnaie étrangère et la quantité de
monnaie réglementée nationale, convenu entre deux personnes ou entre deux
catégories de populations.
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(1) Toutes les monnaies nationales sont aujourd'hui ainsi.
Pour cette raison, nous parlerons de ces monnaies comme
"monnaies".
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Rien ne justifie de le particulariser par rapport aux prix en
"monnaie" des autres marchandises ou d'y voir un ensemble de prix
en "monnaie" qu'il regrouperait, les uns et les autres supportent
des réglementations...
Les taux de change des monnaies ont longtemps été un phénomène aussi
naturel (cf. Rueff, 1922) que les
autres prix en monnaie.
. Le socialisme.
Il faut, au contraire, regretter la fixation de tel ou tel par tel ou tel
gouvernement au nom de théories absurdes, mais permises par des techniques
non économiques toujours plus affinées par les sciences non économiques.
Les fixations créent des troubles, des perturbations pérennes et, non pas
comme le veulent les hommes de l'état et leurs conseillers stipendiés,
l'harmonie économique.
Au contraire, c'est la liberté de faire qui tend à créer l'harmonie
économique et non pas les réglementations (cf. Hayek,
Droit, législation et liberté).
2. Les actions d'échange.
Les taux de change des "monnaies" comme les prix en
"monnaie" des autres marchandises sont un des résultats observés
des accords des gens, ou des populations, entre eux.
L'autre résultat principal tient dans les quantités de marchandises
échangées, la notion de "marché ... conclu" rassemblant les deux
résultats.
a. Les "marchés".
Beaucoup diront ainsi qu'hier, des marchandises s'échangeaient contre des
marchandises, au moins apparemment, en faisant intervenir, par
exemple, la notion de "marché" et les notions associées
d'"offre" et de "demande" de marchandises.
Ils cacheront, le plus souvent, les actions menées par les gens
(possession, production, échange, consommation, épargne ou investissement)
pour préférer les notions fondées sur des catégories de population comme
l'"offre" ou la "demande".
A en croire ces économistes, les actes d'échange, "offre" ou
"demande", des populations donnaient lieu, chacun, à des taux
d'échange convenus entre les marchandises, c'est-à-dire à des prix en monnaie
par unité de quantité ... physique, et à des quantités de marchandises
échangées.
Certes, des actes d'échange ne se faisaient pas néanmoins (cf. ce texte
de mars 2016).
Mais les savants de la théorie se chargeaient de l'expliquer ...
Généralisés en nombre par les savants économistes, les marchés ont amené à
parler d'"équilibre économique général" ou "équilibre
macroéconomique" et ont suscité, en particulier, l'ire de Fritz Machlup
en 1958 (cf. textes d'août 2016, celui-ci
ou celui-là).
b. Les variations de prix.
Les variations des prix en monnaie et des quantités de marchandises
"non monnaie" contribuaient à harmoniser la situation économique.
Contrairement à ce qui était instillé par les hommes de l'état et leurs
conseillers stipendiés, ces variations n'étaient pas des troubles ni des
perturbations.
C'était, au contraire, leur fixation ou des quota qui leur donnaient lieu
qui l'étaient.
La fixation des prix et des quantités de choses était même, par
définition, un trouble , une perturbation... pérenne.
c. Les espérances de prix.
Les espérances de prix futurs par rapport aux prix présents que se formaient
les gens, qui préfiguraient les variations à venir dans des proportions
indéterminées, contribuaient aussi à l'harmonie.
Elles étaient malheureusement cachées par les taux d'intérêt des
instruments financiers.
Les relations entre les unes (les taux d'intérêt) et les autres (les
espérances de prix) n'étaient pas directes, techniques... et donnaient lieu à
de nombreuses explications.
3. L'inversion de la causalité.
Le fait est que les savants de l'économie politique ont abandonné la
démarche qui consistait à s'intéresser aux actions des gens et qui les
amenait aux prix en monnaie et aux quantités de marchandises "non
monnaie" échangées et donc convenus.
Sans raison, ils ont inversé la démarche et sont partis des résultats des
actions des gens ou, plus exactement, des populations, à savoir des prix en
monnaie ou des quantités de marchandises convenus, pour en déduire des
"raisonnements", voire établir des "prévisions" (cf. par
exemple ce texte
de Janet Yellen d'août 2016).
4. Echange indirect et intermédiaire récurrent des marchandises.
Soit dit en passant, il revient au même de parler
- d'échange indirect de choses ou
- d'intermédiaire récurrent des marchandises.
Seulement, dans le premier cas, l'expression fait référence à
l'action d'échange de choses mené par l'homme tandis que, dans l'autre,
elle fait référence à une "valeur" donnée par celui-ci à des
marchandises échangées, à savoir un intermédiaire récurrent des marchandises.
a. La "monnaie".
Exemplaire est ce qu'on a dénommé "monnaie" dans la passé (sigle
"CQDM").
CQDM était un type d'intermédiaire récurrent des marchandises qui
cachaient deux types d'échange indirect :
- l'offre de choses par une ou plusieurs personnes,
- la demande de choses par une ou plusieurs personnes,
l'offre étant préalable à la demande comme l'indiquait l'expression
d'"échange indirect".
b. La "firme".
Autre grand intermédiaire récurrent non mis en parallèle avec la monnaie:
ce que Ronald
Coase (1937) a dénommé "firme" (cf. son texte
intitulé "The Nature of the Firm", traduit en
français).
c. L'"état".
Autre grand intermédiaire récurrent comparable peu connu: l'état.
Grande différence avec la firme et les personnes juridiques en général,
les hommes de l'état ne respectent pas les règles de droit que doivent
respecter les hommes des firmes, mais, avec leurs pseudo échanges indirects,
prennent aux uns pour donner aux autres, en se servant au passage (cf. ce texte
de décembre 2015).
5. L'€uro.
Ce qu'on dénomme "€uro" aujourd'hui a été au départ une
fusion récente de monnaies nationales réglementées, sans précédent dans l'histoire.
a. Les taux de change.
Il a été fondé sur des taux de change observés de ces
"monnaies" entre elles, fixées en 1998 (en mai puis,
définitivement, en décembre), par des hommes de l'état (cf. ce texte
de janvier 2012).
Si on pouvait considérer qu'alors les taux de change en question étaient
un des résultats des échanges observées, aujourd'hui, d'une part, ces
taux de change n'existent plus et on ne peut savoir ce qu'ils seraient,
d'autre part, l'€uro ne saurait en rendre compte.
L'€uro a seulement des taux de change vis-à-vis d'autres monnaies
nationales réglementées (cf. ci-dessous l'évolution de son taux de change
vis-à-vis du dollar des Etats-Unis d'Amérique depuis l'origine).
Graphique
Taux de change €uro/dollar US
1999-2016 (juillet)
b. Un intermédiaire récurrent des marchandises.
Depuis l'origine, l'€uro a été aussi un intermédiaire récurrent des
marchandises et rien d'autres.
Peu importent les taux
d'intérêt des instruments financiers à quoi beaucoup se réfèrent sans raison.
c. La chimère.
Ceux qui prétendent qu'il existe des "dei ex machina"
du genre "quantitative easing process" faisant en sorte que
l'augmentation de sa quantité par l'achat d'instruments financiers améliore
la situation économique et accroisse, en particulier, l'activité et l'emploi,
font fausse route.
Les théories sur quoi ils se fondent (si tant est qu'ils aient cette
démarche, ce dont on peut douter...) sont fausses car elles procèdent,
chacune, d'une causalité non expliquée, le plus souvent non cernée (cf.
ce texte de
1928).
Exemplaire a été le livre
d'Irving Fisher (1911) intitulé The
Purchasing Power of Money (Its Determination and Relation to Credit,
Interest, and Crises) (cf. ce texte de
décembre 2015) qui a contribué à grand ouvrir l’hérésie actuelle et à
quoi personne ne s'est opposée.
En particulier, les "monétaristes" ne s'y sont pas opposés, mais
s'y sont moulés (cf. ce fameux texte de Friedman,
1970).
d. La pérennité.
L'€uro continuera à exister tant que le coût de l'échange indirect des
choses en €uro ne sera pas trop dénaturé par la chimère et jugé "trop
élevé" par les gens ... (cf. ce texte de mars
2016).