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Cours Or & Argent

La Société minière de Pac –Lan (Tonkin)

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Publié le 19 juin 2017
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Rubrique : Histoire minière

 

 

 

 

 

 

La mine d'or de Ngan-Son

(L’Éveil économique de l’Indochine, 30 avril 1922)

 

On parle beaucoup en ce montent, dans les milieux miniers, des études actuellement en cours dans la vallée de Pac-Lan, près de Ngan-Son (entre Pac-Lan et Caobang). L'histoire de cette mine d’or est vieille. Notre confrère M. D. la racontait il y a quelques jours dans L’Avenir du Tonkin dans les termes suivants :

 

«_Il y a quinze ans, dans une vallée des hautes montagnes, au nord-est de Ngan-Son, se déversant dans un affluent du sông Ky-Kong, un mineur avait établi son très modeste campement . Cet homme lave de l'or. En amont du point où il s'est fixe, la vallée sinueuse et fortement encaissée a quelque quatre kilomètres de longueur. Tout au long du thalweg, l'on constate, dans les alluvions, des traces de forages faits par les Chinois ; ils sont de date assez récente puisque les grandes pluies et les crues du torrent ne les ont pas effacées.

 

Le campement de notre homme est au bas de la première partie, la plus haute, de cette vallée, dans un étranglement et au-dessus d’une chute que fait à ce niveau le torrent. En face de la maison et presqu'aussi volumineux qu'elle, un bloc de quartz  éboulé d'on ne sait quel point de la montagne, et de sa blancheur laiteuse : il est saturé de pépites d'or.

 

Notre mineur, tout en prospectant et lavant dans le voisinage, se donne pour tâche plus habituelle de débiter et de broyer ce bloc de quartz. Il a, par lui, sa vie assurée. Tout contre ce trésor, il organise un système de boccards parfaitement ingénieux. Trois forts bambous sont fichés en terre et inclinés à 45° degrés. A l’extrémité libre de chacun d'eux est suspendu, à l'aide d'une corde, un fort pilon de fonte de fabrication locale. En appuyant un peu, le pilon vient battre et écraser le quartz dans un mortier et, à chaque coup, par l'action du ressort que constitue le bambou, le relèvement du pilon s'opère de lui-même. M. Manu, le prospecteur de cette vallée de Pac-Lan, passe pour laver huit mille piastres d'or par an dans les sluices fort simples et d'ailleurs suffisants qu'il a tout contre ses  boccards.

 

Un jour, ce prospecteur s'absente en saison des pluies. A son retour, il constate un éboulement, juste en face de sa maison. Tout un pan de montagne a glissé sous l'action des averses torrentielles. Manu va se rendre compte et observe que ce glissement a mis à nu un filon de quartz de direction à peu près verticale ; il examine plus attentivement, il pioche : ce filon est, par place, criblé de pépites d'or. Du coup, Manu acquiert parmi la population montagnarde locale la réputation d’un sorcier_! Il a découvert ce que, depuis la nuit des temps, nul ne soupçonnait.

 

Il est difficile vraiment de voir quelque chose de plus beau, en fait d'échantillons minéralogiques, que les quartz à or visible de ce filon. A l'inverse de ce que l'on trouve ailleurs, ce quartz est fort peu carié, il est d'une remarquable dureté et d'une blancheur parfaite. La pépite d'or y est incluse sans que, le plus souvent, on constate autour d'elle des résidus d'altérations. Enfin, les teneurs, par endroits, sont extravagantes. Hélas_! disent les sceptiques, ce n'est que trop beau_! Il n'est guère d'exemple de filons aussi riches dont la teneur soit constante ; mieux vaudrait une honnête médiocrité, un quartz d'allures plus discrètes, qui étalerait moins la splendeur de son contenu, ou même n'en décèlerait rien au regard.

 

Soit. N'ayons pas la fatuité de discuter; laissons aux hommes de l'art, le soin de conclure ; nous savons, pour le cas qui nous occupe, que les techniciens furent spécialement bien choisis en ces derniers temps. Nous ignorons leurs rapports ; nous apportons au public des impressions d'ensemble, l'opinion d'un ignorant, mais qui a vu, qui a pioché dans ce filon Manu et ailleurs, qui a manoeuvré la battée dans un grand nombre de ces torrents de la Haute Région et si nous concevons qu'on se doive d'être prudent, nous estimons qu'il ne faut pas non plus être pusillanime.

 

Le prospecteur eut la foi : il est mort à la tâche. Il a donc donné sa vie dans ce travail et il ne pouvait faire davantage. Cette foi, sans aucun doute, était peu éclairée ; elle était, si l'on veut, celle du charbonnier. Il importe aujourd'hui pour nous de raisonner cette foi et de l'éclairer, et ici, sur ce terrain si purement matériel, il semble que l'on puisse penser au mot de Bacon : un peu de science éloigne de la foi, beaucoup de science y ramène.

 

Notre conviction est que beaucoup de science — nous voulons dire beaucoup d'études — ramèneront le Tonkin au travail de l'or.

 

Nous sommes renseignés sur la région qui s'étend de Ngan-Son jusqu'à That-Khê, jusqu’au sông Ky-Kong. Or un fait est flagrant : l'or sur ce territoire existe partout, dans tous les terrains d'alluvions et il vient, semble-t-il, du massif montagneux de Pac-Lan et principalement, on peut le supposer de la vallée même de Pac-Lan. Une circonstance particulièrement heureuse fait découvrir en ce dernier point un filon aurifère en place, une colonne riche. En amont de ce filon, sur un parcours de quatre kilomètres et dans ce thalweg du torrent si fortement encaissé, l’or existe encore en alluvions. N'est-on pas rigoureusement amené à penser par suite que voilà désormais des recherches par bonheur bien circonscrites en un point et qu'enfin, passant du connu à l'inconnu, progressant avec méthode, on peut espérer d'autres colonnes riches dans un certain voisinage, sans s'écarter des règles du sens commun_! Car enfin l'or recueilli en amont du Campement Manu, dans cette vallée de quatre kilomètres, n'est pas en provenance du filon mis à jour et qui est en aval_! L'or n'a pas dérogé ici aux lois de la gravité : il n'a pas remonté la vallée, pas plus que l'eau n'a coutume de remonter à sa source. Il convient donc d'espérer beaucoup.

 

La colonie tout entière est intéressée, il faut le dire, aux recherches qui se poursuivent à Pac-Lan. Elle est intéressée à leur prudence, voilà qui est incontestable : la cause commune, en effet, souffrirait d'un échec. Mais elle est intéressée à un certain esprit d'audace qui n'exclut en aucune façon la prudence._»

 

On sait qu'un groupe acquit récemment de MM. Leroy et Clemençon leurs droits sur ces gisements, fit faire quelques études qui aboutirent, grâce à la foi qu'eût en l'affaire M. Ribeyre, des Grands Magasins Réunis, à la formation d'une société d'études au capital de 900.000 fr. Cette société a fait venir de France un ingénieur des mines spécialisé dans les questions de mines d'or, M. [Albert]_Bordeaux1 , qui a maintenant à peu près terminé ses recherches et qui va prochainement s'embarquer pour France. Nous souhaitons vivement que ses conclusions soient telles que la société définitive, projetée au capital de six millions, puisse bientôt se fonder et commencer les travaux sur une grande échelle et qu'une fois de plus, au grand étonnement de M. Archimbaud : Indochine fara da se.

————————

 

 

 

Les mines d'or au Tonkin

 

Le mardi 13 novembre dernier devait avoir lieu, dans les bureaux de l'Union commerciale indochinoise et africaine. 9, rue Tronchet à Paris, une assemblée générale des membres du Syndicat des mines d'or de Pac-Lang [sic] en vue de la constitution d'une société anonyme au capital de six millions de francs.

 

Nous avons lieu d'escompter les heureux résultats de cette assemblée qui devait consacrer les accords nouveaux intervenus entre le Syndicat et M. Leroy. D'ici peu de temps, nous reverrons donc au Tonkin M. Alfred  Bordeaux, l'ingénieur bien connu, qui dirigea les études sur cette mine d'or, et nous avons lieu de penser qu'en un minimum de délais les travaux d'exploitation seront enfin entrepris.

 

Nous sommes particulièrement heureux de voir organiser au Tonkin la première entreprise minière d'or et nous gardons la conviction qu'avant longtemps, d'autres affaires de même nature prendront corps.

 

La période de dénigrement est close, celle de confiance s'ouvre. Le développement rapide du Tonkin ne peut plus faire question pour personne.

 

L’Avenir du Tonkin

 

N.D.L.R. — En matière de mine d'or, soyons prudents.

 

(L’Éveil économique de l’Indochine, 23 décembre 1923)

 

 

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