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Une société axée sur le cobalt, qui profitera du boom des véhicules électriques

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Publié le 24 novembre 2017
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Les prédictions d’un véritable boom des véhicules électriques sont responsables de la récente flambée de la demande en cobalt, composant majeur des batteries à l’ion de lithium. Dans cet entretien avec The Energy Report, Anthony Milewski, directeur de Cobalt 27 Capital Corp., discute de la position unique de sa compagnie en tant que société à stratégie double purement axée sur le cobalt.

24hGold - Une société axée sur...

The Energy Report: Pourriez-vous d’abord nous parler de ce qui se passe aujourd’hui sur le marché du cobalt ?

Anthony Milewski: La semaine du LME a eu lieu il y a quelques semaines à Londres. Il s’agit d’un évènement au cours duquel producteurs et consommateurs de cobalt et d’autres métaux de base se réunissent. Les participants viennent du monde entier – Chine, Etats-Unis, Europe, Afrique.

Et nous assistons si je puis dire à la saison des amours du cobalt. Ce que je veux dire pas là, c’est que les contrats sur le cobalt sur typiquement des contrats à douze mois, bien qu’il existe quelques variations. Beaucoup de ces contrats à douze mois sont discutés au cours de cette semaine particulière. C’est une semaine très importante pour les consommateurs et les producteurs, qui se réunissent pour discuter de ce que des douze prochains mois auront en réserve pour le cobalt.

TER: Quelle a été la conclusion de cette réunion?

AM: Ce qui a été le plus marquant a été l’étendue de la nouvelle demande liée aux véhicules électriques. Toutes les réunions auxquelles j’ai participé ont vu mentionné l’impact des véhicules électriques et leur pénétration sur le marché du cobalt.

Ce dont on entend aussi beaucoup parler, c’est de l’offre future, de la sécurité de l’offre et de sa provenance, et de la capacité de l’offre à satisfaire la demande qui arrive sur le marché et continuera d’affluer ces prochaines années.

Et puis il y a aussi des questions éthiques quant au cobalt en provenance du Congo, et des discussions relatives aux mesures prises pour éviter que le cobalt issu de zones de conflit n’arrive pas dans les chaines d’approvisionnement. Tout le cobalt congolais n’est pas égal. Il y a d’excellents producteurs dans le pays, comme Glencore International Plc (GLEN:LSE), qui produisent un métal de haute qualité et digne de confiance. Les problèmes associés au cobalt issu de zones de conflit sont en revanche liés aux exploitations minières artisanales.

TER: Revenons-en à ce que vous avez dit en premier, au sujet des véhicules électriques. La croissance de l’importance des véhicules électriques est-elle le facteur principal derrière la demande projetée en cobalt ?

AM: Ce marché, jusqu’il y a très peu de temps, enregistrait une croissance modeste. Les industries des superalliages ont enregistré une croissance de 7 à 8% sur un an. Mais en raison du développement des véhicules électriques ces dernières années, nous avons pu nous faire une idée de ce à quoi pourrait ressembler l’avenir du cobalt. Pour donner de la perspective à tout cela, le marché dispose aujourd’hui de 100.000 tonnes de cobalt. Si vous croyez, comme beaucoup, que la pénétration des véhicules électriques sera de 8 à 12% d’ici à 2025, nous aurons besoin de quelque chose comme 200.000 tonnes de cobalt rien que pour satisfaire le marché des véhicules électriques. En d’autres termes, cette nouvelle demande est très importante, et aura un profond impact sur l’industrie.

On entend aujourd’hui parler de modification chimique des nouvelles batteries. Mais nous percevons aujourd’hui un très gros impact pour l’adoption et les ventes de véhicules électriques sur l’industrie.

TER: Pouvez-vous nous en dire plus quant à ce qui se passe dans le domaine des batteries, sur la manière dont la Chine se tourne peu à peu des batteries à l’ion de lithium en faveur de batteries au nickel-manganèse-cobalt, et de ce que cette transition signifie pour le cobalt ?

AM: Tout est question de distance parcourue. Les batteries à l’ion de lithium permettent de parcourir des distances de 50 à 80 kilomètres. Les nouvelles batteries peuvent permettre de parcourir, dans certains cas, jusqu’à 600 kilomètres. Cette transition concerne donc principalement les préférences des consommateurs, qui ont tendance à rechercher un véhicule capable de se rendre dans tous les endroits où ils ont besoin d’aller dans une seule journée. Une majorité des automobilistes ont aujourd’hui des besoins quotidiens en déplacement plus important que ce que peuvent offrir les batteries à l’ion de lithium.

Cette transition permet d’augmenter la distance pouvant être parcourue par ces véhicules, et fera certainement accélérer le rythme d’adoption des véhicules électriques, qui sont de plus en plus adaptés à notre mode de vie actuel. En d’autres termes, un véhicule électrique pourra être rechargé alors que vous serez au lit, la nuit. Et vous n’en serez pas impacté, parce qu’une recharge de batterie est suffisante pour vos besoins quotidiens. Vous pourriez même utiliser votre voiture plusieurs jours sans avoir besoin de la recharger.

TER: Et ces nouvelles batteries utilisent de grosses quantités de cobalt ?

AM: Il en existe aujourd’hui deux types. Il y a les batteries nickel-manganèse-cobalt, qui sont les plus utilisées sur le marché, et les batteries nickel-cobalt-aluminium, préférées par Tesla Motors Inc. (TSLA:NASDAQ). Le contenu en cobalt de ces batteries varie dépendamment du véhicule. Pensez à une batterie comme à un moteur. Avez-vous un V-6, un V-8 ou un turbo ? Il existe des batteries de différentes tailles et de différentes densités.

Mais le facteur le plus important ici, c’est le ratio. Le ratio nickel-manganèse-cobalt est de 6/2/2, 6 parts de nickel, 2 parts de manganèse, et 2 parts de cobalt. La prochaine génération de batteries, qui arrivera dans deux à quatre ans, sera composée de 8 parts de nickel, une part de manganèse et une part de cobalt.

TER: J’aimerais en revenir à quelque chose que vous avez dit un peu plus tôt, au sujet de la sécurité de l’offre. Que se passe-t-il avec l’offre de cobalt et le cobalt du Congo, et que cela signifie-t-il pour Cobalt 27 Capital Corp. (KBLT:TSX.V; CBLLF:OTC; 27O:FSE) ?

AM: Ce qu’il faut retenir à propos du Congo, c’est que le cobalt que contient votre véhicule électrique ou même votre téléphone portable, a été produit au Congo de manière équitable. Plus de la moitié de l’offre globale de cobalt provient du Congo.

Si vous achetez à un gros producteur, comme Glencore, vous n’avez pas de souci à vous faire. Mais ce qui pose problème, ce sont par exemple les allégations selon lesquelles certaines sociétés chinoises achètent du métal artisanal, qui termine ultimement dans des batteries.  

L’industrie prend aujourd’hui des mesures pour faire face au problème. Ce que j’ai pu observer ces dernières années, c’est que les plus gros fabricants automobiles du monde ont désormais une ou deux personnes chargées uniquement de s’assurer de la provenance de leur cobalt, et à ce que le métal d’origine non-éthique ne termine pas dans les chaines d’approvisionnement.

Il est intéressant de souligner que les fabricants automobiles ne fabriquent pas les batteries qu’ils utilisent. Des sociétés comme Panasonic Corp. (6752:TYO) se chargent de la fabrication des batteries qui terminent dans les véhicules électriques. C’est pourtant les sociétés automobiles qui vous vendent leurs véhicules qui se chargent de vérifier la provenance du métal utilisé dans les batteries. Je crois que des fabricants de batteries le font aussi. Il y a aussi des équipes déployées sur place, au Congo. L’industrie toute entière se mobilise.

TER: Votre société est entrée en bourse sur le TSX Venture Exchange en juin. Pouvez-vous nous en dire plus à son sujet ?

AM: Ayant moi-même fait l’expérience du marché haussier de l’uranium – et de l’uranium, qui était différent à bien des égards, notamment du fait qu’il était difficile d’investir directement sur la marchandise physique – et ayant fait l’expérience de la rareté de l’offre, j’ai réfléchi à la meilleure manière de m’impliquer sur le marché du cobalt.

Nous avons parlé des véhicules électriques. Il y a quelques années, je me suis dit qu’elles seraient un jour adoptées en masse, et qu’il m’était nécessaire de comprendre comment cette adoption affecterait les matériaux de base. Mais j’ai aussi compris que son impact sur ces matériaux se produirait à un taux de pénétration varié. Ce que cela signifie, c’est que les véhicules électriques vont ultimement impacter le cuivre, mais qu’il nous faudra pour ça encore attendre cinq ou six ans, parce que la pénétration des véhicules électriques n’est pour le moment pas suffisante.

En revanche, pour ce qui concerne le cobalt, l’impact en sera immédiat et exponentiel. C’est pour cela que j’ai cherché à m’investir sur son marché. Je me suis immédiatement rendu compte que jouer sur ce marché était quasiment impossible. Certaines grosses sociétés utilisent un petit pourcentage de leurs bénéfices avant intérêts, taxes, impôts et amortissements pour négocier du cobalt. Mais ça n’a pas fonctionné pour nous. Les sociétés d’exploration n’ont pour beaucoup pas satisfait notre profile risque, c’est-à-dire le risque binaire lié aux activités d’exploration.

Nous avons donc eu l’idée de marier un véhicule de type Uranium Participation Corp. (U:TSX) à l’innovation technologique de Wheaton Precious Metals Corp. (WPM:TSX; WPM:NYSE) ; afin de créer une sorte d’hybride soutenue par le cobalt physique et qui tirerait sa croissance d’importantes transactions de streaming.

TER: Vous possédez actuellement 2.000 tonnes de cobalt physique et un portefeuille de redevances et de streams, c’est correct ?

AM: Nous avons 2.160 tonnes de cobalt, soit si je ne m’abuse la plus grosse position globale sur le cobalt, exception faite des réserves stratégiques du gouvernement chinois. Nous avons quelques redevances. Je les perçois comme des options. Nous avons une stratégie de croissance qui se concentre sur les grosses transactions de streaming.

TER: Pouvez-vous nous en dire plus sur les redevances minières que vous avez, et la manière dont vous prévoyez d’en acquérir de nouvelles ?

AM: Les redevances et streams que nous possédons aujourd’hui sont des projets qui n’en sont qu’à leurs débuts. Mais notre stratégie, à partir de maintenant, sera d’investir dans des actifs producteurs, des actifs de long terme, qui produisent d’ores et déjà du cobalt et pourront fournir du métal à notre société dans le futur, ainsi qu’ajouter à notre capitalisation boursière et à nos bilans. Notre société se concentre sur l’exécution de son plan d’affaires, et son plan d’affaires inclue les transactions de streaming.

TER: Quand vous avez intégré le marché bousier en juin dernier, vous avez complété une émission publique de 200 millions de dollars. Vous avez récemment déposé un prospectus préalable de 300 millions de dollars. Qu’est-ce que tout cela signifie ?

AM: Comme nous venons de le voir, notre stratégie est une stratégie de croissance. Comme pour toute stratégie de croissance, il est nécessaire de lever du capital. Une structure de capital responsable inclue un prospectus préalable, qui permet d’agir rapidement dès que des opportunités se présentent. Ce prospectus est en place afin que notre société soit capable d’agir dans le cadre de n’importe quelle transaction de streaming susceptible de se présenter.

TER: Pouvez-vous nous en dire plus quant à l’équipe de direction de Cobalt 27 ?

AM: Justin Cochrane en est le président et directeur des activités scientifiques. Il se charge depuis le début des opérations de streaming. Il a travaillé pendant une décennie pour une banque d’investissement au Canada, avant d’être employé par Standstorm Gold Ltd. (SSL:TSX; SAND:NYSE.MKT) dans le cadre de l’équipe de développement de la société. Sandstorm est une société de streaming et de redevances. Il a effectué quelque chose comme 40 à 50 transactions de streaming, pour des sommes substantielles. Il est perçu comme un expert de son secteur, et a une valeur inestimable pour notre compagnie.

Nick French est un directeur. Il est probablement l’un des plus gros négociants de cobalt du monde, et est connu depuis vingt ans. Il sait comment fonctionne le marché, et comprend parfaitement l’environnement commercial.

Je suis directeur et PDG. J’ai passé le plus gros de ma carrière dans les fonds miniers. J’ai participé à de nombreuses transactions. Et je suis capable de créer de la valeur pour les actionnaires au travers de mes talents d’investisseur.

J’aimerais aussi souligner que nous avons un directoire indépendant. L’un de nos membres, Frank Estergaard, est partenaire de KPMG depuis 37 ans. Nous avons aussi des gens comme John Kanellitsas de chez Lithium Americas Corp. (LAC:TSX; LHMAF:OTCQX), Jon Hykawy, un analyste très connu, et Nick French, qui compte parmi nos directeurs.

Nous avons également un conseil consultatif sophistiqué, qui inclut entre autres le Dr. Prabhakar Patil, ancien PDG de LG Chem Ltd. (051910:KSE; 051915:KSE; LGCLF:OTCPK), ainsi que Ted Miller, membre de l’équipe de développement de batteries de Ford Motor Co. (F:NYSE). Nous avons recruté des spécialistes de l’industrie des batteries, et si nous avons une quelconque question quant à un gisement de nickel latéritique, dont le cobalt est souvent un sous-produit, nous la posons directement à Phil Day. Il est considéré comme un expert du nickel, et compte parmi les membres de notre conseil consultatif. Si quelqu’un me pose une question quant à une batterie, je la transmets au Dr. Patil.

TER: Y-a-t’il des catalyseurs de court ou moyen terme que les investisseurs devraient observer ?

AM: J’observerais le prix du cobalt. Je regarderais ce que font les grosses sociétés automobiles. Je suivrais les annonces faites quant à ce nouveau modèle de transport et aux ventes de véhicules électriques, parce que ce sont là des indicateurs fiables pour le cobalt. Vous pourriez tirer profit de telles observations, parce que des annonces pourraient être publiées avant une grosse avancée de prix sur le marché du cobalt. Quand le prix du cobalt monte, nos actions en sont impactées, et nous finissons par grimper. Si vous disposez d’une information qui vous offre un aperçu de ce qui se passera en termes de taux d’adoption des véhicules électriques, alors vous disposez d’une base qui vous permettra d’observer le marché du cobalt dans son ensemble, qui ultimement aura des répercussions sur nos actions.

TER: Merci pour votre participation, Anthony.

Anthony Milewski, directeur de Cobalt 27 Capital Corp., a beaucoup d’expérience dans l’industrie minière, en tant que directeur, conseiller, fondateur et investisseur. Il a été très actif  dans l’industrie des métaux utilisés dans la fabrication de batteries, dont le cobalt, et est aujourd’hui un négociant de cobalt.

 

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