L’effondrement des
marchandises pourrait être en passe de faire de sérieuses victimes :
Freeport-McMoRan
Inc:: Les coups ne cessent plus de pleuvoir
Freeport-McMoRan
(NYSE:FCX) enregistre un début d’année difficile, ses actions ayant perdu 40%
en un peu plus d’une semaine. La société est confrontée à un barrage de
mauvaises nouvelles, la plus récente étant une nouvelle réduction de ses
prévisions par un analyste. Ce début d’année mouvementé, qui fait suite à une
année 2015 assez rude, pousse un grand nombre d’investisseurs à se demander
si elle pourra survivre jusqu’à 2017.
La faiblesse du prix du
cuivre est cette année ce qui pèse le plus lourd sur les actions de
Freeport-McMoRan. Leur prix a déjà atteint un record à la baisse sur six ans
en raison des inquiétudes quant au ralentissement économique de la Chine, qui
est le plus gros marché global pour le cuivre. Un cuivre à moins de 4,5
dollars par kilo remet en question la capacité de Freeport-McMoRan à générer
suffisamment de revenus pour rembourser sa dette et financer ses projets de
dépense de capital. Ces projets reposent sur un prix du cuivre de 4,5 dollars
le kilo et d’un prix du baril de pétrole de 45 dollars pour l’année 2016. A
l’heure actuelle, le cuivre est légèrement inférieur à ce prix, et le baril
de pétrole se rapproche des 30 dollars.
Cette faiblesse des prix
pèsera non seulement sur les flux de trésorerie de la société, mais aussi sur
la valeur des actifs liés au cuivre et au pétrole. Il est donc de moins en
moins tentant pour Freeport-McMoRan de continuer d’accumuler de la dette. Les
valeurs des actifs ont plongé si rapidement qu’un analyste du nom de
Jefferies est d’avis que « la fenêtre d’opportunité qui aurait permis à
Freeport-McMoRan de rééquilibrer ses bilans s’est refermée ». La
société, après une année entière passée à chercher des alternatives, n’a
toujours pas trouvé de solution pour ses projets liés au gaz et au pétrole.
La
dette de Glencore atteint un record sur six ans avec la chute du prix du
cuivre
(Bloomberg) – Le coût de
l’assurance de la dette de Glencore Plc contre un défaut potentiel est passé
à un record sur six ans face à l’effondrement continu du cours du cuivre.
Les swaps de défaut de
crédit du négociant et producteur minier ont gagné plus de 946 points de base
pour atteindre un niveau record depuis le mois d’avril 2008, selon des
données publiées par S&P Capital IQ's CMA.
L’effondrement des prix
des marchandises pèse lourd sur Glencore, qui a été obligée d’annuler un
versement de dividendes, de vendre de nouvelles actions et de vendre une
partie de ses actifs afin de réduire sa dette et de conserver sa note
d’investissement. Le prix du cuivre a atteint un record à la baisse sur six
ans dans le cadre d’un effondrement des prix des métaux né de l’inquiétude
face à la baisse du taux d’inflation en Chine, qui pour beaucoup devrait
entraîner un ralentissement de la demande du plus gros consommateur mondial
de matières premières.
« Les niveaux de
CDS sont alimentés par les prix des marchandises et, dans le cas de Glencore,
par celui du cuivre en particulier », a expliqué Max Mihm, gestionnaire
de portefeuille basé à Francfort, à Union Investment, qui détient parmi ses
271 milliards de dollars d’actifs des actions Glencore. « Si les prix
continuaient de plonger, Glencore devra en faire bien plus pour protéger sa
note d’investissement ».
Un grand nombre de
sociétés minières majeures et diversifiées produisent de l’or et de l’argent
en tant que sous-produits. Si une mine de cuivre venait à fermer en raison de
la baisse du prix du métal, des autres métaux sortiront également du
processus de production, et leur prix pourrait en conséquence grimper.
Jusqu’ici, tout va bien pour les avocats de l’or.
Mais les adeptes des
sociétés minières dîtes de streaming, dont le
rédacteur de cet article, ne savent que penser du carnage qui se
développe sous leurs yeux. Beaucoup de sociétés minières sont au bord de la
banqueroute et doivent vendre leur or et leur argent à des sociétés de
streaming en échange de gros versement d’avances. Cet argent représente un
risque.
Franco Nevada, la plus
grosse société de streaming, a récemment versé à la société minière
canadienne Teck
Resources 610 millions de dollars pour une part future de la production
de sa mine péruvienne. La deuxième plus grosse société de streaming, Silver
Wheaton, a versé à Glencore
et Vale
plus d’un milliard de dollars pour la production future d’or et d’argent de
certaines de leurs mines.
Que se passerait-il si
l’une de ces sociétés se retrouvait en banqueroute ? Ce n’est pas facile
à dire, mais cela ne pourrait pas être de bon augure pour les sociétés de
streaming qui lui seraient rattachées.
Le marché baissier
interminable des métaux précieux génère une série continue de faillites de
sociétés plus petites, dont certaines sont les partenaires de sociétés de
streaming. Plus récemment, Rubicon
Gold a plongé jusqu’au niveau zéro après avoir annoncé que ses réserves
étaient en fait de seulement un dixième de ce qui avait été originalement estimé.
La société de streaming Royal Gold lui a prêté 75 millions de dollars.
Mais voyons les choses
du bon côté. Les sociétés de streaming sont diversifiées, et leurs contrats
sont éparpillés tout autour du monde. L’échec d’une société minière quelle
qu’elle soit ne représente donc pour elles pas une menace existentielle. Il
est, en revanche, un problème de moyen terme pour les acheteurs de leurs
actions. Ainsi qu’une opportunité de long terme si les sociétés de streaming
se retrouvaient emportées dans le carnage général.