Ceux qui cherchent une autre
raison d’aimer (ou de détester) Donald Trump pourront en trouver une dans son
parti pris au sujet de l’OTAN.
Lors de son discours prononcé
dans le Wisconsin à l’approche des élections primaires de mardi, Trump s’en
est pris à l’OTAN et a qualifié le réseau d’alliance de défense « obsolète ».
Trump voudrait que le reste du
monde paie sa propre part, sans quoi il prendrait la décision de retirer les
Etats-Unis de l’alliance. J’irai un peu plus loin que lui.
« Laissons s’en aller
l’OTAN »
Le Financial Times nous explique
ceci dans un article intitulé Trump says US May Have to Let Nato Go :
Donald Trump est allé plus loin
dans son attaque contre l’OTAN, et décrété qu’il forcerait certains membres
de quitter l’organisation transatlantique s’ils refusaient de contribuer
davantage à ce qu’il considère être une alliance de défense « obsolète ».
Le candidat aux élections
présidentielles vilipende l’OTAN depuis sa récente déclaration faite au
Washington Post, selon laquelle il pense à réduire le rôle des Etats-Unis
dans l’alliance, qui forme depuis des décennies la pierre angulaire de la
relation de défense entre les Etats-Unis et l’Europe.
Lors d’un discours prononcé dans
le Wisconsin à l’approche des élections primaires de mardi, il est allé plus
loin encore pour déclarer que la mort de l’OTAN ne serait pas un sérieux
problème.
« Il est possible que nous
ayons à laisser l’OTAN s’en aller », a-t-il annoncé à ses partisans à
Eau Claire. « Nous payons, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Certains autres pays paient aussi, mais pas beaucoup. Nous passons un peu
pour des pigeons. »
Trump a promis que s’il était
élu président, il contacterait les 27 membres de l’OTAN et ferait pression
sur eux pour qu’ils contribuent davantage ou quittent l’organisation.
« Je contacterais ces pays
et leur dirais ‘Mes amis, vous n’avez plus payé depuis des années,
versez-nous de l’argent ou sortez’. Ou peut-être que l’OTAN sera dissoute,
mais ce ne serait pas la pire des catastrophes. »
Devant la foule venue écouter
samedi son discours dans le Wisconsin, M. Trump a annoncé que les Etats-Unis
finançaient l’OTAN à hauteur de 73%. Les données publiées par l’organisation
montrent cependant que Washington participe à son financement à hauteur de
22%, contre 15% pour l’Allemagne et 11% pour la France.
Le mensonge statistique
du jour
Ce graphique de « financements
directs » pourrait ne pas être correct. Mais Trump a raison lorsqu’il
dit que les Etats-Unis paient bien trop en termes de défense globale.
La dissolution de l’OTAN ne
serait certainement pas la pire chose qui puisse arriver.
Les dépenses de défense
du Royaume-Uni
Le Times a relevé que « l’engagement
pris l’année dernière par le Royaume-Uni d’atteindre son objectif de 2% du
PIB pour les dépenses de défense était un important signal envoyé au reste de
l’Europe ».
Depuis la publication de ce
graphique par Heritage Foundation, les dépenses de défense du Royaume-Uni
sont passées en-dessous de 2% de son PIB.
Les dix plus gros budgets
de défense du monde
Source : Brookings
Ce graphique montre ce qui se
serait passé mais n’a pas pu voir le jour en raison des réductions
budgétaires.
Budgets de défense en
pourcentage du PIB
Ce graphique publié par Forbes montre que les Etats-Unis dépensent 3,5% de leur
PIB sur leur budget de défense, contre 1,2% pour l’Allemagne, et 1% pour le
Canada.
L’Arabie Saoudite dépense 10,4%
de son PIB sur son secteur militaire. Ne sont pas inclus dans ces totaux les
accords passés entre l’industrie militaire américaine et l’Arabie Saoudite ou
encore l’Israël.
Ne le sont pas non plus les
dépenses balayées sous le tapis par les Etats-Unis.
Ce graphique est erroné dans le
sens où les Etats-Unis demandent au Royaume-Uni de porter ses dépenses
militaires à 2% de son PIB.
J’ai une meilleure idée :
les Etats-Unis devraient se tourner vers le Canada, l’Allemagne ou l’Autriche.
Si les Etats-Unis se mêlaient de
ce qui les regarde, un ou deux pourcent seraient suffisants pour que les
Etats-Unis puissent se défendre. Nous dépensons plus parce que nous nous
mêlons des affaires de tout le monde, et nous faisons dans le même temps de
très nombreux ennemis.
Les Etats-Unis ne peuvent pas se
permettre de jouer le rôle de police du monde. Trump a raison. Mais il n’est
pas allé assez loin.