C’est peut être une des plus grandes ironies qui
soient jamais sorties de Washington.
La semaine dernière, le Congrès a simultanément
pilonné les joueurs de baseball qui avaient utilisé des dopants
pour améliorer leurs performances et ont fait exactement cela à
l’économie. Suis-je le seul à en rire ?
En réalité, le marasme actuel de
l’économie américaine est uniquement la
conséquence d’années d’utilisation de dopants sous
la forme de crédit facile et d’immobilier en hausse perpétuelle. Au lieu de prendre une nouvelle
seringue, le congrès devrait demander aux américains ce
qu’il exige des joueurs : jouez selon vos moyens naturels.
Malheureusement, pour ce qui est du cas de l’économie, le
patient est déjà tellement intoxiqué que les prochaines
doses risquent bien de le précipiter aux urgences.
Le projet de “stimulus économique”, qui a
suscité tant d’éloges, vient de devenir loi, et les
seules voix que l’on a entendu pour s’y opposer étaient
celles qui disaient qu’il n’allait manquait
d’ambition. Porte parole de
ceux qui sont totalement opposés à ce projet, je pense que l’aspect le plus
significatif de ce projet est qu’il crée une nouvelle
méthode pour injecter de l’inflation dans le système.
Auparavant, le gouvernement utilisait largement l’arme des
taux d’intérêt pour stimuler l’économie quand
il le souhaitait. De cette manière, la croissance de la masse
monétaire, aussi appelée inflation, est conduite par le
système bancaire. La Banque Centrale met du crédit peu cher
à la disposition des banques, qui prêtent ces nouveaux fonds ou
les utilisent pour acheter des actifs à plus forte
rentabilité. Le prix des
actifs tels que les actions, les obligations et l’immobilier, est de cette
manière stimulé à la hausse. L’impact sur les prix
à la consommation ne vient que bien plus tard.
Aujourd’hui toutefois, le mécanisme de la baisse
des taux devient insuffisant, principalement parce que les banques sont
tellement gonflées d’actifs présentant des garanties
douteuses que peu d’entre elles peuvent envisager d’en acheter
plus ou d’étendre du crédit à leurs clients (et ce
quel que soit le prix auquel ce crédit pourrait leur être
fourni). Le gouvernement opte
donc pour une approche beaucoup plus directe. En imprimant de l’argent
et en l’envoyant directement à ses citoyens, le
« plan de stimulation économique »
s’épargne le passage par le grossiste que sont les banques et
administre la drogue de l’inflation directement aux consommateurs.
Si on pouvait résoudre les problèmes financiers
simplement en imprimant de l’argent, la FED pourrait envoyer 10
millions de dollars à chaque citoyen et nous pourrions nous prendre
notre retraite en masse aux Caraibes. Malheureusement, injecter plus
d’argent à la poursuite d’une quantité fixe de
biens réels a pour simple conséquence de pousser les prix
à la hausse et ne résout en rien les problèmes
économiques de fond.
Puisque cet argent ira directement dans de la consommation, sans
passer d’abord par les marchés d’actifs, les effets sur la
hausse des prix des biens de consommation seront bien plus rapides.
Ce placebo d’inspiration politique ne fera rien pour
résoudre les maux de l’économie américaine. La
consommation additionnelle va simplement exacerber les
déséquilibres, permettre aux problèmes sous jacents
d’empirer, et rajouter de la pression à la hausse des prix
à la consommation ainsi, éventuellement, qu’aux taux
d’intérêts à long terme. L’échec du plan de
stimulation gouvernemental aura pour conséquence que le gouvernement,
ainsi que les cerveaux de Wall Street, concluront que ce plan était
trop faible. Leur prochaine solution sera d’en administrer une dose
plus importante.
Mon pronostic est qu’au cours de ces prochaines
années, des doses de plus en plus puissantes de “stimuli”
ne pourront pas faire redémarrer l’économie. Alors que la
récession s’aggravera, que le dollar se dirigera vers le bas,
que les prix à la consommation monteront et que les taux
d’intérêts à long terme s’envoleront, les
politiciens et les économistes chercheront des boucs
émissaires. Très peu, probablement aucun, attribueront les
problèmes aux effets toxiques du stimulus injecté.
Cependant, comme pour toutes les drogues, le risqué le
plus important est l’overdose.
En termes monétaires l’overdose s’appelle
hyperinflation, qui détruira probablement notre économie. J’ai pour plus cher espoir
qu’un diagnostic correct soit fait avant que nous n’arrivions
à ce point de non retour. Si cela implique une récession, tant
pis, et en termes de baseball peut être que de passer temporairement en
seconde ligue nous ferait du bien.
Bien que personne n’apprécie les effets secondaires
d’une économie qui ralentit fortement, cela vaut certainement
mieux que de devoir transporter notre argent avec des brouettes.
Peter D. Schiff
Président,
Euro Pacific Capital, Inc.
10 Corbin
Drive, Suite B
Darien,
Ct. 06820
Tel :
(1) 203-662-9700
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Peter Schiff est contributeur à 24hGold.com. Les vues
présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il
soit nécessaire de faire une mise à jour. Les articles
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réaliser un quelconque investissement. L’auteur, 24hGold ainsi que
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