Je pense impératif de répéter
ici que la Réserve Fédérale est coincée à la borne du zéro. Une hausse des
taux d’intérêts causerait de sévères problèmes, voire peut-être un
effondrement systémique, et ce très rapidement. La Fed de Bernanke bluffe
avec une main vide, et c’en est presque pathétique. Elle n’a plus d’options,
plus d’alternatives, et plus de munitions. Elle a perdu toute crédibilité et
a fait forfait de son prestige. Pire encore, en garantissant des taux
d’intérêts très faibles jusqu’en 2015, elle assure l’échec systémique des
Etats-Unis. Elle garantit leur effondrement parce que des taux d’intérêts
à 0% gonfle la structure des prix, réduit les marges, force des entreprises à
fermer des branches et à supprimer des emplois. La borne du zéro étouffe le
capital, dans un pays qui a oublié ce qu’est le capitalisme.
Les conséquences d’un
redressement des taux d’intérêts seraient ressenties ainsi :
a)Hausse du coût d’emprunt
pour financer le déficit des Etats-Unis, et possiblement forcer ces coûts à
rivaliser avec les coûts de la guerre. Un coût d’emprunt de 700 à 800
milliards de dollars pourrait être une prévision optimiste. Pour cette
raison, une hausse des taux est absolument hors de question.
b)La Fed torpillerait ses
clients qui ont accepté des prêts à coût réduit dans le cadre du mécanisme de
swap de dollars. Le total accordé aux banques Européennes seules s’élève à
plus de 3 trillions de dollars des importantes réserves de 2011, auxquels
s’ajoute la plus récente tournée. Les plus grosses banques Occidentales
s’effondreraient en seulement quelques mois.
c)L’économie des Etats-Unis
sera forcée de s’adapter à des coûts d’emprunts plus élevés pour les
voitures, les maisons, bateaux et autres, dans le même temps que les
entreprises devront s’adapter à la hausse du coût d’emprunt pour les camions,
moyens de télécommunication et machines. Une hausse des taux d’intérêts est
tout bonnement inenvisageable.
d) Le marché immobilier
Américain sera forcé d’entrer en phase de dépression plutôt que de reprise
artificielle. Ce marché ne peut pas se remettre efficacement de taux de prêt
de moins de 4% et autres prêts de subprime – courtoisie d’agences
gouvernementales telles que FHA. Une hausse des taux d’intérêt ne se produira
pas. Point à la ligne.
e)Les grosses banques
Américaines verront leur carry trade d'obligations ruiné. Il est leur source
première de profit, contrairement aux prêts commerciaux et investissements.
Les banques Américaines empruntent à taux zéro et investissent sur des
obligations qui rapportent 2 à 3% sur le long-terme. Une hausse des taux
d’intérêts les forcerait à vendre leurs obligations de long-terme et
exacerberait une stratégie de sortie de la part de la Fed. La hausse des taux
d’intérêt sera contenue avant que cela puisse se produire.
f) Les produits dérivés de
taux d’intérêts causeraient une véritable catastrophe nucléaire. Les produits
dérivés de taux d’intérêt de JP Morgan s’élèvent à plus de 72 trillions de
dollars. Si des swaps de taux d’intérêt ont pu maintenir les taux de
long-terme en-dessous de la barre des 3%, leur clôture poussera les
rendements des obligations jusqu’aux niveaux Grecs, Espagnols et Italiens.
D’où l’appellation ‘catastrophe nucléaire’. Une hausse des taux d’intérêts
déboucherait sur une décennie de ténèbres.
Les autres solutions, telles
que la capacité de trésorerie de la Fed, les swaps de dollars au bénéfice des
banques Européennes, les opérations de refinancement d’obligations sur le
long-terme de la BCE de Draghi, les rédemptions d’obligations toxiques, la
livraison de papier empoisonné sur le perron de Fannie Mae, toutes sont des
exercices pathétiques de banques centrales qui ne nous mènent à rien. Elles
échouent à s’attaquer à l’insolvabilité grotesque des grosses banques
Occidentales, aux déficits rampants des gouvernements de l’Ouest et à
l’insolvabilité des économies d’Occident.
UN NOUVEAU SYSTEME
COMMERCIAL BASE SUR L’OR
Un nouveau système commercial
se met en place, et il vise à contourner l’utilisation de la devise toxique
qu’est le dollar. A mesure que les Etats-Unis glissent inexorablement vers le
Tiers-Monde, le reste du monde prend exemple sur le modèle oriental. Les
Chinois et les Russes nous montreront la voie, aidés par la main invisible de
l’Allemagne, et mettront en place un système d’échanges fondé sur un cœur
d’or, d’argent et de platine. Si les nations veulent s'approvisionner,
alors elles devront acquérir des billets-or. Le système tout entier se tient
prêt à renverser les traders des temples vides de Londres et de New York. Les
obligations ne seront bientôt plus acceptées. Une transition approche, le
paradigme est en train de se retourner.
Durant plus de deux décennies,
le commerce a été dominé par le dollar et dirigé par les ventes de pétrole
des pays de l'OPEP. Il a défini le pétrodollar, qui est aujourd’hui peu à peu
laissé de côté. Les échanges sont de plus en plus établis à l’extérieur du
système dollar contrôlé par les nations Occidentales. Les structures
bancaires viendront à se débarrasser des bons du Trésor dont ils n’ont plus
besoin. Une fois encore, le commerce dictera les pratiques de réserve
bancaire. Les banques accumuleront de l’or physique, diversifieront leurs
actifs hors des obligations Américaines, et recommenceront à se comporter
telles des banques dignes de ce nom plutôt que comme des usines à billets et
casinos obscènes de produits dérivés. Le prix de l’or du COMEX ne sera plus
discuté. Il ne mérite aucune attention, aucun respect. Des tremblements de
terres et des tsunamis se préparent. Les Etats-Unis seront laissés derrière à
mesure que l’or viendra occuper une position centrale dans le système
financier global. Les nouveaux banquiers seront ceux qui possèderont de l’or,
comme le fonds Sprott et les banques commerciales qui ne coopèrent pas avec
les diables de New York et de Londres.
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