Je pense que nous vivons l’ère de la déplétion pétrolière et que cette
déplétion est masquée par la crise économique actuelle qui, en ralentissant
la croissance, fait peser à la baisse sur la demande en énergie.
Je pense que se joue une guerre d’une extrême complexité entre les
Etats-Unis, les Saoudiens et les pays membres de l’OPEP, les grands banquiers
US sans oublier les grandes compagnies comme Exxon et celles que l’on a
appelées il y a fort longtemps les 7 sœurs.
Oui tout cela est très complexe et il est très difficile de savoir ce qui
va se passer à très court terme, mais à moyen-terme la réalité physique
reprendra ses droits et la réalité physique est simple, il y a de moins en
moins de pétrole pas cher et facilement accessible. Toutes les nouvelles
sources sont et seront de plus en plus coûteuses et difficiles à exploiter.
Le pétrole reste indispensable au modèle économique de croissance actuel
(même si j’appelle de mes voeux un autre modèle justement). La seule solution
pour que le pétrole reste durablement à des prix bas est une récession
économique. La moindre croissance réelle propulsera les prix au delà des 100
dollars fracassant par la même occasion toute velléité de reprise de
l’économie mondiale.
Plus précisément, le représentant du premier producteur pétrolier de
Russie prédit la hausse des prix du pétrole dans un futur proche, notamment
jusqu’à 100 dollars le baril en 2016.
« Le marché du pétrole est bien compréhensible et prévisible »,
a expliqué M. Fedoun. « L’année prochaine, on assistera à une
dynamique ascendante. Je peux parier que le pétrole atteindra 70, 80, ou même
100 dollars le baril, mais la volatilité restera forte », a-t-il précisé
dans un article paru dans le journal du groupe médiatique russe RBC.
Selon lui, le fait que l’on s’attend à une baisse ultérieure des prix du
brut, ou à leur stagnation au niveau actuel, relève des mythes répandus
concernant le marché du pétrole.
Les prix du pétrole se forment en fonction de l’offre et de la
demande
Selon le premier mythe, les prix sur le marché de l’or noir sont
conditionnés par l’offre et par la demande, mais ce mythe est contredit par
la statistique disant que plus de 60% de l’offre se concentrent sur les pays
proche-orientaux.
Ce n’est pas un « marché » au sens propre, mais un
« oligopole où les acteurs principaux établissent le prix », a
observé le représentant de Lukoil.
La production des huiles de schiste est très rentable
Le deuxième mythe porte sur la grande rentabilité de la production des
huiles de schiste. En fait, en calculant l’équilibre de rentabilité des
entreprises-productrices d’huiles de schiste, on a l’habitude de tenir
compte uniquement des dépenses d’exploitation, oubliant les dépenses
d’investissements nécessaires pour augmenter la production, ainsi que les
impôts et le coût du capital financier.
La croissance économique de la Chine ralentit
Le dernier mythe par lequel les analystes se laissent souvent guider
concerne le ralentissement de la croissance économique de la Chine.
Depuis 2005, les discussions dans tous les forums économiques gravitent
autour de l’économie chinoise et de son avenir.
Pourtant, les malheurs arrivent d’où on ne s’y attend pas. Dans ce
contexte, on peut citer en exemple la faillite de la banque
d’investissement multinationale Lehman Brothers, en 2008.
Quant à la Chine, son économie pourrait légèrement ralentir, tout en gardant
pour autant sa dynamique ascendante, selon M. Fedoun.
L’optimisme de M. Fedoun pour l’avenir du pétrole ne coïncide pourtant pas
avec l’opinion des autorités, tant russes qu’étrangères, et il ne nous reste
ainsi qu’à espérer mieux dans le contexte actuel toujours tendu.