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Cours Or & Argent

Trumptopie

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Publié le 26 mai 2016
1099 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
( 4 votes, 4,5/5 ) , 2 commentaires
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Rubrique : Article du Jour

Des années durant, nous avons pu observer sans trop d’efforts une tempête politique se lever sur l’Europe, avec ses coalitions et ses anciennes rancœurs. Le papa de Marine Le Pen, le très sévère Jean-Marie, était au centre de la scène politique en France des décennies avant que Donald Trump ne connaisse ses jours de gloire sur le nuage toxique de ce qu’il reste de la culture américaine, acclamé par des anges aux visages de Kardashian et leurs chérubins Honey Boo Boo.

Malgré les contraintes de la vie américaine, le système bipartite a jusqu’à présent semblé aussi solide que les tours de granite du pont de Brooklyn. Même le très estimable Teddy Roosevelt n’a pas pu faire sauter le système en 1912 – bien que son Parti progressiste se soit développé en Californie, en Pennsylvanie et dans le Minnesota, et qu’il soit passé dans les sondages loin devant le président républicain sortant, Taft, ce dernier n’ayant récolté que huit votes électoraux (c’est Woodrow Wilson qui a remporté les élections). Ross Perot a eu un impact plus important en 1992 – il a certainement eu raison quant à NAFTA et au bruit assourdissant de l’aspirateur géant qui commençait déjà à sucer les emplois hors des Etats-Unis. Mais ses manières ne sont pas allées en sa faveur. Il a fini par perdre son calme et se retirer des élections générales à un moment critique, simplement pour réintégrer le jeu quelques semaines plus tard. Et puis il y a eu Ralph Nader en 2000, dont la croisade égoïste a sans aucun doute propulsé George W. Busg à la Maison blanche.

Depuis lors, le pays a fait des va-et-vient entre les garçons de course des deux partis majeurs du Deep State, pour les placer dans une position si délicate que Trump connaît maintenant la gloire sur leurs cendres méphitiques. Mais qu’est-ce exactement que ce Deep State ? Réponse : un Léviathan de rackets symboliques produisant une incompétence maximale qui affecte une majorité des citoyens. Une bête suceuse de sang aux centaines de milliers de têtes, qui vident les Etats-Unis de leur vitalité, mentent quant à leurs intentions tout en avançant les certitudes pieuses de la gauche et les superstitions de la droite, ne laissant au milieu qu’un trou fumant là où les problèmes de la vie de tous les jours étaient autrefois résolus aux moyens de solutions pratiques.

Le Deep State, c’est aussi la somme des conséquences inattendues d’une économie techno-industrielle bureaucratique en phase terminale, qui s’auto-ingère pour pouvoir rester en vie. L’une des conclusions évidentes à en tirer est que cette économie devra changer avant qu’il n’en reste plus rien et qu’aucun personnage politique ne puisse encore entrer en scène, pas même Trump ou Bernie Sanders, pour nous dire où tout cela nous mènera. Les deux ne font aujourd’hui encore qu’imaginer que la machine continuera de tourner et que toujours plus de richesses matérielles pourront être distribuées… différemment peut-être. La vérité, c’est qu’il existera bientôt bien moins de ces richesses matérielles auxquelles nous sommes habitués, et une représentation bien moindre de ce que nous appelons monnaie. Le paysage qui se dévoile aujourd’hui sous nos yeux n’est qu’un spectacle de gros rats se goinfrant des restants d’un banquet servi il y a plus de 200 ans.

Hillary Clinton est bien entendu l’incarnation du Deep State, ce qui est la véritable raison pour laquelle si peu de citoyens lui font confiance. Chaque pauvre âme réduite à débourser 90.000 dollars pour une appendicectomie regarde Hollary et comprend exactement ce qu’elle représente. Chaque chômeur de 25 ans d’âge, chaque jeune endetté jusqu’au cou par ses frais d’université et forcé à crécher sur le canapé d’un ami, sait percevoir le visage du Deep State dans son demi-sourire. Elle a nourri les proxénètes de la diversité, mais aussi les femmes. Parce que c’est au tour de maman de prendre les rênes. L’écrivain, financier et loup solitaire du Deep State, Jim Rickards, ne cesse plus de nous dire que l’once Joe Biden sera nommé candidat démocrate (il l’a encore dit sur Twitter l’autre jour). C’est à se demander ce qu’il sait vraiment. Ne supposez pas que Joe Biden soit le preux chevalier que nous attendions tous. Après tout, il est le vice-président du Deep State.

Les électeurs sont attirés par Trump parce qu’il ne semble plus pouvoir attendre de montrer son majeur au Deep State. Et ce dernier le mérite, mais a aussi besoin d’être désassemblé prudemment sans quoi ce qu’il reste de notre pays pourrait imploser. Trump a déjà commencé à déstabiliser le parti républicain. Autant de membres du parti ne s’étaient encore jamais désassociés d’un candidat de leur propre camp. Je m’attends à ce que d’extrêmes mesures soient prises contre lui par les mandarins du parti au cours des deux mois qui précèderont la convention. Je doute que vous en entendiez parler avant qu’elles aient eu lieu.

Dans de telles circonstances, le comportement de Trump ne semble que plus enfantin encore. Son discours après les primaires dans l’Indiana était un chef d’œuvre d’incohérence. Tout ce qui reflétait la magnificence de sa victoire était « incroyable ». C’était là, je dois l’avouer, le mot à choisir. Il est parfaitement en harmonie avec la dépression nerveuse qui se fait ressentir aujourd’hui. De temps à autres, lorsqu’il ne parle pas, les yeux vides, de l’amour que lui portent les gens, Trump émet des propos légitimes aux yeux des victimes du Deep State. Il n’existe plus que très peu d’emplois hors du racket du Deep State. Nous ne sommes pas obligés d’accepter un flux infini d’immigrants. La construction de notre nation au travers de l’industrie militaire a été un échec flagrant. La dette nationale est un problème de taille. Les infrastructures nationales sont décrépies. Trump dit pouvoir régler tout cela. Il est le roi de la négociation et des affaires. Mais jeter de la poudre aux yeux du Deep State n’est pas une solution.

La tragédie dans tout cela, c’est qu’aucun personnage adulte et sérieux ne se soit mis en avant tout au long de cet épisode si dangereux de l’Histoire. Le parti que Trump dit représenter s’est perdu dans la jungle de l’extorsion, du chauvinisme et du surnaturel mesquin. Le parti démocrate surfe quant à lui sur la vague de la diversité et de l’inclusion, sur une politique de bac à sable qui ne fait que corroder ce qui reste des lambeaux de notre culture commune. Le Deep State d’Hillary n’aurait pas pu trouver meilleur subterfuge de diversion. Les deux partis sont proches de l’implosion. Je ne suis pas convaincu qu’ils survivront leurs propres conventions cet été. Et qu’arriverait-il ensuite ?

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Ce qu'essaye de faire D. Trump est difficile mais au moins il est sincère. S'il échoue ce ne serait pas de sa faute mais à cause de la nomenklatura.
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Mais alors, si ce n'est ni Trump ni Hillary, qui donc ?
Les Américains ne vont quand même pas sortir un candidat inconnu de dessous les fagots . Quoique ... avec quelques milliards en poche et docile comme un mouton, ils peuvent peut être en trouver un.
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Pierre70 - 26/05/2016 à 13:44 GMT
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