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Les Jeux Olympiques à Paris : un nouveau gouffre pour les finances publiques

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Publié le 09 avril 2015
591 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Les billets précédents ont mis en question le plan d’investissements de la Mairie de Paris. ils ont notamment indiqué le risque majeur de déséquilibre budgétaire qu’il entraîne, dans la mesure où les dépenses proposées sont essentiellement planifiées sur la base de rentrées fiscales futures et surtout d’un grand emprunt de plusieurs milliards d’euros. Plus récemment, la Maire de Paris est revenue dans l’actualité avec son envie d’engager la candidature de la ville de Paris pour les Jeux Olympiques de 2024. Alors que cet engagement sera soumis au vote du Conseil de la ville de Paris durant la semaine du 13 avril, on peut raisonnablement estimer que la majorité socialiste ne fera pas défaut.

 

Parmi les nombreuses déclarations diffusées dans la presse, le souci majeur de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, semble être l’effet psychologique qu’entraînerait un troisième échec de la candidature de la ville pour l’organisation des JO. Pourtant, plus que cet effet psychologique, le plus important semble être la conséquence financière d’un succès. Il n’est pas du tout certain que les portefeuilles des contribuables parisiens pourront supporter les dépenses qui seront exigées pendant les dix prochaines années, en cas de succès de cette candidature.

Les projections financières avancées par la Maire de Paris semblent particulièrement naïves :  le rapport qui résume l’étude d’opportunité présentée par le Comité français du sport international évalue des dépenses s’élevant à 60 millions d’euros, alors que les dépenses moyennes des candidatures passées (surtout celles qui ont gagné l’attribution) tournent plutôt aux alentours des 100 millions d’euros. N’y aurait-il pas des dépenses plus utiles pour une telle somme d’argent qu’une candidature aux JO ? Concernant l’organisation des jeux eux-mêmes, selon le même rapport, il faudrait s’attendre à dépenser environ 6 milliards d’euros. Sans être un expert en organisation d’évènements sportifs internationaux, il suffit pourtant d’une simple lecture des informations publiques disponibles sur internet concernant les éditions passées pour comprendre que ce budget est largement sous-estimé : Athènes (2008) 11 milliards, Pékin (2008) 32 milliards, Londres (2012) 12 milliards.

 

Tous ces efforts paraîtront d’autant plus démesurés et inutiles qu’il s’agira de construire à Paris une importante infrastructure sportive car, contrairement à ce que l’on pourrait penser à première vue, le Stade de France et Bercy ne suffiront pas pour accueillir toutes les compétitions. Il faudrait construire un Village olympique pour accueillir les participants, avec des terrains d’entraînement et toute une myriade d’autres terrains pour des sports aussi variés (et pour certains peu pratiqués en Ile de France) que le beach-volley, la natation, le kayak ou encore le softball. La démesure est d’autant plus importante que le foncier à bâtir à Paris est de plus en plus rare et cher et surtout que l’affluence actuelle des participants et des spectateurs parisiens dans la plupart des sports olympiques ne justifierait pas la construction d’autant d’infrastructures sportives.

Alors que les parisiens ont du mal à se loger convenablement et à trouver des installations sportives adaptées aux besoins des amateurs, est-il raisonnable d’investir autant dans de coûteuses infrastructures professionnelles, qui resteront sans doute sous-utilisées ?  

Pour mieux cerner les dangers qui accompagnent l’idée d’organiser des JO dans une période de grande difficulté économique, l’on devrait se pencher sur les suites des JO organisés en 2004 à Athènes, une ville dont les dirigeants avaient également insisté à plusieurs reprises pour les accueillir coûte que coûte. La folie des grandeurs des organisateurs a laissé derrière elle des dettes colossales et une infrastructure en ruine, qui ne serait plus utilisable pour rien si ce n’est un éventuel remake du film Stalker de Tarkovsky.

 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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