Et pendant que la France continue avec persévérance son chemin vers un socialisme plus pur et plus complet, le reste du monde, lui, a choisi de tester les voies du (vilain) capitalisme et des (méchantes) innovations technologiques qui remettent progressivement en cause les acquis tenus pour certains. Aujourd’hui, plutôt que m’appesantir sur le sort d’un pays de toute façon condamné à la décrépitude, j’ai décidé de partager avec vous quelques articles éclairant cette tendance réjouissante.
Avant de rentrer directement dans le vif du sujet, je suis tombé sur cet intéressant article de Business Insider qui a eu l’idée de rassembler quelques graphiques montrant la variation de prix, dans le temps, de différents biens et services, exprimés en once d’or.
Si cet exercice peut sembler relever d’un pur amusement mathématique puisqu’en pratique et de nos jours, il semble pour le moins délicat (si ce n’est impossible) d’acheter ou de vendre directement des biens et services en or, il n’en reste pas moins une illustration assez claire d’une part que la manie d’imprimer des petits billets (verts comme le dollar, en l’occurrence) ne crée pas de richesse au contraire de ce que semblent croire les keynésiens, et d’autre part, les courbes issues de l’exercice en question permettent de tempérer grandement l’affirmation maintes fois entendue que tout deviendrait plus cher (ma brave dame) et que le monde court à une perte certaine, ses ressources s’épuisant – ce que traduirait logiquement un prix qui grimpe, la pénurie approchant.
En pratique, si l’on prend deux biens relativement standard, le gaz et le café par exemple, on se rend compte qu’exprimés en grammes d’or, leur prix diminue. Cela tient tout autant à l’effondrement de la valeur du dollar qu’à la capacité accrue ou améliorée de produire ces deux substances.
Si l’on regarde l’énergie en général et l’électricité en particulier, exprimé en or, les prix décroissent là aussi :
On m’objectera (à bon droit) que, compte-tenu de la variation des prix de l’or sur les 10 dernières années (l’once a plus que doublé dans cette période), l’écrasement vers le bas des prix exprimés en or démontre surtout la baisse du dollar. C’est en partie vrai, comme je l’ai dit plus haut, mais pas seulement. Lorsqu’on regarde les prix de la nourriture, en terme mondiaux (et donc, toute monnaie confondue), on retrouve cette même tendance à la baisse. En revanche, le cas du revenu moyen américain, lui, illustre exactement la dégringolade du dollar et la déconfiture du pays dans sa chute vers un socialisme de plus en plus assumé :
Ces graphiques montrent à mon goût assez bien une idée importante : le prix, cet attribut de marché qui représente notamment la disponibilité d’un bien, exprimé avec un étalon régulièrement utilisé depuis plusieurs milliers d’années, a tendance a diminuer pour un grand nombre de produits dont on entend pourtant souvent qu’on va manquer ou qu’ils deviennent plus chers. Les manipulations actuelles sur les monnaies fiat rendent très délicates les comparaisons et les études de tendances de prix sur le long terme lorsqu’ils sont exprimés avec ces monnaies. Si tant est que le marché de l’or n’est pas lui-même complètement manipulé (ce qui semble de plus en plus douteux), les tendances globales à la baisse permettent d’estimer que, malgré tout, l’humanité croît, produit mieux, plus facilement et en plus grande quantité.
Bien évidemment, je pourrai me contenter de le dire, mais d’autres éléments s’accumulent, tous les jours, pour prouver cette affirmation. Chacun n’est pas, en soi, une révolution et ne constitue au mieux qu’une petite amélioration, une évolution vers une situation un peu meilleure. Mais pris dans leur ensemble, ces éléments brossent un tableau dont il est difficile de ne pas ignorer les accents optimistes.
Ainsi, jusqu’à récemment, la production de titane souffrait d’un défaut majeur : bien que métal abondant sur la surface de la Terre, son raffinage le rend coûteux, certes moins que l’or, mais bien plus que l’acier. Le titane est un métal qui, dans différentes industries, dans différents alliages ou pour différents usages, permet de réels gains de résistance, de légèreté, de résistance à la corrosion ou à l’érosion. C’est un métal biocompatible et dont les propriétés mécaniques sont communément utilisées pour des pièces fines et légères.
Cependant, et comme le dévoile un article de The Economist paru récemment, de nouveaux procédés de production sont en cours de développement qui permettront de diminuer de plusieurs ordres le coût du métal, dont on pourra multiplier les usages. Par une amélioration drastique des procédés de production et d’exploitation, c’est comme si l’humanité venait d’accéder d’un coup à une nouvelle source de métal fort pratique et peu coûteux. Mieux : ce qui est vrai pour le titane semble pouvoir se transposer au tantale ce qui ouvre la voie à des condensateurs bien moins chers et pourrait modifier de façon importante le marché de l’électronique dans lequel ce métal est notoirement utilisé.
On a parlé de produits et de biens, on peut aussi parler services. Et s’il y a un service pour lequel les gens sont prêts à payer des fortunes, c’est bien celui de la santé. Tous les ans, les comparaisons mondiales, depuis les plus pauvres des pays jusqu’aux pays industrialisés, montrent que des fortunes sont investies pour améliorer notre existence, diminuer, soigner, réparer, prévenir un nombre croissant de maladies.
Et tout comme les produits sont sujets à des améliorations constantes dans leur mode d’extraction, de production, de raffinage, de distribution ou de mise sur le marché, les services connaissent aussi, au niveau mondial, ce perfectionnement continu que chaque acteur s’emploie à appliquer pour augmenter son profit (eh oui, décidément, les vils capitalistes sont partout et œuvrent égoïstement, sans la moindre vergogne, à l’amélioration du sort de tous, les fourbes).
La santé n’échappe pas à la règle : non seulement, la médecine progresse tous les jours, mais elle est en passe de connaître une révolution fondamentale dans les prochaines années puisqu’IBM envisage par exemple d’assister les praticiens à l’aide de Watson.
Watson, pour ceux qui ne le savent pas, c’est cette réalisation informatique, mélange d’une architecture matérielle puissante (des milliers de processeurs en parallèle) avec un ensemble de logiciels dédiés à la résolution de différentes tâches complexes qui permettent à l’ensemble de résoudre des problèmes exprimés de façon humaine, c’est à dire lacunaire, imprécise, fausse ou ambiguë. Watson s’était illustré en remportant haut la main le jeu Jeopardy il y a quelques années, jeu dans lequel il s’agit de trouver le sujet répondant à une définition, généralement alambiquée, éventuellement pleine de jeux de mots ou d’ellipses volontairement humoristiques ou confuses.
Les ingénieurs d’IBM, après le succès de leur création dans ce jeu éminemment humain, ont entrepris de modifier et spécialiser les bases de données et référentiels de Watson dans le domaine de la santé, afin d’en faire un outil de diagnostic puissant et précis. Le service proposé par Watson serait ensuite accessible via téléphone mobile, et relativement simple d’emploi pour le praticien désirant un avis sur un ensemble de symptômes rencontrés.
Si les performances de Watson sont aussi bonnes que lors du Jeopardy (et tout indique qu’elles seront certainement excellentes, cet ordinateur n’oubliant aucun cas, aucune étude médicale, aucune interaction médicamenteuse), on peut s’attendre à la diminution drastique des coût d’un service (celui du diagnostic médical), auparavant fort coûteux car réservé à un ensemble d’individus restreint, à la formation longue, complexe, et dont le prix nécessite des investissement (financiers, temps, travail) importants.
Cela va plus loin : chaque ajustement qui permet d’économiser, chaque évolution qui évite une dépense, reporté sur des millions, des milliards d’individus, sur des milliers de dollars par tête de pipe, se traduit mécaniquement par des sommes colossales qui sont redirigées vers d’autres secteurs. La diminution des sommes consacrées à la santé se traduira par une augmentation sur une multitude d’autres secteurs que je laisse à l’imagination de chacun.
Pessimistes de tous pays, il va falloir vous faire une raison : la décroissance n’est pas pour demain. Et pire encore : c’est la faute au capitalisme.