La
« Magna Carta » (1215) a été le premier
document imposé à un roi anglais par un groupe de ses sujets
(les barons) en vue de limiter ses pouvoirs par la loi et de proteger leurs
privilèges (www.wikipedia.org).
Imaginons
le président Obama à la place du roi d’Angleterre et que
le groupe du G-20 qui se réunit régulièrement représente
les barons d’Obama. Les barons d’aujourd’hui, –les
présidents des pays du G-20-, sont très affairés. Ils ne
sont pas satisfaits de la manière dont le roi Obama procède.
Malheureusement, ils n’ont pas la jugeote d’exiger ce dont ils
ont réellement besoin, c'est-à-dire un retour à
l’étalon or. Mais peut-être n’ont-ils pas la jugeote
nécessaire parce qu’ils ignorent que c’est d’un
retour à l’étalon or dont ils ont besoin.
La
profession d’économiste a été réduite
à néant par les interférences de la profession bancaire
dans la discussion publique sur les problèmes économiques
à un point tel que même les conseillers des barons ont
oublié ce qui les a conduit dans la triste situation où ils se
trouvent.
Observons
le graphique ci-dessous:
Nous
pouvons constater que tout le commerce mondial se déroule de
manière ordonnée sous le système de Bretton Woods,
établi en 1944 comme base du système monétaire mondial
depuis 1944, et ceci jusqu’en 1971.
Sous
Bretton Woods l’or, mais également en lieu et place de
l’or les dollars, étaient réputés être un
moyen d’équilibrer les balances commerciales. Le système
marchait bien mais les graines de sa destruction ultime avaient
été placées dans la fameuse formule de Bretton Woods :
« les dollars en lieu et place de l’or ».
Cette
formulation laissa la porte ouverte à l’expansion du
crédit par les Etats-Unis, leur permettant d’importer plus
qu’ils ne vendaient à l’étranger et de payer le
déficit commercial ainsi créé au moyen de dollars papier.
Nous pouvons dire que les Etats-Unis ont utilisé un effet de levier
financier sur leur énorme réserve d’or (plus de 20 000
tonnes) en payant leur déficit commercial en dollars et en conservant
leur or.
Tant
que les USA ont essayé de maintenir leurs réserves et
d’honorer leur engagement de livraison d’or aux banques centrales
sur simple demande de ces dernières au taux de 35 $ l’once,
l’économie mondiale a évolué assez
régulièrement. L’expansion du crédit était
assez modeste au regard de l’engagement pris à Bretton Woods.
Les déficits et les excédents commerciaux étaient
maintenus bas par l’exigence d’équilibrer les dettes et
les crédits en or ou en dollars qui étaient
considérés comme « aussi bons que
l’or ». Il n’existait pas de
« déséquilibres » chroniques ou
exagérés dans le commerce mondial, ou comme on les nomme
aujourd’hui de déficits commerciaux chroniques de la part de
certains pays comme les Etats-Unis. Il n’existait pas non plus « surplus »
commerciaux chroniques de la part de certains pays exportateurs comme la
Chine ou d’autres pays asiatiques non plus.
Les
déficits commerciaux devaient être équilibrés,
c’est à dire que l’on devait les régler. Les payer.
Et
c’est pour cette raison que la ligne qui représente les
réserves internationales des banques centrales du monde entier reste
quasiment plate jusqu’en 1971.
Cependant,
quelques années avant 1971, comme observé sur le graphique, les
Etats-Unis ont commencé à utiliser un levier financier excessif
sur leurs réserves d’or. Ils ont distribué trop de
« je vous dois » (« I Owe You », formule
inscrite sur les dollars) au monde alors qu’ils utilisaient
l’expansion du crédit pour financer la guerre du Vietnam et la
« Grande Société » de Lyndon B. Johnson.
En
1968, la France n’a plus souhaité augmenter ses réserves
de dollars et a exigé son or. Des rumeurs de dévaluation du
dollar par rapport à l’or ont commencé à circuler.
La France voulait une compensation de la dette américaine et le seul
moyen pour les Etats-Unis de rembourser leur dette commerciale était
de rassembler de l’or en échange de ses propres dollars. Les
dollars n’étaient pas considérés comme un moyen de
règlement de la dette satisfaisant!
La
crise a explosé le 15 août 1971 quand Nixon, de manière
assez surprenante, a décidé de renier le Traité de
Bretton Woods et a refusé de convertir les dollars détenus par
les banques centrales contre de l’or. La décision qui
était attendue était celle de la dévaluation du dollar
– à 70 $ l’once- mais ce n’est pas ce qui a eu lieu.
En refusant de dévaluer et en se contentant de fermer le
« guichet de l’or », le monde entier a
été jeté dans un monde utilisant exclusivement de la
monnaie à cours forcé.
Depuis
ce jour fatal, il n’y a plus eu de règlement c’est
à dire d’équilibrage de l’ensemble des dettes
internationales.
Nous
sommes menés à croire que le paiement en dollars constitue un
règlement, un équilibrage mais cela est une erreur. Il
n’existe pas de « règlement ou d’équilibrage »
autre que l’or. La preuve : Lorsque les banques centrales
reçoivent des dollars, elles les échangent contre des bons du
Trésor et autres obligations américaines qu’elles
estiment être de bons débiteurs. (L’Euro est maintenant
dans le même système). La dette créée par les
déficits commerciaux n’est pas éteinte dans le monde
actuel. Elle demeure dans les livres de comptes des banques centrales comme
Réserves, sous forme d’obligations qui sont des instruments de
la dette.
Notez
s’il vous plait le contraste sur le graphique entre la période
avant 1971 et la période postérieure allant
jusqu’à nos jours. Les réserves ont explosé !
Les
réserves ont explosé parce qu’il n’y a pas eu lieu
de “régler” les soldes commerciaux. Depuis que le monde a
accepté la décision de Nixon de ne pas régler ces soldes
à l’aide de l’or mais d’accepter également
les dollars en « paiement » des déficits
commerciaux, un désordre complet s’est installé. Les
soi-disant réserves » sont énormes -7 200
milliards – et rien ne marche. Toutes ces
« réserves » sont en fait des dettes, dues
principalement par les Etats-Unis.
Jusqu’en
2007, les Etats-Unis ont traversé une période faste: il leur
était possible de se comporter comme un adolescent jouissant d’une
vaste fortune: les dollars en quantités faramineuses, imprimés
par la Réserve Fédérale et le Trésor ont
été dépensés pour acheter tout et n’importe
quoi afin de satisfaire le consommateur américain. Une expansion
illimitée du crédit !
Désormais,
les barons du groupe des 20 se réunissent régulièrement avec
le roi Obama. Le monde se disloque mais il semble que personne ne sache quoi
faire pour exprimer ce qui ne va pas.
Or
la raison des déséquilibres du monde est toute simple :
il n’existe qu’une seule et unique manière de
revenir à un monde dans lequel les déficits commerciaux sont
réglés, cet cette manière impose que le règlement
des dettes soit effectué en or.
Ce
fait élémentaire semble dépasser les capacités de
compréhension de la plupart des barons pour l’instant.
Cependant, les barons chinois et russes y viennent. La vérité
se fait jour : l’or doit être utilisé pour
régler les dettes et rien d’autre ne pourra le remplacer.
La
création d’une nouvelle monnaie mondiale ne permettra pas de
solder les échanges non plus. La création d’une nouvelle
monnaie mondiale signifiera simplement que les dettes provenant des
déficits commerciaux seront monétisées avec de nouveaux
instruments de dette, et ce quelque soit l’instance émettant ces
nouveaux instruments. Cette monnaie ne sera qu’un instruments de dette
supplémentaire. Or le déficit commercial ne peut être
réglé par aucun instrument financier si pompeux soit son nom.
Seul l’or peut équilibrer une telle dette.
Ainsi,
une nouvelle monnaie mondiale, si ingénieuse soit-elle ne nous
mènera pas à un monde équilibré. Tous les
conflits seront simplement redirigés vers une nouvelle institution qui
administrera cette nouvelle monnaie mondiale. Les conflits vont demeureront
et augmenteront en importance.
Un de ces jours,
les barons vont finalement se réveiller et exiger une nouvelle Magna
Carta du roi, –ou de la personne ou de l’institution qui
reprendra le pouvoir du présent roi- , une demande qu’il ne sera
plus en état de réfuser : le commerce international devra
être soldé et non pas monétisé sous forme d’instruments
de dette. L’étalon
or devra être remis en œuvre.
Ce sera une
nouvelle « Magna Carta », la seule qui pourra
protéger les barons des exactions du roi.
Hugo Salinas Price
Président de la « Mexican Civic
Association Pro Silver »
www.plata.com.mx/plata/
Egalement
par Hugo Salinas Price
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