Sons of Liberty est une mini-série de trois épisodes qui nous
plonge à l'aube de la Révolution américaine. Elle a été
diffusée sur la chaîne History du 25 au 27 janvier 2015, en trois épisodes
: A Dangerous Game, The Uprising et Independence.
Elle a attiré plus de trois millions de téléspectateurs aux États-Unis. Elle
sera bientôt disponible en DVD.
Pendant ces années qui vont changer le cours de l'histoire,
elle suit les aventures d'un groupe de jeunes rebelles radicaux : Sam
Adams, John Adams (son cousin et le futur second président des États-Unis),
Paul Revere, John Hancock et le Dr Joseph Warren, pères de la nation
américaine. La série s'ouvre en 1765 à Boston, Massachusetts et suit les
événements qui mèneront au Boston Tea Party (1773) puis à la signature de la
Déclaration d'indépendance (1776).
Sons of Liberty est une interprétation des événements qui ont déclenché
la révolution. Il s'agit d'une fiction historique, pas d'un
documentaire. Mais la série se concentre sur des événements et des
personnages réels et parvient fort bien à capturer l'esprit du
temps, à transmettre la personnalité de ces hommes qui ont façonné
le passé. On y voit le général Washington, Thomas Jefferson et
Benjamin Franklin.
La série nous raconte d'abord « l’avant-révolution »
à travers un petit groupe de la population de Boston, Massachusetts
en 1765. Les relations entre les représentants des colonies et
l’administration britannique sont mauvaises. La population est opprimée
et n’a aucun recours possible au Parlement britannique. Le personnage
principal est Sam Adams (Ben Barnes), un ancien collecteur de taxes endetté
jusqu’au cou qui lance les premières rébellions contre la tyrannie. La
couronne britannique envoie alors 10 000 soldats pour mater la rébellion et
exige que les colonies financent elles-mêmes ce contingent. Les soldats de Sa
Majesté sont conduits par l'impitoyable général Gage.
Boston Tea Party (1773)
Les Fils de la liberté ont bien
historiquement existé. Il s'agissait d'une organisation secrète de
patriotes américains, qui résistèrent à l'oppression britannique en
s'attaquant aux symboles du pouvoir royal en Amérique. Ils furent
impliqués dans les campagnes de boycott et les émeutes urbaines de
Boston. Les représentants les plus importants de ce mouvement
furent Paul Revere, Joseph Warren, Patrick Henry, John Hancock, James
Otis, John Adams et son cousin, Samuel Adams, qui fut le meneur de la rébellion
en Nouvelle-Angleterre.
John Hancock est un riche commerçant de Boston qui
contribua à financer la révolution. Il fut le président du second
Congrès continental, au cours duquel il signa le premier la Déclaration
d'indépendance des États-Unis. De 1780 à 1785, il fut le premier gouverneur
de l’État du Massachusetts.
En 1773, il organisa un boycott des produits britanniques. Le
16 décembre 1773, soixante Bostoniens identifiés comme des Fils de la Liberté
grimpèrent à bord de trois navires anglais accostés dans le port costumés en
amérindiens. Silencieusement, ils ouvrirent les tonneaux et jetèrent leur
contenu par-dessus bord, puis ils les refermèrent pour les remettre à leur
place, vide. Ce coup d'éclat, connu sous le nom de Boston Tea Party,
est l'une des plus fameuses actions des Fils de la Liberté.
Contrairement à ce que suggère la
série, Sam Adams est loin
d’être un homme de la rue. Ses talents d’orateur et d’écrivain lui ont permis de s’imposer dans
les assemblées et les réunions ; il rédigea des pétitions et des résolutions
qui firent avancer le processus révolutionnaire et l’organisation politique
du pays. Il est considéré comme l’un des principaux architectes du
républicanisme et l’une des grandes figures politiques du Massachusetts, dont
il a rédigé la constitution et dont il a été gouverneur de 1793 à 1797,
tandis que son cousin John Adams est devenu le second président des
États-Unis. Thomas Jefferson l'a qualifié de « patriarche de la
liberté » (Patriarch of Liberty) et John Adams, de 13 ans plus jeune que son cousin, a
reconnu en lui le « Père de la Révolution américaine » (Father of the
American Revolution).
Déclaration d'Indépendance (1776)
Selon le Parlement britannique les actions des Patriots étaient injustifiées
et illégales parce qu'elles violaient la Constitution britannique. Mais
les Patriots se référaient à une loi supérieure : la « loi
naturelle » exprimée par John Locke presque cent ans plus tôt et par Cicéron
ou Antigone si on remonte à l'Antiquité. On le voit à travers les écrits
des Pères fondateurs, mais surtout dans la Déclaration d'indépendance :
Nous tenons ces vérités comme évidentes, que
tous les hommes sont créés égaux, qu'ils sont dotés par leurs créateurs de
certains Droits inaliénables, parmi lesquels la Vie, la Liberté, et la poursuite
du Bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour
garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des
gouvernés. Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient
destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir et
d'établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en
l'organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la
sûreté et le bonheur.
Ce passage est tout droit sorti de Locke. Il déclare que
« la loi naturelle » l'emporte sur les lois faites
par les hommes et que lorsqu'un
gouvernement tente de priver les gens de leurs droits fondamentaux, ils peuvent le changer ou
l'abolir.
Bande-annonce ici : https://www.youtube.com/watch?v=ckyyUHfnxmU
À voir également : la mini-série John Adams (HBO)
Le style de cette série
plus ancienne est très différent de Sons
of Liberty qui s'attarde davantage sur les scènes de combats. John
Adams est une série plus intimiste et davantage centrée sur les dilemmes
rencontrés par le personnage principal, montré comme un sage avocat, tiraillé
entre son devoir de père de famille et celui de citoyen éclairé, appelé par
son destin. Une partie de la série se passe en France, à Versailles. Par
contre, on retrouve dans les deux séries l'Independence Hall à Philadelphie,
avec ce moment d'anthologie du vote de la Déclaration d'indépendance par les
treize colonies réunies en Congrès.
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