Le libéralisme
se développe progressivement et se sert beaucoup d’Internet pour y parvenir.
Certains anarchistes vont même jusqu’à estimer qu’Internet est l’outil rêvé pour
se passer définitivement d’État. Le mouvement open source fait
partie de ceux-là. Il est assez politisé et plusieurs de ses
thuriféraires les plus médiatiques sont des libertariens. Ce mouvement
s’oppose aux droits d’auteur et brevets. Il a réussi à prouver qu’on pouvait
faire des profits et donc être incité à innover sans ces monopoles conférés
par la puissance publique.
Le célèbre
site Wikipédia a d’ailleurs été fondé par un Hayékien
très influencé par la théorie de l’ordre spontané du dit auteur. Il a cherché
à utiliser cette spontanéité pour créer la plus grande encyclopédie en ligne.
Certes, ce
réseau informatique mondial aide également les gouvernements à surveiller
leurs citoyens. La lecture du livre Menaces sur nos libertés de Julian
Assange est, à ce sujet, particulièrement révélatrice. Un géant comme Google
n’a pas été en reste dès qu’il s’est agi d’épauler le gouvernement américain
dans la mise en place d’un « totalitarisme doux ».
Plus
inquiétant encore est de voir un combattant de la liberté comme Edward
Snowden être obligé de se cacher en… Russie,
ce qui est un beau pied de nez à une histoire pas si ancienne au cours de
laquelle les États-Unis ont été perçus comme une terre de refuge pour les
anciens dissidents soviétiques malmenés
par l’U.R.S.S. qui souhaitait les faire taire.
Mais, de
l’autre côté, Internet offre un espace de protestation savoureux à ceux qui,
comme les libéraux, souhaitent protester contre l’empiètement progressif des
libertés civiles.
Dernièrement,
un réseau qui comptera probablement dans les années à venir a été créé :
Liberty.me. Son fondateur est très connu dans
les milieux libertariens. Il s’agit de Jeffrey Tucker, l’homme qui a
contribué à faire rayonner plus encore les œuvres d’Henry Hazlitt et qui,
dans le même temps, est conscient de la place de la tradition libérale
française puisqu’il raffole de Bastiat, Destutt de Tracy et Say.
Liberty.me est
un réseau social et une plate-forme de publication en ligne pour les esprits
libres. Le but de Jeffrey Tucker était de créer une plateforme de qualité. Pour
cela, il a lancé un appel de fonds qui a rempli toutes ses promesses
puisqu’en moins de six semaines, il a récolté plus de 125 000 $ ...
preuve qu’il ne s’agit pas d’un énième réseau social sans valeur ajoutée.
Intellectuel
renommé, Jeffrey Tucker ne se contente pas de gérer liberty.me. Il y écrit
également des chroniques. L’une
d’entre elles a trait au mot « libéralisme » qui a été dévoyé
aux États-Unis. Il souhaite qu’il ne soit plus réapproprié par des étatistes.
Dans une autre
chronique publiée en juillet 2014, Tucker fixe les cinquante conditions pour
la création d’une véritable société libertarienne.
Parmi elles,
on trouve notamment la problématique de la dette publique. Ensuite, il
s’attaque à un autre « Veau d’Or » contemporain, l’école publique.
Il souhaite montrer qu’il s’agit d’un monopole toujours plus inefficace et
que des solutions alternatives existent comme le
« homeschooling » et les écoles religieuses.
Tucker pense
aussi à des moyens moins « macroéconomiques » et plus originaux
comme les affichettes à coller derrière une voiture et qui peuvent susciter
la curiosité des passants en ce qu’elles contiennent des idées originales.
Pour Tucker, un slogan, même court, peut influencer les esprits.
En outre,
monter collectivement des réseaux est également primordial pour Tucker.
En cela, liberty.me est une manière de remplir cet objectif.
Tucker incite
également ses lecteurs à souscrire à Netflix afin de briser plus aisément le
monopole des communications de diffusion.
De la même
manière, il estime que la publication d’ouvrages libéraux peut permettre
d’atteindre cet objectif de société libertarienne.
Ensuite, pour
Tucker, l’art est un sujet qui ne doit pas être abandonné au gouvernement. La
symbolique est importante : il faut prouver aux sceptiques que le
libertarianisme n’a pas uniquement trait à la prospérité matérielle.
Enfin, Tucker
incite ses lecteurs à ne pas faire preuve d’un individualisme exacerbé. Une
telle attitude ne pourrait que déboucher de nouveau sur un totalitarisme.
Cette
proposition ne doit pas être prise à la légère, l’individu isolé étant
nécessairement impuissant face aux ressources quasi-illimitées dont dispose
la puissance publique.
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