C’est l’enfer pour les
actions. Après un début d’année chaotique, une chute brutale survenue vendredi
a fait perdre au Dow 3,7% sur la semaine. Elles ont été assommées
partout : en Asie, à l’exception de la Chine, en Europe – le DAX
allemand a perdu 3,6% sur la semaine, et l’IBEX 35 espagnol a enregistré une
baisse de 5,7%.
Et je ne parle même pas des
marchés émergents. Les actions se sont effondrées. Les marchés des devises
ont subi une véritable saignée. La livre turque a perdu de la valeur malgré
les tentatives de la banque centrale du pays de la soutenir. L’Argentine, qui
manque désespérément de réserves de dollars et pourrait ne pas pouvoir
satisfaire ses obligations en dollars a simplement jeté l’éponge et laissé le
peso être dévalué plutôt que de dépenser plus de dollars qu’elle n’avait pas
pour en ralentir la chute. BOUM – 13% du capital qui était lié au peso s’est
évaporé.
« Les marchés émergents
sont pris d’un vent de panique », a expliqué
Benoit Anne, directeur de stratégie pour les marchés émergents chez Société
Générale, à Londres.
Une légère réduction des
programmes d’achats d’obligations, et voilà ce qu’il se passe.
Et maintenant Wall Street
vient de plaindre à la Fed ! Et les médias rapportent que « les
marchés financiers stressés » pourraient ou au moins devraient pousser
la Fed à remettre à plein régime son programme de QE. Ils veulent que la Fed
s’y mette de suite, et redouble ses efforts.
La Fed ne comprend-elle
pas ?
« Compte tenu de l’état
des marchés des actions et des devises cette semaine, Janet Yellen a maintenant une occasion rêvée de déclarer le
délai du programme de réduction d’achats d’obligations de la Fed la semaine
prochaine », a déclaré Tom di Galoma,
directeur adjoint du trading de titres de créance à revenu fixe chez ED&F
Man Capital. « Elle est très attentive aux perturbations ».
Le terme
« perturbations » fait ici référence aux pertes de toutes sortes.
Les gains issus de
l’impression de monnaie à partir de rien sont devenus la norme. Tout le monde
y est habitué. Ils ont permis aux gros joueurs de Wall Street de s’enrichir.
Personne ne peut imaginer un scénario différent. La situation ne devrait
apparemment pas pouvoir changer.
Oubliez la débâcle sur les
revenus. Oubliez le taux de chômage, le manque d’investissements des entreprises
sur autre chose que leurs propres actions, les chiffres des ventes au détail
et les licenciements sur les secteurs technologique et de la vente. Oubliez
les prix des actions, les distorsions et les mal-investissements. Tant que la
Fed imprimera suffisamment d’argent, les prix des actifs continueront de
grimper. Et c’est apparemment tout ce qui compte.
Jusqu’où sommes-nous tombés en
tant qu’investisseurs, traders et preneurs de risques sous la tutelle de la
Fed qui ne consiste qu’en l’impression de toujours plus de monnaie ?
Aujourd’hui, les « preneurs de risques » s’attachent aux jupons de
la Fed et mendient leur pain quotidien.
En termes de statistiques, les
actions héroïques de la Fed ont conquis la récession il y a des années.
L’économie est repartie, et le taux de chômage a baissé. Mais ce ne sont que
des statistiques. Une majorité d’Américains ne parvient pas à joindre les
deux bouts, bien loin de Wall Street et de la Silicon Valley. Je vous
conseille de lire ceci : A
Very Unfinished Recession, For Most Americans