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Un Draghi-gate en perspective ?

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Publié le 04 juillet 2013
527 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 24 votes, 5/5 ) , 2 commentaires
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Comme c'est bizarre, les médias ne se sont pas étendus sur cette affaire pourtant stupéfiante, et les journaux télévisés l'ont carrément passée sous silence. Il faut dire qu'elle met en cause l'un des hommes les plus puissants d'Europe, Mario Draghi, le directeur de la Banque centrale européenne.

La Republica et le Financial Times ont en effet révélé la semaine dernière un rapport du Trésor italien avouant qu’il avait eu recours à des produits dérivés risqués pour faire entrer discrètement de l'argent de façon à qualifier l'Italie pour la zone euro. Selon le journal italien, ces instruments seraient des "Off-Market Swaps" qui prévoient un paiement en cash de banques italiennes et étrangères au Trésor italien, en échange de versements à un taux variable basé sur les taux du marché.

Comme la Grèce, l'Italie a triché pour entrer dans la zone euro. Il est vrai que l'Italie était passée d'un déficit public de 7% du PIB en 1996 à 2,7 l'année suivante, une amélioration stupéfiante qui n'avait pas manqué d'étonner... Ces swaps étant hors bilan, ils étaient indétectables, et le tour était joué. Mais ce montage habile avait minoré le risque et le rapport annonce une perte latente de 8 milliards d'euros, sur un encours notionnel total de 31,7 milliards d'euros. Et justement, qui dirigeait le Trésor italien à cette époque ? Mario Draghi (de 1991 à 2001 précisément) ! C’est donc lui qui a directement mis en place cette manipulation.

On connaît son parcours ensuite, entre 2002 et 2005, il va faire un tour chez Goldman Sachs (qui s'était chargé de faire la même opération en Grèce, ce qu'il ne pouvait ignorer), puis il dirige la Banque d'Italie de 2006 à 2011, avant de prendre la tête de la BCE en 2011.

Lors de son audition devant les parlementaires européens le 14 juin 2011, Mario Draghi avait été interrogé sur son passage à Goldman Sachs mais avait nié connaître le maquillage des comptes publics opéré par la banque en Grèce, ce qui n'avait pas convaincu grand monde. Si cette affaire avait été connue à l'époque, il ne fait aucun doute qu'elle aurait, fort justement, bloqué sa nomination à la présidence de la BCE.

Les dirigeants d'Enron ont fini en prison pour avoir maquillé les comptes de leur entreprise, mais on cherche en vain un responsable public puni pour la même faute (pour corruption oui, mais c'est autre chose). Les comptes publics semblent au-dessus des lois, c'est bien le problème, et cela explique aussi en partie le poids des déficits publics et de la dette.

Cette affaire est extrêmement grave, et elle intervient à un moment où l'on parle de supervision des banques européennes par la BCE, ce qui présente un conflit d'intérêt inacceptable (la BCE juge et partie, elle finance les banques et est chargée de les contrôler), surtout s'il est mis entre les mains d'une personne habituée aux manipulations. La pression sur Mario Draghi ne devrait pas manquer de s'accroître. D'ailleurs qu'est ce qui nous garantit qu'il ne se livre pas actuellement à de pareilles manœuvres ? Rien. En tout cas, ceux qui ne l'aiment pas (essentiellement Berlin) ont un prétexte tout trouvé pour le mettre dehors.

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Philippe Herlin est chercheur en finance et chargé de cours au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. Il est également contributeur sur le site Goldbroker.com
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rien de nouveau.
reste à savoir pourquoi maintenant et pas avant.
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ceux qui ne l'aiment pas (essentiellement Berlin) ont un prétexte tout trouvé pour le mettre dehors.
Clair et net .
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Atlantis - 04/07/2013 à 12:56 GMT
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