Les océans recouvrent 70% de
notre planète – et 98% de l’eau disponible à la surface de la Terre se trouve
dans les océans. Ce qui fait que 98% de l’eau dont nous disposons ne peut
être bue ou utilisée pour irriguer les terres agricoles.
L’eau douce ne représente que 2%
des réserves d’eau dont nous disposons sur la Terre. La vaste majorité de ces
réserves d’eau douce est gelée et prise au piège dans les calottes glaciaires,
ainsi que la nappe glaciaire et les glaciers du Groenland. Une fois que cette
glace fond, elle se trouve contaminée par l’eau de mer, soit en s’écoulant
directement dans les océans, soit en se jetant dans un océan via un ruisseau
ou une rivière.
Les réserves d’eau douce
disponibles, ou 0,36% de l’eau disponible sur Terre, se trouve en souterrain
dans des puits et des aquifères, et à la surface de la Terre dans les lacs et
les rivières.
Lorsque les glaciers
auront fondu et auront cessé d’exister, un grand nombre de lacs ne seront
plus composés que de neige fondue - écoulements – et d’eaux de pluie. Leur
alimentation ne dépendra plus que des précipitations, ce qui pour les climats
les plus chauds n’est ni efficace ni durable.
« Dans de nombreuses
régions du monde, et notamment dans les régions les plus sèches, il y a bien
plus d’eau utilisée que d’eau disponible sur une base annuelle et
renouvelable. Les précipitations, les fontes de neige et les rivières ne suffisent
plus à alimenter la demande des sociétés en or. Parce que l’écart entre l’offre
et la demande est souvent couvert grâce à des eaux de surface
non-renouvelables, notamment en période de sècheresse, les plus gros
aquifères seront vides d’ici quelques décennies. Le mythe des réserves d’eau
illimitées qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui doit prendre fin » - James Famiglietti,
hydrologue au laboratoire Jet Propulsion de la NASA, dans Nature Climate Change.
Les aquifères d’eau douce sont
aujourd’hui l’une des ressources naturelles les plus importantes du monde.
Mais ces dernières décennies, le rythme auquel nous les utilisons a plus que
doublé. Ces réservoirs souterrains sont essentiels à la vie sur notre
planète. Ils alimentent les rivières, les marécages et les écosystèmes, et
résistent à l’affaissement des terrains et à l’intrusion d’eau salée.
GRACE
L’expérience de la NASA,
baptisée Gravity Recovery and Climate Experiment (GRACE), enregistre à l’aide
de satellites les anomalies gravitationnelles de la Terre liées à l’évolution
des réserves d’eau disponibles.
Des hydrologues ont combiné les
informations relevées par GRACE à l’humidité des sols et à d’autres données
diverses pour isoler les évolutions en matière de réserves d’eau
souterraines. Ils ont établi un rapport de contrainte qui compare la vitesse
de déclin des réserves souterraines à la durée nécessaire au
réapprovisionnement des aquifères. Sur les 37 aquifères étudiés, 16
présentent des tendances positives, et 21 présentent des tendances de déclin.
21 des 37 plus gros aquifères du
monde perdent plus d’eau qu’ils n’en gagnent.
Comptent parmi eux :
- Le système
aquifère arabe, qui alimente l’Arabie Saoudite, la Syrie, l’Irak et el
Yémen
- Le bassin du Murzuk-Djado,
au nord de l’Afrique
- Le bassin
Indus, qui alimente l’Inde et le Pakistan
- Le système
aquifère de la vallée centrale, en Californie
Une majorité des aquifères qui
présentent une tendance positive sont situés dans des régions couvertes de
forêts et dans lesquelles il pleut beaucoup. Mais une majorité des aquifères
soumis à une forte ose de stress sont situés dans des régions de pâturages et
de terres agricoles.
Sur les 21 aquifères dont les
réserves en eau diminuent, huit sont soumis à un niveau de stress excessif et
ne sont quasiment pas alimentés par des apports naturels, et cinq
enregistrent des apports minimes.
Le système
aquifère arabe est une source d’eau importante pour plus de 60 millions
de personnes, et est le bassin aquifère le plus compromis au monde. Le basin
Indus, au nord-ouest de l’Inde et au Pakistan, est le deuxième aquifère
le plus menacé. Il est suivi du Murzuk-Djado, au nord de l’Afrique, et du
système aquifère de la vallée centrale, en Californie, largement utilisé pour
l’irrigation.
Pour beaucoup, une
planète sans eau douce
Nous sommes aujourd’hui 7,3
milliards de personnes à nous partager les ressources en eau de notre
planète. D’ici à 2050, les Nations-Unies s’attendent à ce que la population du monde
atteigne 9,7 milliards de personnes. En 2050, il faudra peut-être 50% d’eau
supplémentaire pour nourrir toutes les bouches.
A l’heure actuelle, un milliard
de personnes se couchent tous les soirs avec le ventre vide.
Dans les pays en
développement, environ un enfant sur 15 meurt avant l’âge de cinq ans,
généralement pour des raisons alimentaires. Quelqu’un meurt de faim quelque
part dans le monde toutes les 3,6 secondes – et majoritairement des enfants
de moins de cinq ans.
90% de la croissance de la
population attendue d’ici à 2050 devrait être enregistrée dans les pays en
développement.
Cela signifie que des centaines
de millions de personnes supplémentaires souffriront des pénuries de
ressources essentielles à leur survie – eau, nourriture et vêtements.
Conclusion
La vie humaine, sur notre
planète, dépend de nos réserves d’eau douce.
Une majorité des aquifères
indiens, comme l’aquifère de la plaine de la Chine du Nord, sont
renouvelables. Lorsqu’ils se vident, le taux maximum d’extraction est
automatiquement réduit pour correspondre au taux de remplissage.
Pour les aquifères fossiles tels
que l’aquifère Ogallala, aux Etats-Unis ou l’aquifère saoudien, un épuisement
force l’arrêt de toute activité d’extraction.
Les scientifiques ne savent pas
quelles quantités d’eau sont encore disponibles dans les aquifères du monde –
ils peuvent discerner des tendances mais ne peuvent pas déterminer les
volumes existants.
Nous avons besoin d’efforts coordonnés
pour déterminer quelles quantités d’eau il nous reste, quelles quantités nous
pouvons utiliser chaque année et de voir mis en place un plan d’action
global.
C’est du travail.
Mais les conséquences d’une
indisponibilité d’eau douce pour un pourcentage majeur de la population
mondiale et la possibilité d’un monde sans eau douce devraient tous nous
inquiéter. C’est quelque chose que je suis de près, et vous ?
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